Agrégateur de flux

Friteries belges : la TVA augmente, la frite trinque

Mammouth - mar, 09/12/2025 - 14:26

Fin novembre, le gouvernement fédéral a bouclé un accord budgétaire qui va changer la donne pour l’horeca. La TVA sur les plats à emporter et la livraison passera en effet de 6% à 12% dès 2026. Pour les friteries, sandwicheries et restos combinant salle et take-away, cela se risque de se ressentir dans l’addition…
Leila Ajina Djemili et Camille Kalut sont allées à la rencontre d’une friturière de Louvain-la-Neuve et de ses clients : entre inquiétude et résignation, la frite belge pourrait bientôt coûter un peu plus cher.

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6 heures de smartphone par jour

Mammouth - lun, 08/12/2025 - 16:20
Le temps d’écran des jeunes explose

6 heures. C’est le temps moyen que les jeunes de 15-25 ans passeraient chaque jour sur leurs écrans, selon une étude de Sciensano. Sur un an, ça fait presque 100 jours complets, le regard collé à un écran, que ce soit l’écran du smartphone, d’un ordinateur ou d’une tablette. Des chiffres inquiétants, et souvent sous-estimés par les usagers.

Quand on demande aux jeunes combien de temps ils passent sur l’écran de leur smartphone (et uniquement sur cet écran-là), ils répondent généralement 2 à 3 heures par jour. Pourtant, les données enregistrées sur leurs appareils racontent une tout autre histoire : 7, 8, parfois même 10 heures quotidiennes. Le décalage entre le temps perçu et le temps réel passé sur les écrans est donc considérable. Comme on peut le voir dans le reportage.

Des impacts bien réels sur la vie de tous les jours

Les études montrent que cet usage massif a des effets sur la concentration, le sommeil ou encore le stress. Elise Braekman, autrice de l’enquête intitulée « Utilisation de l’écran » de Sciensano, explique que les jeunes Belges sont particulièrement accros aux écrans, plus encore que dans les pays voisins. Et la tendance ne fait qu’augmenter.

Elise Braekman estime que le problème n’est pas seulement lié à la quantité de temps passée sur les écrans, mais aussi au rapport entretenu aux écrans. Pour elle, de nombreux jeunes glissent vers un usage problématique : ne pas savoir décrocher, devenir irritable, manquer des sorties juste pour rester sur les écrans… Quand ces comportements se manifestent, le smartphone n’est plus un outil, il devient une addiction.

Smartphone à l’école : un outil et une distraction

Qu’en est-il de l’usage des écrans à l’école ? Dans l’enseignement secondaire, c’est le flou artistique : certains profs confisquent, d’autres tolèrent, les règles fluctuent.

Dans le supérieur, par contre, impossible d’interdire : le smartphone est devenu un véritable outil de travail. Notes, agenda, plateformes de cours, recherches rapides… tout passe par là. Sauf que ces usages vont de pair avec la tentation constante de scroller sur Instagram, TikTok ou d’autres réseaux.

Quand on demande aux étudiants ce qu’ils pensent de leur smartphone, la réponse est quasi toujours la même : indispensable, mais il sabote la concentration. « Ça m’aide à bosser, mais je finis toujours par scroller », confirme Antoine, étudiant de 23 ans.

Reprendre le contrôle

Au fond, reprendre le contrôle de notre temps d’écran ne passe pas par une révolution, mais par quelques gestes simples que chacun peut adapter à son rythme. Réduire les interruptions en coupant une partie des notifications, par exemple, permet déjà de retrouver de vraies plages de concentration. Fixer des limites d’usage aide aussi à prendre conscience du temps qui file. Et même transformer son téléphone en noir et blanc peut suffire à casser le réflexe du scroll automatique. Trois pistes parmi d’autres, qui rappellent surtout une chose : nos smartphones ne sont pas condamnés à gouverner nos journées. C’est à nous de redessiner la place que nous voulons leur laisser.

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Puéricultrice : le couteau suisse de l’enseignement 

Mammouth - lun, 08/12/2025 - 12:29
 

Crédits photos : Julien Gillet

Une part d’enseignante mixée avec une part d’éducatrice et un soupçon d’infirmière, c’est la description parfaite du métier de puéricultrice. Depuis 28 ans, Madame Anne accompagne les plus petits dans une école du quartier des Vennes à Liège. Mais quels sont les bénéfices d’avoir ce corps de métier présent dans les écoles ? 

Comme chaque jour, la puéricultrice de 60 ans, énergique et au regard doux, armée de son sweat gris, arrive à 7 heures 30 pile dans son école du quartier des Vennes à Liège. Derrière les briques rouges et la porte bleu ciel, sa classe l’attend : petites tables ​​rectangulaires​​​​​​, chaises colorées et coin tapis avec des bancs pour chaque enfant. Avant l’arrivée des petits, elle prépare la salle, installe les jouets, dispose les chaises, tout a son importance pour une journée enrichissante.  

Madame Anne profite du silence en sirotant son premier café de la journée. Dans une demi-heure, la quiétude sera remplacée par les cris, les rires ou les pleurs de ses élèves. ​« Il faut profiter du calme avant la tempête »​​​,​​ plaisante-t-elle.  

À 8 heures 30, les premières têtes apparaissent, manteaux colorés et cartables avec des dinosaures ou des princesses. Certains se précipitent vers les jeux disposés sur les tables. Pour l’un d’entre eux, la séparation avec son papa était plus difficile. «​ Il a commencé lundi, c’est tout à fait normal »​​​.​​​​ ​​La puéricultrice​​​​​​ se dirige naturellement vers lui pour le réconforter. Un petit câlin, une chanson, un moment seul à l’écart du groupe qui permet à l’enfant de s’apaiser pour ensuite commencer sa journée avec ses copains.  

Les élèves quittent leurs parents apaisé et en pleine confiance.

​​Une fois la classe réunie, l’heure est venue d’apprendre en jouant : de la psychomotricité fine, des puzzles, des jeux de construction, de la lecture et des activités de développement. Madame Anne et sa collègue institutrice, Marie-Ange​,​ se complètent. L’institutrice fait un atelier basé sur les chiffres et Madame Anne sur le langage où elle fait répéter le nom de fruits à ses petits élèves. ​« On essaye de faire des liens avec ce qu’ils vivent au quotidien ».​​ 

Après son atelier, la puéricultrice voyage de table en table, elle corrige, réexplique les jeux, encourage les timides pour qu’ils soient à l’aise et confiants, félicite à coup de bravo ceux qui réussissent et n’hésite pas à réprimander les turbulents.  

Les enfants se familiarisent avec la lecture dès le plus jeune âge.

À la suite d’une heure quart d’amusement et d’apprentissage, les petits mettent la main à la pâte. Tout le monde doit participer à la mise en ordre de la classe avec sous l’encadrement des adultes. Sur chaque boîte, une photo des jeux est là pour faciliter l’organisation. «​ Le rangement est aussi un apprentissage en soi »​, rappelle-t-elle.  

Après ce petit effort, direction le coin tapis. Les enfants s’apprêtent à chanter « bonjour tout va bien », à faire le journalier et le semainier. Une activité dirigée par l’institutrice, mais pas question de se tourner les pouces. Madame Anne est toujours aux aguets en cas de problème et est toujours prête à seconder sa collègue en cas de besoins. Justement, un des enfants a des besoins spécifiques. Comme il a du mal à rester assis, la puéricultrice le prend dans ses bras, lui caresse les cheveux pour que le moment lui soit quand même bénéfique.  


Un peu de tendresse dans ce moment d’angoisse.

Passé le coin tapis, les enfants se dirigent dans le couloir pour aller chercher leur mallette pour laisser place à la collation. Les enfants épluchent leurs fruits ou déballent les emballages pour développer leur autonomie. Pendant que certains terminent leur collation, d’autres passent aux toilettes, certains doivent changer de lange​s​, souvent deux par deux. L’eau du robinet coule, l’odeur du désinfectant envahit la pièce, deux trois rires fusent et grâce à des encouragements, elle les initie à l’hygiène et aux bons gestes à faire. Une fois les mains lavées, la puéricultrice accompagne les enfants qui ont déjà remis leur mallette pour l’enfilage du manteau avec plus ou moins de réussite pour certains, ils peuvent partir en récréation. ​« L’aide que l’on apporte aux enfants n’est pas pour faire à leur place mais favoriser l’apprentissage à l’autonomie​​​​​​»​​,​ dit Madame Anne. C’est à ce moment qu’elle peut souffler un peu, le temps d’un café sucré.  

Chaque étape est une victoire en soi.

Après la pause au grand air, la journée peut reprendre. Les autres jours, ce sont des ateliers ou des jeux libres. Mais le vendredi, direction la salle de gym pour une séance de psychomotricité avec Madame Marie-Lorraine. Sous le thème d’Halloween, la psychomotricienne a préparé un petit parcours d’obstacles, certains enfants hésitent à monter les espaliers ou à sauter depuis un petit bloc. La puéricultrice accourt donc auprès d’eux pour les guider, les encourager et les féliciter. Elle assiste aussi ceux qui doivent se moucher, partir aux toilettes ou être consolé d’une chute. À la fin de leur séance, elle reprend la routine du changement de lange​s​ avant le dîner.  

Lors du repas de midi, la classe se transforme en réfectoire pour les enfants. Les tables sont couvertes d’assiettes pour les uns et de boîtes à tartines pour les autres. Madame Anne passe de table en table pour amener les assiettes de pâtes chaudes. Certains peinent encore à manger seuls, elle donne donc la cuillère à ceux qui en ont besoin ou guide leurs gestes. ​« On apprend aussi en mangeant »​​​,​​​ ​dit-elle avec un sourire. Quand les assiettes sont vides, les ventres remplis et les mains lavées, la classe retrouve son calme.  

Vient le moment de la sieste. Chaque enfant retrouve son lit, son coussin et son doudou, à son nom. La puéricultrice borde chacun, allume une guirlande pour avoir une lumière tamisée et met une musique douce pour calmer les esprits. Elle passe entre les lits, s’assied près d’un enfant qui peine à dormir mais n’hésite pas à recadrer ceux qui empêchent les autres de se reposer. Une fois le calme revenu, elle peut enfin prendre sa pause de midi et préparer des activités pendant cette période.  

​​Après la sieste, elle réveille les enfants progressivement, les change si besoin et les emmène en classe pour les dernières activités. Avant de retourner à la maison, on chante une chanson d’au revoir et on lit l’histoire de la grenouille à grande bouche. Les enfants enfilent leur manteau et attendent patiemment dans le couloir. Vers 15 heures 15, les parents arrivent, c’est là que la puéricultrice accompagne chaque enfant à la porte. Un regard complice, un câlin, un signe de la main. Toutes ces petites choses qui rappellent à Madame Anne pourquoi elle continue de faire ce métier. Une journée banale pour celle qui considère son travail comme ​« une fontaine de jouvence ». ​​ 

Le moment des au revoir est l’occasion de finir la journée sur un câlin et une note positive.

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Panorama du Congo : ce que l’image ne montre pas

Mammouth - lun, 08/12/2025 - 12:03
Déconstruire une œuvre de propagande au cœur de l’histoire coloniale belge

Photo : Shurouq Mussran

Le Panorama du Congo — immense fresque créée en 1913 pour magnifier la colonisation belge — est aujourd’hui réexposé pour en révéler les angles morts. Derrière l’image spectaculaire, l’exposition met à nu les mécanismes de la propagande : ce qui est montré, ce qui est déplacé… et surtout ce qui est effacé.

Charlotte Simon et Maxime Copienne ont interviewé Julien Truddaïu, membre de Bruxelles Laïque. Il a notamment travaillé sur une exposition autour de la propagande coloniale. Au travers de ce podcast, ils retracent comment cette œuvre a construit une vision falsifiée du Congo belge et pourquoi il est essentiel de la déconstruire aujourd’hui.

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Derrière les champs : la montagne de paperasse qui pèse sur les agriculteurs wallons

Mammouth - sam, 06/12/2025 - 15:27
En Wallonie, les agriculteurs sont à la croisée des chemins.

Florent Cerise

Entre les nouvelles normes climatiques, transition vers le bio et paperasse toujours plus lourde, beaucoup peinent à garder la tête hors de l’eau.La région parle de soutenir la durabilité du modèle agricole, mais sur le terrain, la réalité est tout autre.  

À Vedrin, en périphérie namuroise, c’est en troquant ses bottes et son tracteur pour ses chaussons et sa chaise de bureau que Christian Lavoix incarne cette réalité. Je l’ai suivi deux jours, au rythme de ses bêtes, de ses cultures et de sa paperasse. 

En début d’après-midi, je rejoins Christian. Il m’accueille à son domicile, tout ce qu’on peut imaginer lorsque l’on pense à une maison de fermier. Une bâtisse en face de la ferme cernée par les prairies. Christian, est âgé d’une quarantaine d’années, il a le dos courbé vers l’avant et se déplace lentement dégageant une bienveillance et une lassitude forgée à travers ses défis du quotidien. Il me fait patienter dans le hall durant une dizaine de minutes, il est au téléphone avec son vétérinaire au sujet des vaccins. « Ceux-là il faut encore les faire ?! ». Dit-il en fronçant les sourcils. Une fois l’appel terminé, il met son téléphone dans la poche de sa chemise à carreaux et me salue.  

La ferme Lavoix, dont Christian représente la troisième génération.

Christian m’explique fièrement s’occuper de 140 Blancs Bleus Belges, un troupeau réparti dans ses 27 ha de prairies et une centaine de poules pondeuses bio qui profitent de 1,5ha pour gambader. Sa principale activité est la culture : 12 ha en bio, 87,5 en conventionnel. Ses yeux se ternissent quand il me parle de paperasse. « Les papiers, il y en a trop et il y en aura toujours plus », dit-il sur un ton mi-amusé, mi-lassé. Une lassitude quotidienne subie par une majorité d’agriculteurs. 

Nous arrivons à l’étable après trois minutes de voiture. Le livreur de mazout est déjà sur place. Il remplit la cuve de Christian avec laquelle il approvisionne ses tracteurs. Son chien, Zoé, est à l’affût de ce visiteur étranger. « Elle n’est pas méchante ! », me rassure son maître. Une fois le plein terminé, Christian me montre un piège à rats. « Des papiers en plus, je dois indiquer quand je remets du poison », m’indique-t-il pour illustrer son propos de tout à l’heure. 

Christian, fier de produire des œufs bios.

C’est la fin de journée, nous remplissons un m³ d’eau pour abreuver les poules. L’eau claque, le moteur du bull vrombit, les poules caquettent, curieuses et impatientes. Le plein d’eau doit se faire une fois par semaine. En attendant de remplir le réservoir, on ramasse les œufs dans les pondoirs. La collecte des œufs se fait une fois par jour.  

Une fois cette tâche terminée, on rentre au domicile de Christian pour mettre les œufs dans un local dédié. Il me montre tous les produits d’entretien et m’explique la procédure qu’il doit suivre pour être en règle et éviter les sanctions en cas de contrôle. « Avant ça allait, un Bic suffisait, maintenant il faut remplir des registres et acheter un logiciel. C’est juste une façon de nous contrôler plus facilement et de nous enlever plus facilement nos aides. Or, sans celles-ci on s’éteint ! », me lance Christian plein de désillusion face à cette situation qu’il juge cynique.  

La campagne change mais le travail reste le même.

Le lendemain vers 06h50, le village sommeille encore, blotti dans un silence humide. Au bout de la rue, une lumière tremble derrière une fenêtre : celle de la maison de Christian Lavoix. Il m’ouvre la porte et me salue d’un geste bref, le visage encore engourdi. Zoé, le petit chien, bondit dehors dès qu’elle m’aperçoit. La journée peut commencer. C’est l’heure du déjeuner pour les bovins. 

Le moteur ronfle, la paille crisse sous les bottes. Dans un ballet parfaitement rodé, Christian distribue le déjeuner à ses 140 Blancs Bleus Belges. Les jeunes reçoivent un mélange de céréales et de betteraves, enrichi en minéraux. « Doucement !», ordonne-t-il à une génisse trop pressée. Certains ont droit à des granulés plus gras. Chaque geste est précis, répété mille fois, mais jamais machinal. 

Zoé, la petite Jack Russel âgée d’un an, toujours à l’affut du moindre mouvement de son maître.

À huit heures, nous passons dans le local de soins. Les étagères ploient sous le poids des flacons. Il prépare la tondeuse électrique. Aujourd’hui, il faut tondre les jeunes génisses, pour éviter les poux et la gale. 

Dehors, la lumière s’étire sur les prés. Le bruit de la tondeuse se mêle au grondement lointain des voitures : la campagne s’éveille. 

Changement de rythme.

À neuf heures, Christian soigne une génisse infestée d’acariens. « Elle n’aime pas la tondeuse mais elle sera bien plus soulagée une fois le traitement fini. », annonce-t-il plein de compassion.  

En Wallonie, les règles d’hygiène et de traçabilité se sont durcies au fil des décennies, notamment avec la Politique Agricole Commune et les plans climats régionaux. Les éleveurs doivent prouver qu’ils respectent les normes, au risque de perdre leurs aides financières. « Tu peux être un bon fermier, mais si t’es mauvais en paperasse, t’es foutu », résume Christian. 

Vers dix heures, il troque la blouse contre les gants de mécano. Sous le hangar, il démonte l’attache-remorque de la moissonneuse, couverte de graisse séchée. Il est à genou, le dos courbé, il soupire l’usure de celui-ci. 

À onze heures, un camion recule lentement dans la cour. Un nouveau taureau descend, massif, nerveux, destiné à assurer la reproduction du troupeau. L’arrivée d’un animal, ici, reste un petit événement — un pari sur l’avenir. 

Sa silhouette imposante se découpe dans le paysage, symbole de renouveau pour le troupeau.

Midi approche. 

De retour à la maison, Béatrice, son épouse, appose des cachets sur les œufs de la veille. Chacun doit porter le bon code et la bonne date, prouvant la conformité du lot. « La date de péremption c’est facile, c’est 28jours après la ponte », explique-t-elle. Nous sommes dans un local spécialement aménagé pour le stockage des œufs bios. Christian, lui, est déjà reparti dans ses papiers. 

Plus tard, nous prenons la route à bord de son utilitaire pour livrer les œufs. Sur le chemin, il me montre un champ de petits pois bio, qui n’a pas pu être récolté. « Le bio, c’est risqué. Si le climat ne suit pas, tu perds tout. Pas d’assurance, ni de compensation. » 

Sous la chaleur du soleil, l’étable s’anime au fil des routines quotidiennes.

En 2024, la Wallonie a pourtant lancé de nouveaux programmes de transition agroécologique, censés encourager le bio et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais sur le terrain, ces ambitions se heurtent à la réalité des saisons. 

L’après-midi se termine dans une prairie isolée, à soigner quelques bêtes. Il est temps pour moi de laisser Christian, un homme passionné par le métier, épuisé par la paperasse. 

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Une course pas rentable

Mammouth - sam, 06/12/2025 - 15:25
La Maison des Livreurs délivre du soutien à une profession en souffrance

Crédit photo : Thibault Herpoel

Chaque jour, armés d’un vélo ou d’un scooter, des livreurs parcourent les rues de Bruxelles pour apporter aux clients de plateforme​​ leur repas en temps et en heure. Ces travailleurs tentent de gagner leur pain par tous les temps, au péril parfois de leur santé. La Maison des Livreurs essaie de délivrer un peu de soutien à une profession en mal de reconnaissance.   

Une tente verte est en train d’être installée sur une place de parking de la Chaussée de Boondael. L’installation dénote dans cette rue du Cimetière d’Ixelles, quartier très apprécié des étudiants et fêtards bruxellois. Camille et Martin s’affairent à monter une petite table, et quelques petites chaises de camping bon marché à l’abri de la tente.

Les installations sont rudimentaires, avec une tente ouverte et un coffre de voiture pour s’abriter.

Ensuite, ils y disposent quelques biscuits et de grandes carafes de café sous le regard amusé de deux jeunes livreurs, Chadi et Abder. Ce petit remue-ménage ne semble pas affecter les nombreux passants, visiblement pressés de s’attabler en terrasse en cette fin de jeudi après-midi.  

Camille et Martin sont membres de la Maison des Livreurs. L’association, créée en octobre 2022, vient en aide aux livreurs pour pouvoir leur offrir une oreille attentive. Tous les jeudis soir, ils posent leur tente à un endroit de Bruxelles prisé des coursiers. ​« L’équipe intervient pour soutenir les livreurs lorsqu’ils rencontrent des difficultés individuelles, qu’elles soient ou non liées à la plateforme de livraison. Il peut s’agir de factures impayées, de l’enregistrement d’un nouveau moyen de locomotion ou encore de l’accompagnement de ceux qui ont été déconnectés de leur application sans motif valable »​, relate Martin.  

Martin et Camille essaient de régler le problème de connexion des deux livreurs à côté d’eux

Abder, adossé contre un poteau de la tente, profite d’un petit instant de pause entre deux livraisons pour se pencher un peu plus sur ses conditions de travail​. « Je travaille comme livreur depuis 4 ans pour Uber Eats et Deliveroo. Comme je suis sans-papier, j’ai un ami qui m’a prêté son compte. Il est gentil, je le paye un peu en retour ». ​Au fil de la discussion, le livreur ​​évoque la naissance de son enfant né cette année. Un large sourire ​​apparaît​​​ ​alors ​sur son visage​ comme une promesse pour l’avenir​. ​« J’espère pouvoir recevoir mes papiers d’ici quelques mois et être régularisé ». ​​ 

Car sa situation n’est pas évidente. En plus des conditions de travail éprouvantes, il est sans cesse contrôlé par les plateformes. « Je dois alors me dépêcher de retrouver mon ami sans quoi ​mon compte est bloqué et je ne touche plus d’argent du tout ». Puis, il jette un coup d’œil à son téléphone et s’excuse : « je dois aller visiter un nouvel appartement, je m’en vais ». Il s’éclipse. Et lance un dernier au revoir, masqué par les klaxons de chauffeurs exaspérés par les bouchons.  

«Les travailleurs sont atomisés»  

Son cas n’est pas isolé. Tout au long de la permanence, des livreurs se succèdent sans cesse ​sous cette tente. ​​Catherine, syndicaliste des jeunes FGTB​, est​ également venue prêter main forte ce soir​ aux côtés de Martin et Camille​. ​« Il y a un réel besoin »​​, lance ​ce ​dernier​​, le nez devant son ordinateur.  « Les travailleurs sont atomisés. Ils n’ont pas de lieu de ​​socialisation ​​où ils peuvent boire un café, faire du lien, s’organiser collectivement pour améliorer leurs conditions de travail. C’est ce qu’on essaye de leur offrir ».  

Camille et Catherine offrent une aide bienveillante à ces deux livreurs Quelques biscuits et du café sont offerts

​​​L’ancien coursier sait à quel point le métier est difficile. Il aide un ‘collègue’ qui ne parle pas français et qui a vu son compte être bloqué par Uber Eats il y a un mois. La communication est fastidieuse, mais ils parviennent à se comprendre. ​ « On vit tous un peu dans Black Mirror, mais les livreurs y vivent vraiment. Il faut se dire que leur travail est géré par une intelligence artificielle, et par des algorithmes qui décident qui travaille ou qui est licencié. » ​​ 

Un modèle économique défaillant 

Les plateformes comme Uber Eats et Deliveroo payent à la livraison. Ce qui met Martin en colère car c’est ​« un modèle qui​​​ en l’occurrence​​​ est illégal. Et si pour une raison ou une autre, il n’y a pas assez de commandes ou trop de livreurs, certains gars peuvent rester à attendre 10 heures pour toucher 30,40 euros la journée ».​ Une misère.  

Martin traduit leur conversation sur une application pour communiquer

Dès lors, les travailleurs gardent leurs yeux scotchés à leur téléphone, dans l’attente d’une hypothétique commande. Pour l’écrasante majorité d’entre eux, ce sont de jeunes hommes racisés. Ils passent en ​​vitesse pour se reposer​​​​​​ à l’abri. Parfois, ceux-ci n’ont même pas le temps de finir le café offert par l’association qu’ils reprennent déjà leur scooter pour délivrer une nouvelle course.  

Aux alentours de 20h, Abdelhak parque sa moto à proximité de la tente. Il dit dans un anglais approximatif « venir pour un ami qui a un souci​, et qui va​​ bientôt arriver ». Tout sourire, l’homme d’une quarantaine d’années se réchauffe avec un café et un biscuit. Pourtant, il a dû fuir il y a 10 ans les Talibans en Afghanistan pour se réfugier en Belgique. ​« Ils m’attendaient chez moi. Je n’ai plus vu ma famille depuis. »​ Il se plait ici, et son travail aussi même si ​« c’est fatiguant et assez dangereux ».​Puis, il scrute son smartphone et accepte aussitôt une commande. Il encode l’adresse de son prochain client et saute sur sa bécane pour sillonner une nouvelle fois les rues de Bruxelles.  

Abdelhak se repose quelques instants sur sa moto, café à la main

Des discours comme celui d’Abdelhak sont légion ce soir. Des livreurs racontent des histoires arrivées à leurs collègues. Jambes cassées, impossibilité de gagner de l’argent pendant des mois… et ils n’ont souvent pas droit à une assurance santé pour les protéger. ​« Les conditions de travail les ​​​poussent​​​​​​​ à prendre de plus en plus de danger »​​,​ fulmine Camille.  

La soirée se termine aux alentours de 21h30 pour les membres de l’association. Enfin presque. Alors que la tente se replie, un habitué arrive. Max – nom d’emprunt – réajuste ses lunettes et essuie une goutte de sueur. Il vient souvent donner un coup de main pour offrir des conseils à ses compères. Mais ce soir, il est contrarié.​ « Je n’ai fait que 50 euros ce soir et je n’ai même pas encore mangé. Je vais devoir continuer jusqu’à 22h au moins ».​ Camille tente de le rassurer un peu, lui propose un biscuit et lui tend une clope. Max la grille et s’empresse de récupérer la commande que le Quick d’en face vient de préparer.  

Son sac carré floqué Uber Eats sur le dos, il se remet en selle pour offrir un repas à un client impatient. Lui, qui comme bien d’autres ce soir, accepte une énième course pas rentable pour espérer manger à sa faim.  

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Dark Romance :  Le genre qui fascine et dérange 

Mammouth - sam, 06/12/2025 - 15:19

Entre désirs interdits, violences fictionnelles et héroïnes sous emprise, la dark romance explose dans les librairies et sur TikTok. Pourquoi ce genre attire-t-il autant ? Quelles limites soulève-t-il ? On plonge dans son univers… sans tabou.

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Les Crevits, la ferme au rythme du lait 

Mammouth - mar, 02/12/2025 - 16:21
Portrait d’une famille de producteurs laitiers dans le Namurois

Crédits photos : Solenn Becquevort

À Boninne, dans le Namurois, la famille Crevits fait tourner son exploitation laitière depuis des années. Bien connus dans le coin, ces éleveurs ont dû se réinventer, s’organiser autrement et, surtout, travailler dur pour continuer à vivre de leurs bêtes. Un portrait de famille qui raconte bien plus qu’une histoire de vaches : celui d’un couple namurois passionné par son métier.

Le message est tombé à 16h30 :  « Bonjour, ce soir pour la traite, c’est mieux que tu ne viennes pas. Les génisses ont eu peur de la chasse dans le bois à côté et tout est mélangé… Ce ne sera pas une traite normale. » 

C’est signé Marie-Cécile. Même à distance, on sent l’urgence et la vie d’une ferme, rythmée par l’imprévu, les bêtes, la météo, les saisons. Les Crevits sont producteurs laitiers. À Boninne, ​en région namuroise, tout le monde les connaît, et Marie-Cécile connaît tout le monde. 

« Depuis que je suis haut comme ça » 

Le lendemain, le stress de la chasse est passé, et la traite peut donc se dérouler avec une invitée journaliste. Le soleil tombe sur les prairies, il est déjà ​​18h. Pour la famille, la journée n’est pas encore finie. Les vaches meuglent dans l’étable.

La ferme Crevits se trouve à quelques kilomètres de Namur, coincée entre les bois de Marchovelette et le village de Boninne. Une ferme familiale, gérée par Marie-Cécile et Marc, accompagnés de leur fils Julien. Tous deux sont nés dans une famille d’agriculteurs ; acheter cette ferme, en 1987, était pour eux une évidence. 

Deux étables, divers outils agricoles, de vastes prairies et une petite bâtisse en pierre typiquement mosane à laquelle est accroché un minuscule magasin, signalé sobrement par une banderole verticale : produits laitiers. 

Il fait déjà trop froid pour certaines laitières qui préfèrent l’étable, à l’abri du vent

À ​​l’étable, l’odeur​​​​ est astringente, la boue omniprésente et les vaches respirent à grand bruit. Au milieu de ses bêtes se trouve Marc, le père : grand, massif, accent namurois à couper au couteau, bonnet et tablier bleus. Il fait penser à un pêcheur breton égaré dans le Namurois. 

Tous les jours, à 6h30 et à 18h, Marc s’active. La première étape de la conception de produits laitiers, c’est de récupérer le lait.  « C’est pas quelque chose qu’on apprend à l’école, ça », sourit-il. « Je trais les vaches depuis que je suis haut comme ça. » 

Marc attache ses vaches aux pompes automatiques. Certaines me regardent, méfiantes.  « C’est normal, c’est la race », dit-il « Les laitières, elles sont nerveuses. » Pourtant, autour de lui, elles s’apaisent. Il parle peu, mais son calme se transmet à ses bêtes. Elles sont de dos, et connaissent bien les machines.  

Marc protège les pis de possibles infections après la traite

Le lait est pompé des pis, préalablement assainis, et directement envoyé via un système de tuyaux vers une pièce adjacente, où se trouve une grande citerne de collecte. Dans cette pièce, Marie-Cécile, la mère, en détourne une partie pour sa production fromagère, et l’autre pour les veaux. Cheveux courts coiffés en brosse, droite dans ses bottes, le regard vif, une femme qui ne s’arrête jamais. « Les vaches, ​​elles ne sont pas très à l’aise avec moi, mais les veaux, eux, ils me connaissent bien. »  

En effet, quelques minutes plus tard, c’est un concert de meuglements quand Marie-Cécile et Julien, son fils, viennent leur apporter leur repas. La nuit tombe vite, et bientôt l’étable n’est éclairée que par les phares du tracteur que conduit Julien. Marie-Cécile plaisante : « J’t’aurais bien invitée à souper, mais on n’a pas fini avant 20 h 30 ! ». 

Louka, le chien de ferme, profite des quelques gouttes tombées au sol «Il faut que je retourne mes fleuris» 

Une fois le lait récolté, écrémé et refroidi, Marie-Cécile doit le mettre en forme.  Les Crevits ne sont pas juste passionnés, ce sont aussi des éleveurs qui se sont réinventés. Avant 2009, la ferme ne produisait que du lait. Puis la crise du lait a frappé : 90 000 éleveurs ont été concernés par une baisse de revenus d’au moins 40 %. « On est allés manifester avec Marc », raconte-t-elle. « Une cousine agricultrice m’a alors dit : “Pourquoi tu ferais pas du fromage ?” » 

Il est temps pour la fromagère de sortir les fromages pressés

Pour revaloriser son lait, Marie-Cécile se forme alors au métier de fromagère, elle expérimente, échoue, recommence. Quatorze ans plus tard, elle a un carnet de clients bien rempli et un atelier de produits laitiers « Je fabrique du yaourt, de la maquée, des fleuris, des pâtes pressées… ». 

Ici,​ dans l’atelier, l’​ambiance est plus​​​​ sérieuse : on y retrouve plusieurs outils, machines ou étalages en métal. Marie-Cécile retourne rapidement une trentaine de petits ballotins pour que l’humidité reste parfaite, étape essentielle à leur affinage. Emballées dans leurs étamines, les pressés attendent que la fromagère leur donne leur bain de saumure, une eau saturée en sel qui prévient l’apparition de moisissures néfastes.  

Ici tout est fait main, chaque étape prendra le temps qu’il faudra « Nous, on n’a pas l’impression qu’on est connus… » 

L’endroit est ​éclairé par de gros néons bleus. Dans le fond de la pièce, une imposante barrique en chêne sépare le petit-lait, à côté de la presse en bois, patinée par le temps. Rien n’est automatisé. « Ça fonctionne encore, pas besoin de changer ! » 

Certains produits, eux, ont besoin de plus de soin et de temps. C’est le cas des fromages à raclette que Marie-Cécile affine depuis déjà un mois. « Tu veux venir voir la cave ? » 

Marie-Cécile insiste pour utiliser cette cave, si elle change elle a peur d’altérer le goût de ses fromages

Elle me guide derrière le magasin, zigzaguant entre les caisses de lait et les outils, jusqu’à l’entrée d’une vieille cave voûtée en pierre, à l’air humide et tiède. « Attention à la marche ! » 

On descend un escalier de pierres bleues vers une petite pièce où, sur des planches posées sur des tréteaux, reposent près de 160 meules de fromage. Ortie, nature, provençal… Marie-Cécile trempe un chiffon dans la saumure et les lave, une par une, avec un soin méticuleux. « On commence toujours par les plus vieux », explique-t-elle. « Comme ça, les jeunes profitent des bonnes bactéries. » 

L’affinage prend du temps, ce fromage a seulement quelques semaines

On entend un tic régulier venant des tuyaux de la chaudière, on courbe le dos pour ne pas se taper la tête contre les murs. Pas très efficace comme lieu, alors je lui demande si elle n’a jamais songé à s’agrandir. Elle marque une pause, une meule de provençal à la main. Puis elle me dit : « S’agrandir, ça veut dire produire plus, vendre plus. Et c’est là que commencent les emmerdes. Et puis, les ​​clients aiment​​​​ le fromage que je vends, si je change de cave, j’en change le goût. Peut-être qu’ils ​ne ​viendront plus. » 

Elle regarde l’horloge. Treize heures déjà. « Mon Dieu, je commence à avoir faim ! » La famille n’a pas encore déjeuné. Au loin, Julien conduit le tracteur pour aller nourrir les animaux. La fromagère plaisante : « Chez nous, on mange que quand tout le monde a mangé ! » 

« Je te sers quoi ? » 

La dernière étape dans leur production à petite échelle, c’est la revente des produits. Une partie du lait est envoyée ​​brute​​​​​​ aux laiteries, notamment pour en faire de la poudre, une autre revendue transformée à des restaurants, des marchés, ou même des golfs…  

Marie-Cécile a un carnet de commande chargé qu’elle supervise grâce à son téléphone

Les Crevits gardent néanmoins leur petit magasin, où une partie des produits de Marie-Cécile sont vendus directement aux consommateurs.  À l’entrée du point de vente, une grosse cloche en fer forgé, qui retentit toute la matinée pour indiquer qu’un client est arrivé. Dans la cour, une voiture se gare. Une cliente descend, six bouteilles de verre à la main. Elle sonne la cloche. Marie-Cécile lui emboîte le pas vers le magasin et lui tient la porte.  

C’est une pièce assez exiguë, encombrée de produits variés. Derrière le comptoir, une simple table de bois, un vieux frigo ronronne rempli de yaourts aux mirabelles, raclette, fromage frais et pâtes pressées. Sur le mur du fond, des coupures de la presse locale retracent la vie du couple et les histoires agricoles de la région. L’ensemble peut paraître encombré, mais tout est en fait aménagé avec soin, des piles de lait d’Ardenne​à la vieille balance en fer. 

Marie-Cécile remplit les vidanges de sa cliente directement avec le lait du jour, tout en bavardant : des enfants, du voisinage, du temps. Une autre cliente repart avec du yaourt à la fraise en vrac. Dans le va-et-vient de la matinée, une chose ressort : ici, on revient, on papote, on prend des nouvelles. La convivialité est aussi locale que le lait. 

Marie-Cécile est une femme très occupée, on la voit rarement faire une pause

Entre deux clients, elle essuie ses mains sur son tablier, enfile sa charlotte ​​et repart à l’atelier. À les voir s’activer ainsi, j’en viens à me demander s’ils prennent des vacances.  « On a pris un jour de congé avec Marc la semaine dernière, on était dans les bouchons vers la côte. J’aime pas les bouchons, dans ces moments-là, je me dis que je serais bien mieux chez moi. »​​ Une famille à l’ancrage bien local, les Crevits.  

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Luc Hennart: « Le pouvoir judiciaire est mort » 

Mammouth - mar, 02/12/2025 - 16:12
Les retards s’enchaînent… mais le temps judiciaire reste immobile

Dans les salles d’audience bruxelloises, les remises se multiplient et les dossiers s’empilent. Entre manque de moyens et audiences saturées, les retards s’enchaînent. Jusqu’où un système surchargé peut-il tenir sans s’effondrer ? L’ancien président du Tribunal de première instance, Luc Hennart, ne mâche pas ses mots.

Dans la salle 01.4 du Tribunal correctionnel de Bruxelles, l’audience de l’après-midi commence dans un léger flottement. Plusieurs dossiers sont inscrits au rôle, mais le premier est immédiatement reporté : le prévenu et ses parents sont absents, renvoi à mi-décembre. Le dossier suivant connaît le même sort ; il réapparaîtra fin décembre. Quelques minutes plus tard, le juge constate, presque résigné, qu’il devra justifier une « audience blanche ». 

Enfin, un dossier peut être traité. À la barre, une affaire enregistrée en 2017 : celle d’un jeune garçon, mineur au moment des faits, impliqué dans une agression sexuelle reconnue comme accident de travail. La victime, indemnisée par sa compagnie d’assurance, a été écartée du monde professionnel pendant plus d’un an. L’assureur, désormais partie civile, tente de récupérer les 24.000 euros versés. « Ce n’est pas l’affaire la plus simple« , glisse l’avocate de la compagnie. 

Selon elle, le passage obligatoire par le tribunal de la jeunesse a déjà rallongé les délais : « le tribunal de la jeunesse a renvoyé le dossier par jugement de juin 2019 ». Puis ont suivi les remises successives, pour une raison simple : « le tribunal a trop d’affaires à traiter et donc, il doit faire des choix« . Et ces choix se font souvent en défaveur des dossiers où le prévenu est en liberté. « Les personnes qui sont détenues ont toujours priorité pour passer en audience », explique-t-elle. Ce jour-là, la scène se répète : renvois, contraintes d’agenda, dossiers repoussés à une date ultérieure. Un fonctionnement devenu quotidien.

Une justice qui prend l’eau

Pour Me Thomas Puccini, avocat pénaliste, ces retards en cascade ne sont plus des anomalies: ils sont structurels. « Il y a de plus en plus de dossiers fixés devant les tribunaux et on ne donne pas les moyens aux juges« , déplore-t-il. Dans une audience de trois heures et demie, les magistrats doivent traiter les introductions, les dossiers fixés et les prononcés, une équation qu’il juge « ingérable ».

« Si on ne donne pas les moyens, on bricole« , poursuit-il. Alors, les dossiers pénaux s’étirent ; deux, trois, dix ans parfois. Les victimes s’épuisent. Les parties civiles renoncent. 

Dans les couloirs du tribunal, les avocats partagent le même constat : une justice ralentie, saturée, qui accumule les retards à chaque imprévu. Une avocate malade, un prévenu absent, un autre détenu qui passe en priorité… et c’est toute l’audience qui se déséquilibre. « C’est 3 heures qui doivent être remises à une autre audience. Donc ça veut dire que d’autres dossiers ne pourront pas être pris« , résume l’avocate de la compagnie d’assurance.

La méthode Hennart

Au cœur de ce système à bout de souffle, un homme assure pourtant qu’une autre organisation est possible. Durant douze ans, Luc Hennart a dirigé le Tribunal de première instance de Bruxelles. Son mot d’ordre : éliminer les pertes de temps. « Plus vous donnez du temps pour faire les choses, plus les choses prennent du temps« , résume-t-il. À l’époque, tout ce qui pouvait être tranché dès l’introduction l’était, évitant des mois d’attente pour des litiges mineurs.

Au pénal, il défendait des procédures accélérées : une personne interpellée comparaissait 15 jours après et recevait un jugement quelques jours plus tard. « En un mois et demi, c’est fini », dit-il. Cette rapidité permettait de juger les faits alors qu’ils étaient encore frais. Le résultat ? Un taux de récidive de 2 à 3 %, contre 60 % dans les procédures traditionnelles. Et Luc Hennart revendique clairement cette efficacité : « Quand j’ai quitté le poste de président, il n’y avait plus d’arriéré judiciaire dans quelque domaine que ce soit au tribunal de première instance francophone.« 

Pour absorber l’afflux de dossiers économiques et financiers – des affaires longues, volumineuses, souvent “mammouths”, dit-il – il avait décidé d’augmenter le nombre de chambres spécialisées. « Si j’avais deux chambres financières, je les ai, à un moment, portées à cinq« , résume-t-il. L’idée était simple : plus de juges affectés à ces matières, c’est une meilleure capacité d’absorption.

Mais il pointe un autre problème, plus structurel : la dérive des dossiers eux-mêmes. « Aujourd’hui, vous avez une forte tendance à en faire des dossiers colossaux, des milliers de pages, des dizaines de fardes… et les trois quarts sont totalement inutiles. » Selon lui, le système produit lui-même son propre engorgement en multipliant procès-verbaux et ramifications inutiles. « Les juges n’agissent jamais d’initiative. Ils ne font que traiter ce pour quoi ils sont saisis. Et quand on multiplie les PV, on multiplie mécaniquement les dossiers.« 

Il faut arrêter de vouloir régler un phénomène de société

Luc Hennart

Son avis sur la situation actuelle est tranché : « Pour moi, le pouvoir judiciaire est mort aujourd’hui« . Lorsqu’on lui demande comment sortir de l’impasse actuelle, sa réponse est sans détour : « Il suffit de gérer ». Pour lui, la solution n’a jamais été hors de portée. Il défend une justice qui se concentre sur sa mission essentielle : juger. « Il faut arrêter de vouloir régler un phénomène de société. Le rôle du juge n’est pas de résoudre le trafic de stupéfiants dans son ensemble. Notre rôle, c’est de juger Luc Hennart qui a vendu des stupéfiants », plaisante-t-il. Une justice qui pourrait, selon lui, retrouver son efficacité si elle réadoptait une organisation « exigeante, structurée et assumée ».

Paul Dhaeyer nuance

L’actuel président du tribunal de première instance francophone de Bruxelles, Paul Dhaeyer, nuance le diagnostic de son prédécesseur. Selon lui, « l’allongement des délais judiciaires et l’arriéré judiciaire sont deux notions différentes ». Et l’essentiel du retard ne se situe pas dans le fonctionnement interne du tribunal. « Au tribunal, en tant que tel, il n’y a plus d’arriéré judiciaire (…) Moi, je n’ai pas de liste d’attente. » Pour lui, ce qui prend du temps, c’est avant tout la mise en état des dossiers par les parties, un mécanisme sur lequel les juges n’ont aucune prise : « Les parties (…) sont parfaitement libres d’échanger leurs conclusions pendant quatre ans. » 

Il rejoint néanmoins l’analyse de Luc Hennart sur un point : les remises sont parfois trop faciles. Il dit avoir modifié les pratiques : « On accorde une remise que s’il y a vraiment besoin de faire un acte supplémentaire.(…) En principe, le juge doit refuser les remises.« 

Quant à la formule choc de son prédécesseur — « le pouvoir judiciaire est mort » — Paul Dhaeyer la nuance, sans l’infirmer totalement : « Non. Mais par contre, il est moribond. » Pour lui, la fragilité du système découle d’un contexte plus large, celui d’un État et d’une démocratie en crise : « Le pouvoir politique ne sait pas où il va (…) Et en ça, effectivement, il y a un danger. » Il va jusqu’à estimer que si rien ne change, « la justice aura perdu 80% de sa substance » dans dix ans.

Retour au tribunal correctionnel. À la fin de l’audience, alors que chacun range ses dossiers, l’avocate de la compagnie d’assurance résume ce que tous semblent penser : « En fait, c’est un retard en cascade qui s’enchaîne » .

Les chiffres lui donnent raison : d’après le Barreau de Bruxelles, la cour d’appel a accumulé 15.000 dossiers non résolus. Certains justiciables attendent plus de sept ans pour une décision finale. Pendant ce temps, victimes, familles et prévenus attendent. Encore. Toujours.

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« No antibiotics »: l’étiquetage qui interpelle

Mammouth - lun, 01/12/2025 - 13:12
Comprendre l’étiquetage des produits sans antibiotiques

© Emma Verralewyck

Avez-vous déjà acheté un produit étiqueté «  no antibiotics »?

La mention “élevé sans traitement antibiotique” apparaît sur des produits boucherie en supermarché. Elle rassure, elle attire l’œil mais que signifie-t-elle réellement ? Derrière cette étiquette, il y a des pratiques d’élevage, une réglementation européenne stricte, un soupçon de marketing et surtout un enjeu majeur de santé publique : l’antibiorésistance.

Mammouth revient sur le rôle des antibiotiques en élevage et sur les risques liés à leur utilisation abusive. Une directive européenne datant de 2006 interdit l’ajout d’antibiotiques dans la nourriture comme promoteurs de croissance et réduit son utilisation à un usage thérapeutique. Ces mesures ont été mise en place pour éviter l’augmentation de l’antibiorésistance.

L’AMCRA (Centre de connaissances concernant l’utilisation des antibiotiques et l’antibiorésistance chez les animaux) indique observer une baisse de 60% de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux depuis 2011 grâce à ces mesures et à la surveillance instaurée.

Mammouth questionne également pourquoi certains labels choisissent d’aller encore plus loin dans leurs démarches contre l’’utilisation d’antibiotiques puisqu’il n’est pas possible d’en retrouver des traces dans la viande commercialisée.

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IPM – Rossel : Comment garantir le pluralisme ?

Mammouth - lun, 01/12/2025 - 13:06

Depuis l’annonce du rachat d’IPM par Rossel, les journalistes et experts du secteur mettent en garde sur l’atteinte au pluralisme et présentent des perspectives à envisager.

C’était un projet dans l’air depuis quelques mois déjà mais son annonce a eu l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique francophone. Le 25 juin dernier, le groupe Rossel affirme sa volonté de détenir l’éditeur concurrent IPM. Concrètement, en échange de la cession de ses titres l’AvenirLa DH les sports + et La Libre, La famille Le Hodey, qui détient IPM, rentrera dans le capital de Rossel à hauteur de 10%. Si certains journalistes ont été surpris par le projet, d’autres s’y attendaient depuis quelques mois. « C’est un mariage de raison », avance Ricardo Gutiérrez, le secrétaire général de la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ). « L’élément déclencheur, c’est la fin de l’aide à la distribution de la presse. Cette dernière décision prise sous le gouvernement De Croo a accéléré la crise financière qui était déjà présente. Alors entre un risque de faillite et un mariage sans amour, le choix est évident. Même si on ne s’aime pas, on se met ensemble pour notre survie », poursuit-il. « Il y a aussi la réduction de la visibilité des contenus journalistiques sur Meta (Facebook). Ça n’aide pas la presse écrite et on peut aussi citer la perte de confiance dans les médias », ajoute Martine Simonis, la secrétaire générale de l’AJP, l’Association des Journalistes Professionnels. 

Je n’ai pas connaissance d’un autre exemple de monopole en Europe

Ricardo Gutiérrez – secrétaire général de la FEJ

Dans l’histoire de la presse écrite belge francophone les titres de presse n’ont cessé de se regrouper. Alors qu’en 2004, les 7 titres de presse quotidienne francophone sont répartis en 4 groupes distincts (Rossel, IPM, Mediafin et Corélio), prochainement, ils seront réunis en un seul groupe. L’entreprise Rossel élargie avec les possessions d’IPM détiendra 94% du marché de la presse écrite francophone. Une situation inédite à l’échelle du vieux continent. « Je n’ai pas connaissance d’un autre exemple de monopole en EuropeC’est une situation très préoccupante pour le pluralisme. La Belgique n’est déjà pas une bonne élève puisqu’elle figure déjà parmi les 8 pays européens où la concentration des médias est la plus importante. Mais avec cette nouvelle annonce, cela va s’aggraver », complète Ricardo Gutiérrez. Pourtant, le pluralisme des médias est une obligation démocratique. Et depuis le 8 d’août 2025, une nouvelle règle européenne est venue renforcer l’importance de l’indépendance et du pluralisme dans les médias. « Il s’agit du European Media Freedom Act (EMFA). De nouvelles règles s’appliquent dans l’Union Européenne pour garantir cette indépendance des médias. Pourtant, on remarque une dichotomie quand on regarde les nouvelles lois des gouvernements envers les médias », développe Martine Simonis.

Nous voulons des garanties fortes sur le pluralisme de l’information, le maintien des titres, des lignes éditoriales, des équipes et des sociétés des journalistes

Martine Simonis- Secrétaire générale de l’AJP

À l’aube de l’été, la fusion entre IPM et Rossel prévoyait dû être bouclée pour 2026, mais l’AJP affirme que l’Autorité Belge de la Concurrence n’a pas encore été officiellement saisie du dossier. « Non, pas Officiellement. Mais de nombreuses consultations ont déjà été entreprises. Nous avons été écoutés. Nous avons transmis nos inquiétudes sur le pluralisme et sur l’emploi », indique Martine Simonis. « Dès que nous avons appris l’annonce de cette fusion on s’est rassemblé avec les différentes SDR (la Société Des Rédacteurs, les représentants des journalistes) et les experts du secteur. Et nous avons préparé une position commune à tous les titres que nous avons défendue devant l’ABC. Nous n’allons pas nous opposer à cette fusion mais nous voulons des garanties fortes qui concernent les matières de pluralisme de l’information, le maintien des titres, des lignes éditoriales, des équipes et des sociétés des journalistes ». 

Lors de leurs entrevues avec l’Autorité Belge de la Concurrence, l’AJP et la FEJ ont aussi partagé des solutions ou des gardes-fous à mettre en place. Entre garanties et exemples tirés d’autres pays, deux mécanismes ont été évoqués. De son côté Ricardo Gutiérrez attire l’attention sur le système des fondations créées aux Pays-Bas après le rachat de RTL Pays-Bas par DPG. « Ces fondations seraient indépendantes et propres à chaque titre du grand groupe. Grâce à ces fondations, les titres auraient une autonomie par rapport au conseil d’administration du groupe ». De son côté, l’Association des Journalistes Professionnels avance une autre piste, plus théorique, dénommée « Golden Chair ». « Cela demanderait de créer une structure commune aux différentes sociétés des journalistes. Par le biais de ce qu’on appelle un golden chair, la structure aurait un droit de véto. Elle pourrait par exemple l’utiliser pour s’opposer à une prochaine décision de fusion du groupe avec un autre ». Des solutions sont donc sur la table mais il reste à voir si ces pistes seront suivies par le rapport de l’ABC.

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Les secrets du Palais de Justice de Bruxelles

Mammouth - lun, 01/12/2025 - 11:03

Le Palais de Justice de Bruxelles regorge d’éléments invisibles au premier regard, ainsi que de détails que l’on croit connaître, mais dont l’histoire s’avère bien plus profonde. Peu de personnes en maîtrisent les secrets aussi bien que Stéphane Van Reeth, gardien du vestiaire des avocats et véritable mémoire vivante des lieux. Fin connaisseur des secrets du Palais, il est l’auteur d’un livre à paraître à ce sujet(*). Il nous emmène à la rencontre de quelques-unes de ses trouvailles.

La fresque qui dérange

Après les incendies de 1944, l’arrière du Palais de Justice a dû être reconstruit. Lors de ces travaux, le conservateur, un architecte chargé de la restauration du bâtiment, a demandé à trois artistes, Louis Deltour, Edmond Dubrunfaut et Roger Somville, de réaliser une fresque dans le couloir du tribunal du commerce. L’œuvre volontairement non signée est aujourd’hui appelé « Le Port », mais son titre original était « Prolétaire de tous les pays, unissez-vous ». Elle représente une prostituée qui récupère le poisson auprès des femmes, tandis que les trois pêcheurs figurés, qui sont en réalité les trois peintres eux-mêmes, apportent leur pêche.
Dans les années 50, la fresque a provoqué un véritable scandale. Le président du tribunal du commerce la détestait et, chaque fois qu’il traversait le couloir, il donnait des coups de canne, et même de couteau dans la peinture, traces que l’on peut encore voir aujourd’hui.
La Régie des Bâtiments a reproché aux trois peintres de ne pas avoir obtenu d’autorisation pour réaliser l’œuvre. Mais une fresque, intégrée au mur, n’était pas interdite par le règlement. Des analyses ont donc été menées pour prouver qu’il s’agissait bien d’une fresque au sens technique du terme.
Ironie du sort : dans les années 1970-1980, faute de place pour aménager des salles d’audience, ce couloir a été transformé en salle… où l’on jugeait les affaires commerciales. « Cette fresque, qui dénonçait le capitalisme et les dérives du commerce, s’est donc retrouvée à orner une salle du tribunal du commerce lui-même », sourit Stéphane Van Reeth.

Coups de couteaux dans
la peinture Coups de canne dans
la peinture Quand une statue obligea le Palais à tirer le rideau

Après les peintures qui font débat, ce sont aussi les statues qui ont suscité des remous à l’époque. La statue de la Charmeuse de serpent, qui se trouvait initialement à côté de la fresque, a été déplacée vers le grand couloir qui était l’entrée principale du Palais. En entrant, les magistrats se retrouvaient face au grand escalier, et apercevaient la statue… de dos. La vue donnait directement sur les fesses de la Charmeuse, ce qui a rapidement été jugée inacceptable. Pour éviter cela, une barre a été installée au-dessus de l’œuvre afin d’y suspendre un rideau. Stéphane Van Reeth explique : « Un petit jeu s’est alors instauré : certains s’amusaient à ouvrir le rideau, et quelques heures après quelqu’un le refermait déjà ». Le rideau était encore présent en 2015. On disait souvent à l’époque que le Palais récupérait tous les « brouillons » du musée des Beaux-Arts. En effet, le bâtiment abrite de nombreux brouillons des sculptures. La Charmeuse de serpent en fait partie : c’est un modèle qui n’a jamais été réalisé en marbres au final, ce qui en fait une pièce unique, conservée uniquement dans sa version d’étude.

L’avant de la statue
la Charmeuse de
Serpent L’arrière de la statue
avec la barre du rideau
encore présente Des ombres chinoises sauvées in extremis

Dans le vestiaire des avocats, le principal lieu de travail de Stéphane, on trouve plusieurs silhouettes en fer. Il y a quelques années, des responsables du Palais de Justice ont voulu s’en débarrasser estimant qu’il s’agissait des vieilleries et souhaitant libérer les murs. Stéphane est immédiatement intervenu : lui savait ce que ces silhouettes représentaient.
Ces silhouettes avaient été utilisées lors d’un spectacle réalisé par des avocats, qui y avaient créé des ombres chinoises, à la manière du cabaret du Chat Noir à Paris. On y reconnaît des ministres, des avocats, ainsi que le gardien du vestiaire, identifiable à sa casquette. Stéphane, qui avait retrouvé le texte d’origine du spectacle, a pu authentifier ces silhouettes conservées dans le vestiaire des avocats.
Heureusement, Stéphane avait demandé leur préservation, car quelques années plus tard, un conservateur du Musée des Beaux-Arts lui a déclaré : « Vous possédez dans cette pièce, la plus grande collection intacte de silhouettes en zinc ». Car ces œuvres étaient fragiles et destinées à être temporaires, il n’en reste que très peu de traces : quelques photos et quelques pièces conservées. Le Musée des Beaux-Arts eux n’en conserve peut-être que trois ou quatre, tandis qu’une dizaine sont encore présentes dans le vestiaire des avocats au Palais de justice.

Les silhouettes en zinc dans les vestiaires des avocats

(*) « Joseph Poelaert et les aventures très-illustrées du Palais de Justice de Bruxelles » de Stéphane Van Reeth paraîtra en 2026

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Libye : le prix de la politique migratoire de l’UE

Mammouth - jeu, 27/11/2025 - 15:00
Comment l’externalisation des frontières européennes expose les migrants à des violations ?

©Pixabay

En 2024, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 21 700 migrants ont été interceptés en mer Méditerranée et renvoyés en Libye. Dans ce pays, nombre d’entre eux ont été victimes d’enlèvements, de torture, d’esclavage ou encore de violences sexuelles, selon Amnesty International. Ces violations se produisent-elles avec le consentement de l’UE ? 

Depuis la chute du chef d’état libyen Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye traverse une période d’instabilité politique. Deux autorités principales s’y opposent : 

• À l’ouest, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU. 

• À l’est, l’Armée nationale libyenne (LNA). 

Autour de ces deux autorités gravitent une multitude de milices et de groupes armés, dont l’influence dépasse souvent celle des institutions officielles. Cette fragmentation du pouvoir empêche l’État d’exercer un contrôle réel sur le territoire et ouvre la voie à de nombreuses violations des droits humains. Cette instabilité libyenne sert de cadre à la politique européenne d’externalisation des frontières. 

Le principe est simple : l’Europe ne protège plus seulement ses frontières… elle les déplace. Elle délègue le contrôle migratoire à des pays tiers comme la Turquie, le Maroc et la Libye qui deviennent en quelque sorte les nouveaux garde-frontières de l’UE. Or, La Libye est un pays central sur la route migratoire de la Méditerranée 

Depuis 2016, l’Union européenne a versé une aide de 465 millions d’euros pour la gestion des migrations et des frontières à la Libye. La Commission refuse de divulguer l’utilisation exacte de ces fonds et a même été reconnue coupable, par le médiateur de l’UE, de mauvaise administration pour ce manque de transparence.  

Mais pourquoi cette coopération avec la Libye pose-t-elle problème ? 

L’ONG Sea-Watch a recensé au moins 54 incidents violents commis par la « garde côtière libyenne » : tirs, poursuites de bateaux en détresse, entrave aux sauvetages, menaces, violences physiques, abandons de corps en mer, détournements de navires humanitaires. Des enquêteurs mandatés par l’ONU estiment que la coopération de l’UE avec la Libye a aidé et encouragé des violations du droit international – jusqu’à des crimes contre l’humanité. Amnesty International parle d’une coopération « dépourvue de moralité », et dénonce la complicité de l’UE dans les violences infligées aux personnes. 

Cette politique d’externalisation maintient donc des dizaines de milliers de personnes dans un pays qui n’est pas sûr pour eux. 

« La coopération migratoire de l’UE avec les autorités libyennes revient à se rendre complice d’horribles violations des droits humains. »  

Eve Geddie, directrice du Bureau européen d’Amnesty International 

En octobre 2025, 38 députés européens ont appelé la Commission à mettre fin à tout soutien aux forces de sécurité libyennes. Ils dénoncent les violences et abus perpétrés contre les migrants par la Garde-côtière et la Direction de lutte contre la migration illégale, l’autorité responsable des centres de détention. Ils demandent que l’Union européenne cesse immédiatement de financer ces pratiques. 

Peter Stano, porte-parole du SEAE (Service européen pour l’action extérieure), affirme que l’UE ne finance aucune entité libyenne. 
L’Union explique que tout l’argent passe par des organisations internationales comme l’OIM (l’Organisation internationale pour les migrations) ou le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), et non par les autorités libyennes accusées d’abus. Elle rejette les accusations selon lesquelles son argent contribuerait aux abus en Libye, et affirme au contraire que les fonds servent à protéger les migrants. 

Face à ces critiques, l’Europe pourrait-elle changer son approche ? Elle dit prendre « au sérieux » les critiques de l’ONU et considère “ces alertes comme un stimulant pour travailler davantage avec ses partenaires afin d’améliorer la situation”, selon Peter Stano. 

Mais dans les faits, aucune mesure n’est annoncée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi réaffirmé dans une lettre adressée aux 27 États membres de l’UE la volonté de l’Union de collaborer avec la Libye afin de limiter les départs depuis les côtes sud de la Méditerranée. L’UE prévoit un budget de référence de 52 millions pour cette coopération, couvrant la période du 1er juillet 2025 au 30 juin 2027. 

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«C’est pas la note qui va définir qui tu es »

Mammouth - lun, 24/11/2025 - 18:42
Vers la fin des bulletins?

Cette scène que beaucoup d’élèves connaissent par cœur : la veille de recevoir un bulletin, les mains tremblent un peu, le cœur s’emballe, les parents attendent. Et ce chiffre qui prétend résumer des mois d’efforts, d’erreurs, et d’apprentissage. Mais aujourd’hui, un vent de changement souffle sur des écoles. En Belgique, plusieurs établissements expérimentent un monde… sans bulletin. Un monde où la progression compte plus que le classement. Une révolution pédagogique fragile, ambitieuse et profondément humaine.

Ce n’est pas la note qui va définir qui tu es

Tristan Nottet (enseignant à l’Athénée Léonie de Waha de Liège)
Le bulletin : rassurant pour certains, stressant pour d’autres

À l’origine simple outil de suivi, le bulletin scolaire est une sorte de boussole pédagogique : notes, compétences, appréciations.
 Pour certains élèves et parents, il reste rassurant voir même un repère clair. 
Mais pour d’autres, il est synonyme d’angoisse, de comparaison et de sentiment d’échec. Il illustre ce que Thomas Michiels, professeur à l’UCL et Chargé d’études à Changement pour l’égalité, décrit comme les effets destructeurs du classement et de l’humiliation liés aux notes. L’enseignant évoque « des classifications humiliantes » et « le stress des épreuves » imposés par la logique de compétition scolaire. « Si l’évaluation stimule certains élèves, elle en démotive beaucoup d’autres et cause de l’anxiété ». Thomas Michiels (UCL, CGé)

Facile à dire, pas facile à faire

En Belgique, certaines écoles ont sauté le pas : Saint-Dominique (Schaerbeek), Frangelico (Evere) ou encore l’athénée Léonie de Waha et la Cité École Vivante (Liège). 

Certaines de ces institutions n’ont pas encore assez de recul pour porter un regard critique sur cette nouvelle approche mais une idée commune les relie : arrêter de réduire les élèves à des points.

Sur le terrain, la mise en place n’est pas si simple. Pour les enseignants, cela implique une autre manière d’évaluer. Et pour certaines familles, la suppression de notes n’est pas compréhensible. Habitués au modèle traditionnel, beaucoup de parents sont encore attachés aux moyennes et aux pourcentages. 

Les écoles repensent entièrement leurs approches afin de les accompagner dans cette nouvelle dynamique, moins centrée sur la « mise en case » et davantage sur les progrès individuels. La communication école-famille doit donc être repensée : expliquer, rassurer, accompagner. 

Les parents sont habitués à se raccrocher à une note, ça peut donc être frustrant pour eux

Tristan Nottet

Comment les professeurs présentent ce système aux élèves? Le passage d’une notation traditionnelle vers une pédagogie active est plus facilement compréhensible pour certains élèves. 

C’est ce que nous dit Tristan Nottet :  « Les points n’existent plus, mais à la place on met un commentaire écrit pour chaque exercice qu’il a fait » 

Enseignant, Alain, s’intéresse à cette nouvelle approche. Il est membre du CEMÉA (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active) qui promeut une pédagogie misant sur la participation active et l’autonomie des élèves. Il nous confie qu’aujourd’hui, les bilans ne servent presque plus aux élèves ou aux parents. Ils sont principalement un outil permettant aux enseignants de situer le niveau et vérifier les apprentissages.  » Ces bilans servaient à 70% pour moi, 20% pour l’élève et à 10% pour les parents. » Alain

Qu’est-ce que ça veut dire avoir 51 % ? Le CEMÉA le rappelle, le système éducatif traditionnel a formaté les élèves à se demander : « Est-ce que ça compte ? », « Ça vaut combien ?».
 Supprimer les notes sans repenser l’approche pédagogique comporte plusieurs risques. Parmi eux, le manque de motivation, la comparaison et la triche. 

En effet, les attributions de couleurs sont des chiffres déguisés, si on supprime les notes mais qu’on garde la même manière d’enseigner, l’élève est en perpétuelle comparaison avec ses camarades. « La preuve c’est qu’on a des élèves qui veulent tricher. » Tristan Nottet

 Humaniser l’enseignement

Supprimer les bulletins fait partie d’un mouvement international appelé l’ungrading. L’idée est de remettre l’apprentissage au centre. L’élève progresse sans objectif chiffré, ce qui renforce la motivation intrinsèque. Ainsi, le feedback individualisé est pensé pour cela : commenter, expliquer, guider l’élève. 

Tanguy Wéra enseignant à l’Athénée Léonie de Waha de Liège est conscient que l’auto évaluation est un bon moyen car elle permet à l’élève d’apprendre à s’évaluer lui-même.  «Pour certains c’est un bon outil et on voit que ça les fait progresser. Pour d’autres c’est naturel mais c’est même une charge. » 

Si les notes disparaissent, comment les enseignants valident-ils alors les acquis des élèves ?

Tristan Nottet est co-auteur d’un projet de décret sur l’évaluation pendant ces études de sciences de l’éducation. La transition vers un système sans notes n’est pas évidente, le problème n’est pas le bulletin mais la manière dont on évalue. 

L’objectif ? L’abandon des notes chiffrées au profit d’un feedback informatif, rédigé de manière constructive et individualisée. « Á la place d’un 8/10, les élèves doivent ramener un acquis : ce n’est pas une solution» 

Le bulletin ne devrait être qu’une feuille de route pour guider l’élève vers un apprentissage plus long

Tanguy Wéra  Japon : le prix de l’excellence

Au Japon, la course aux notes est telle qu’elle alimente des phénomènes dramatiques : ijime (harcèlement), hikikomori (isolement), anxiété chronique…

En 2023, plus de 513 collégiens et lycéens se sont suicidés, d’après l’étude de Nippon. Même là où des bulletins ont été supprimés, la pression sociale, omniprésente, continue d’écraser les élèves. Un miroir extrême, mais révélateur puisque même sans bulletin il y a toujours une pression sociale culturelle. 

D’après l’Unicef, le taux de suicide des jeunes japonais figure comme la quatrième plus élevé du monde étant classé 32ᵉ sur 43 pays par rapport au bien-être. 

« Ça ne changera pas grand-chose» 

 
La transition vers un système sans bulletin est prometteuse, mais elle reste complexe : enseignants, élèves et parents doivent désapprendre des réflexes profondément installés. Le bien-être scolaire dépend de l’accompagnement, pas de l’absence de notes.  Les bulletins peuvent évoluer : notes, couleurs, feedback, auto-évaluation… La question centrale n’est pas de supprimer ou de garder, mais de donner du sens à l’apprentissage.

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Avocats en devenir : la charge émotionnelle d’un métier exigeant

Mammouth - lun, 24/11/2025 - 11:31

Crédit photo : libre de droit – Pexels

Derrière la toge et l’image d’un métier prestigieux, les futurs avocats affrontent une réalité moins visible : dossiers lourds, pression constante et charge émotionnelle. Une avocate-stagiaire, un étudiant en droit et une avocate expérimentée, dessinent un fil rouge révélateur : la formation prépare au droit, mais peu à l’humain. Malgré l’existence de dispositifs d’aide, le malaise reste souvent silencieux.

Pour Léa*, avocate-stagiaire au Barreau de Bruxelles, la première immersion dans le métier remonte à la rhéto, lors de trois jours d’observation chez un juge d’instruction. Chez Noé Henryon, étudiant en bac 2 à l’UCLouvain, la passion pour le droit vient de sa famille. Quant à Maître Catherine Marreau*, avocate en droit immobilier, droit civil et droit d’entreprise forte de 36 années de pratique, elle a grandi dans un environnement où le droit était omniprésent.

Trois générations, trois époques, mais un constat commun : l’entrée dans le métier est un choc. Léa découvre l’intensité du quotidien et la responsabilité directe sur chaque dossier. Noé anticipe déjà la pression qui accompagne la moindre décision. Maître Marreau se rappelle lors de ses débuts de son sentiment d’impréparation après ses études. Un rythme qui peut rapidement les submerger. Comme résume Léa : « On fait du 50 heures semaine, c’est un rythme soutenu. On a de vraies responsabilités, de vrais clients, de vraies vies entre les mains. »

Quand la théorie rencontre la réalité

Pour Léa, le choc est immédiat : les dossiers sont concrets, les responsabilités directes, et chaque décision a un impact réel. Il faut apprendre à gérer le stress, à prendre du recul face à la gravité des affaires et à dissocier l’humain de l’acte. Noé, encore étudiant, constate que le droit universitaire reste très théorique et loin de la dimension humaine. Il se prépare à intégrer cette dimension émotionnelle en étudiant l’être humain autant que le droit.

Pour Maître Marreau, le constat est identique, mais avec le recul de l’expérience. Après ses études à l’ULB, elle se sentait « nulle part », incapable de maîtriser tous les aspects du métier d’avocat. Il lui a fallu du temps pour trouver sa zone de confort et gérer fatigue, syndrome de l’imposteur et pression constante. « Comme un médecin doit s’habituer à la vue d’un cadavre, l’avocat doit apprivoiser la charge émotionnelle. La toge, on l’enfile vite. L’équilibre, c’est plus long. »

Elle apporte également un éclairage sur la « violence » des dossiers : « La violence, il y en a partout dans les affaires, pas seulement dans le pénal, où il y a plus de “violence de sang”. Il n’y a pas vraiment de distinction. Par exemple, lors d’une faillite d’entreprise, il y a des retombées et des conséquences qui dépassent le simple cadre financier. La distinction se fait plutôt dans la complexité de certains dossiers, que ce soit au niveau des faits, du juridique, de l’émotion ou autre. »

Le fossé entre théorie et pratique impose un apprentissage intense : maîtriser les textes n’est qu’une partie de l’équation ; la gestion de l’humain et du stress s’acquiert avec l’expérience.

Des dispositifs d’aide limités

Le Barreau a mis en place des dispositifs pour soutenir ses membres : cellule d’écoute, commissions et services d’aide psychosociale, boîtes à outils anti-stress, et cellules spécialisées contre le harcèlement. Mais ces initiatives restent souvent limitées dans le temps et perçues comme ciblant seulement les situations extrêmes. La cellule d’écoute d’Avocats.be, l’ordre des barreaux francophone et germanophone, le rappelle elle-même dans une tribune : « Il ne s’agit pas d’une prise en charge thérapeutique de long terme. »

Mais Maître Marreau nuance : « Les jeunes ne sont pas livrés à eux-mêmes. Un maître de stage les encadre, et les chefs de colonne les assistent : une structure existe.» Pour autant, beaucoup restent incertains sur la manière de gérer leur santé mentale. Léa avoue ne pas avoir fait appel à ces aides et prend sur elle.

Noé ajoute : « On nous parle beaucoup du fait qu’il faut savoir encaisser la pression, qu’il faut savoir avancer sans reculer et ne pas laisser tomber, mais je trouve que la santé mentale et le fait qu’on reste avant tout des êtres humains, dotés d’émotions, ayant nos propres failles et nos propres difficultés, c’est quelque chose qui n’est pas assez mis en avant, et j’aimerais que cette sensibilité soit plus mise en avant dans la fac de droit. »

Trouver sa distance, un apprentissage long

Tous s’accordent sur un point : apprendre à gérer la dimension émotionnelle prend des années. Maître Marreau compare : « La toge s’enfile rapidement, mais trouver un équilibre face à la charge émotionnelle demande du temps. »

Même après 36 ans, certaines injustices la touchent encore, mais elle a appris à gérer ses émotions en se concentrant sur l’action : répondre, réparer, avancer. Pour Léa, ce travail avait commencé dès les premières visites en prison pour son stage. Du côté de Noé, l’expérience reste encore théorique, mais la conscience de la pression est déjà présente.

Devenir avocat ne se limite pas à maîtriser le droit : c’est un apprentissage de l’humain, qui se construit avec le recul, l’entourage, la pratique quotidienne et une capacité à se protéger émotionnellement.

Comme le résume Maître Marreau : « Je conseille surtout aux jeunes avocats de bien s’entourer et, s’ils ont la chance de tomber dans un bon cabinet, d’y trouver soutien et accompagnement. »

Le droit s’apprend dans les livres, mais devenir avocat s’apprend dans la vie, et jamais seul.

*Le nom a été modifié pour protéger la confidentialité de la personne.

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Cocktails à domicile

Mammouth - lun, 24/11/2025 - 09:58
Le business des cocktails livrés chez soi

© Capture d’écran vidéo

À 22 ans, ce jeune montois s’est lancé dans un business original : la livraison de cocktails à domicile. On a décidé de le suivre le temps d’un service.

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Conferencias iGaming y apuestas en la NFL: guía práctica para comenzar con criterio

Mammouth - ven, 21/11/2025 - 14:47

¡Vas al grano! Si te interesa combinar aprendizaje presencial con apuestas en fútbol americano, esta guía te dice qué eventos van al grano, qué buscar en los stands y cómo convertir contactos en ventajas prácticas. Aquí tendrás checklist, errores comunes, mini‑casos y herramientas concretas para empezar a jugar o profesionalizar tu hobby, y al final verás recursos para profundizar. Esta primera visión te permite tomar decisiones rápidas sobre qué conferencia visitar según tu objetivo —formación, networking, o búsqueda de proveedores— y, después, aplicarlas a la NFL.

Breve y útil: identifica tres tipos de conferencias (trade shows, meetups técnicos y conferencias regulatorias), el objetivo típico de cada una y cómo cada formato impacta tus apuestas en la NFL en términos de información, cuotas y modelos de riesgos. Te recomiendo priorizar eventos con sesiones de trading y gestión de riesgo si quieres mejorar tu edge; más adelante explico cómo sacar partido de esas sesiones. Esta base te prepara para elegir el evento correcto según tu tiempo y presupuesto, y ahora pasamos a los criterios de selección.

Cómo elegir la conferencia adecuada (criterios prácticos)

Observación rápida: no todas las conferencias son iguales —algunas venden glamour; otras dan contactos que transforman tu forma de apostar— y conviene detectarlo rápido. Evalúa agenda, lista de ponentes, patrocinadores, y la composición de asistentes (operadores vs. proveedores vs. bettors). El siguiente bloque te da una checklist concreta para comparar eventos y priorizar asistencia.

Criterio Qué pedir Por qué importa Agenda Sesiones de trading, integridad y analytics Ofrece insights accionables para ajustar staking en NFL Ponentes Traders, heads of trading, reguladores Facilita preguntas técnicas sobre límites y liquidez Networking Mesas redondas y speed‑meetings Permite entrar en grupos de intercambio de cuotas/feeds Coste/ROI Tickets con acceso a base de datos de asistentes Valora si el contacto puede ahorrar tiempo o reducir comisiones

Con esos criterios claros, prioriza eventos internacionales si buscas modelos de cuota y API feeds; local/regional si tu enfoque es cumplimiento y métodos de pago específicos para Ecuador. A continuación vemos qué preguntar en cada sesión y cómo transformar respuestas en acciones concretas para tus apuestas en la NFL.

Qué preguntar en una charla o stand (preguntas accionables)

Entrada rápida: prepara 6 preguntas limpias que desplieguen información utilizable sobre cuotas, límites y liquidez; las respuestas deberían ayudarte a ajustar stakes por mercado. Aquí tienes un guion práctico para usar en stands y panels.

  • ¿Cuál es la latencia típica del feed en vivo y cómo se gestiona la actualización de cuotas? — te ayuda a decidir apuestas en vivo (in‑play).
  • ¿Qué límites aplican a mercados de NFL y en partidas específicas (ej. parlays vs. spreads)? — define sizing por mercado.
  • ¿Cómo tratan las suspensiones por cambio de condiciones (lesiones, retrasos)? — planifica stop‑loss y cash‑out.
  • ¿Ofrecen APIs o comparadores de cuotas históricas? — permite backtesting de tus modelos sobre líneas reales.
  • ¿Qué herramientas de monitoreo de integridad usan (alerts de match‑fixing)? — reduce riesgo de staking en mercados manipulados.
  • ¿Cómo gestionan promociones y rollover en apuestas deportivas? — evita promociones que distorsionen EV real.

Con estas preguntas obtendrás información para la parte técnica de tu estrategia de fútbol americano; ahora te muestro cómo aplicar lo aprendido en dos mini‑casos prácticos.

Mini‑casos prácticos: aplicar lo aprendido

Mini‑caso A — “Trader insights para mejorar tu modelo”: asististe a una sesión sobre gestión de riesgo y aprendiste que el operador reduce limites en mercados de bajas apuestas por baja liquidez; traducido: evita stakes altos en partidos con pocas líneas pre‑match y prioriza mercados principales (spread y total). Esta lección te empuja a usar unidad más baja en mercados exóticos y aumentar consistencia.

Mini‑caso B — “Feed latency y apuesta en vivo”: en un meetup técnico un proveedor mostró mediciones: feed A tiene latencia promedio 300 ms y feed B 1200 ms; conclusión — con feed A puedes captar swings y hacer scalping en spreads de 0.5–1.5 puntos; con feed B, céntrate en apuestas de valor pre‑match. Ambos casos te ayudan a decidir qué producto contratar o qué operador priorizar en función de tu estilo. A continuación, una tabla comparativa de enfoques y herramientas.

Enfoque Herramienta clave Aplicación NFL Trading en vivo Feeds de baja latencia + monitor de mercados Scalping en spreads, coberturas rápidas Value pre‑match Modelos de POE + comparador de cuotas Identificar líneas con +EV semanas antes Gestión de promos Calculadora de wagering y reglas Aprovechar ofertas sin aumentar varianza

Después de estos casos, te interesará saber dónde encontrar recursos y contactos, y cómo explorar operadores confiables desde Ecuador; sigue leyendo porque incluyo un recurso práctico de referencia.

Recurso práctico y dónde informarte

Si quieres revisar operadores, cuotas y materiales en profundidad para aplicar lo visto en conferencias a tus apuestas de NFL, visita sitios con análisis de mercado y reseñas operativas; por ejemplo, consulta pinnacle-ecuador.com para ver cómo se traducen límites, KYC y métodos de pago en la práctica de un operador accesible desde Ecuador y así decidir mejor a qué producto conectarte tras una conferencia. Esa referencia te sirve para contrastar lo que escuchaste en los stands con la realidad operacional.

Usa esa información para priorizar operadores que ofrezcan: APIs/feeds, límites adecuados para tu stake, y transparencia en comisiones y tiempos de retiro. Con esa base, sigue la checklist rápida que viene a continuación para preparar tu próxima visita a una conferencia.

Quick Checklist antes de asistir
  • Comprar ticket con lista de sesiones exportable y nombres de ponentes.
  • Preparar 6 preguntas (usar la lista de la sección anterior).
  • Revisar perfiles LinkedIn de ponentes para planear conexiones.
  • Llevar dispositivo con 2‑3 apps para tomar notas y contactos (escáner de tarjetas).
  • Presupuesto para reuniones uno‑a‑uno y posibles demos de software.
  • Plan para seguimiento post‑evento (email template y KPI de interés).

Con la checklist lista, evita los errores más comunes que veo en novatos que vienen a conferencias sin plan; el siguiente bloque te lo detalla con soluciones prácticas.

Errores comunes y cómo evitarlos
  • Error: ir sin objetivo claro — Solución: definir si vas por información técnica, por proveedores o por networking. Esto te evita dispersarte en stands irrelevantes.
  • Error: no validar la latencia/feeds — Solución: exige métricas y demo antes de firmar acuerdos de integración.
  • Error: asumir que promociones aumentan EV — Solución: calcula efecto neto con una simple hoja de wagering antes de aceptar la oferta.
  • Error: no documentar contactos — Solución: registra datos en CRM básico y asigna tareas de seguimiento en 48 h.

Evitar estos tropiezos mejora tu ROI por evento y reduce fricciones a la hora de convertir contactos en mejoras reales en tus apuestas NFL; ahora paso a una mini‑FAQ para resolver dudas habituales.

Mini‑FAQ ¿Qué conferencia iGaming es mejor para aprender sobre trading de apuestas deportivas?

Busca eventos con tracks de trading y risk management, y sponsors que sean casas de apuestas reconocidas; esos tracks suelen incluir casos en vivo y demos de herramientas que puedes replicar. La clave es que el programa incluya “trading desk” o “risk” en el título de la sesión para que la charla no sea solo marketing; después de identificar esto, revisa la lista de ponentes y agendas por sesión.

¿Puedo aplicar lo aprendido en conferencias a apuestas en Ecuador sin problemas regulatorios?

Sí, pero verifica límites y T&C del operador al que te conectes desde Ecuador (KYC, métodos de pago y comisiones). Algunos operadores internacionales operan bajo licencias que permiten acceso desde Ecuador; antes de depositar, confirma jurisdicción contractual y requisitos de verificación para evitar sorpresas en retiros.

¿Dónde encuentro comparadores de cuotas y feeds para backtesting?

En conferencias suelen participar proveedores de odds feeds y agregadores; solicita demos y periodos de prueba. También revisa proveedores que expliquen su latencia y sample de datos para validar que puedas hacer backtesting con datos representativos de la NFL.

Juego responsable: 18+. Las apuestas implican riesgo económico; define presupuesto, usa límites y considera herramientas de autoexclusión si detectas señales de juego problemático. Si necesitas ayuda profesional en Ecuador, busca servicios de apoyo psicológico locales o líneas de ayuda en salud mental.

Fuentes y lecturas recomendadas
  • https://www.americangaming.org
  • https://egba.eu
  • pinnacle-ecuador.com — referencia práctica para condiciones operativas y pagos desde Ecuador
About the Author

Cristian Ruiz — iGaming expert con experiencia en trading y análisis de mercados deportivos, especializado en integración de feeds y gestión de riesgo para Latinoamérica. Ha asistido y participado en conferencias internacionales de iGaming y trabaja con operadores y apostadores para trasladar prácticas profesionales al mercado retail.

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Licencias y jurisdicciones de juego: guía práctica para leer reseñas de casinos y elegir con criterio

Mammouth - ven, 21/11/2025 - 14:40

¡Espera un segundo! Si vas a registrarte en un casino nuevo, antes de meter dinero lo que más importa no es el color del sitio ni los bonos brillantes, sino la licencia y la jurisdicción que lo respaldan; eso define tu seguridad y tus derechos.
Enseguida te explico cómo verificar eso en la práctica y qué errores evitar, y al final te dejo una lista de verificación rápida para decidir en menos de cinco minutos.

Observé demasiadas reseñas que repiten lo mismo sin explicar el paso a paso, y eso confunde al jugador novato; por eso aquí vamos directo a ejemplos concretos, comprobables y con criterios para comparar operadores.
Primero veremos por qué la licencia importa, luego cómo verificarla, y finalmente cómo interpretar términos como RTP, rollover y validación KYC para no caer en trampas.

¿Por qué importa la licencia? Porque determina tu protección legal, obligaciones fiscales, y a qué autoridad puedes acudir si algo sale mal; no es mera etiqueta.
Además, la jurisdicción define reglas sobre KYC/AML, límites de retiro y la validez de ciertas promociones, lo que afecta tu capacidad de cobrar ganancias reales.

Qué buscar en una licencia: criterios prácticos y medibles

Primero, identifica la entidad reguladora: en México, por ejemplo, la Secretaría de Gobernación (SEGOB) es central para juegos y sorteos, mientras que otras jurisdicciones internacionales como Malta o Gibraltar usan sus propios marcos regulatorios.
Saber quién regula te permitirá acceder a registros públicos y verificar el número de licencia en el portal oficial antes de abrir cuenta.

Segundo, comprueba tres datos clave en la licencia: fecha de emisión y vencimiento, nombre del operador legal y condiciones especializadas (por ejemplo, limitaciones geográficas o requisitos de auditoría externa).
Si el documento no coincide exactamente con el nombre de la empresa que figura en la web, eso es una señal de alerta que requiere más indagación.

Tercero, revisa los sellos de auditoría de RNG y fair play (por ejemplo eCOGRA u otros laboratorios acreditados) y confirma que el sitio muestre informes o certificados vinculados públicamente.
Si no hay certificado descargable o enlace a la auditoría, procede con cautela porque la transparencia es una variable clave en la confianza.

Cómo verificar una licencia paso a paso (check práctico)

Abre la sección « Términos y Condiciones » o « Regulatory » del casino y busca el número de licencia; copia ese número.
Después ve al sitio de la autoridad reguladora correspondiente y pega el número en su buscador de licencias para confirmar coincidencia y estado activo.

Sí, suena a trámite, pero hacerlo evita problemas a futuro como bloqueos de cuentas o disputas sin respaldo; por eso recomiendo verificar siempre antes del primer depósito.
Además, guarda capturas de pantalla del certificado y la fecha en que lo consultaste, porque si tienes un reclamo esto acelera la gestión con soporte o con la autoridad.

Comparativa rápida: cómo leer diferencias entre jurisdicciones Aspecto Jurisdicción local (ej. SEGOB – MX) Jurisdicción internacional (ej. Malta, Gibraltar) Protección al jugador Alta dentro del país; facilidad para quejas locales Alta, pero trámite internacional y diferenciado KYC/AML Normalmente estricto por normativa fiscal Varía; algunos gestores son más flexibles Auditorías Requisito frecuente y visibilidad pública Dependiente del regulador y las prácticas del operador Implicaciones fiscales Ganancias sujetas a regulación local Puede tener convenios o requerir declaración según país

Usa esta tabla como marco mental para priorizar: si juegas en México, una licencia local te da vías de acción claras y contacto con la autoridad.
Con esto en mente, cuando compares casinos mira primero la jurisdicción antes que el bono de bienvenida.

Dónde encaja 10bet en este ecosistema (ejemplo práctico)

Si quieres explorar un caso real y ver cómo se ven todos los elementos que describí ensamblados, revisa la plataforma operativa y los documentos públicos de un operador reconocido en México; por ejemplo, puedes visitar 10bet official site para comprobar licencias y certificados y así practicar la verificación en vivo.
Ese tipo de ejercicio te ayuda a entender cómo leer la letra chica y confirmar si lo que promete la reseña coincide con la documentación pública.

Otra comprobación práctica: verifica que la plataforma muestre sus políticas de responsabilidad, límites y herramientas de autoexclusión; esos son indicadores de cumplimiento serio.
Si esos recursos no están visibles, pide al soporte los documentos y confirma las respuestas antes de depositar.

Cómo interpretar términos técnicos importantes (RTP, volatilidad y rollover)

RTP: este porcentaje refleja el retorno estadístico a largo plazo; no es garantía de ganancias en una sesión corta y conviene contrastarlo con la volatilidad del juego para establecer expectativas reales.
Por ejemplo, una slot con RTP 96% y alta volatilidad puede pagarte menos a menudo pero con premios mayores, mientras que una baja volatilidad da pagos más frecuentes pero menores.

Rollover (o wagering): si un bono exige 30× el monto del bono, calcula cuánto debes apostar antes de retirar; haz la cuenta y ajústala a tu bankroll para no quedarte sin fondos esenciales.
Si el rollover solo aplica al 10% en mesas, ese es un punto crítico que reduce el valor del bono y debe pesarse al comparar ofertas.

Lista rápida: Checklist antes de depositar (tu control inmediato)
  • Verificar licencia en sitio oficial del regulador y guardar captura con fecha.
  • Confirmar auditoría RNG pública (eCOGRA u otra) y descargar el informe si existe.
  • Leer T&C sobre bonos: % de contribución, apuesta máxima y juegos excluidos.
  • Comprobar métodos de pago locales (SPEI, OXXO, Mercado Pago) y tiempos de retiro.
  • Activar límites de depósito y tiempo desde el primer día.

Si completas esta checklist antes de jugar tendrás una base objetiva para comparar y decidir, y además reducirás sorpresas a la hora de retirar.
La siguiente sección te muestra los errores más comunes para que no los repitas.

Errores comunes y cómo evitarlos
  • No verificar el número de licencia o confiar solo en sellos visuales sin comprobar en la web del regulador; evita esto cotejando ambos.
  • Ignorar la contribución de juegos al rollover (muchas mesas cuentan 0%); siempre revisa la tabla de contribuciones.
  • Usar cuentas de terceros para depositar o retirar, lo que provoca bloqueos y pérdida de fondos; usa siempre cuentas a tu nombre.
  • No activar límites desde el inicio; activa depósito, pérdida y tiempo para proteger tu bankroll.
  • Descuidar comprobantes de KYC: si tus documentos no coinciden, te pueden retener retiros; sube todo con buena calidad desde el principio.

Evitar esos errores es sencillo si aplicas una rutina mínima antes de cualquier registro; la próxima sección responde preguntas rápidas que suelen aparecer al comparar sitios.

Mini-FAQ (preguntas frecuentes y respuestas prácticas) ¿Cómo sé si una licencia es real o es un certificado falso?

Busca el número de licencia en la web oficial del regulador y compara el nombre legal del operador; solicita copia firmada si tienes dudas y guarda evidencia de la consulta. Si la autoridad tiene un buscador público, úsalo y guarda la captura como prueba por si necesitas reclamar más adelante.

Si un casino tiene buena reputación pero no licencia local, ¿debo evitarlo?

No necesariamente; puede ser seguro bajo otra jurisdicción estricta, pero debes valorar la facilidad de reclamar y las implicaciones fiscales y de verificación, y en el caso de México privilegiar operadores con licencia SEGOB cuando busques protección local.

¿Qué hago si me retienen un retiro por KYC?

Proporciona documentación clara y coherente (INE/Pasaporte, comprobante de domicilio reciente y titularidad bancaria), mantén registros de la comunicación con soporte y, si no hay respuesta, escalalo a la autoridad reguladora correspondiente con tus pruebas.

Recordatorio responsable: Este contenido es informativo; el juego con dinero real implica riesgos. Juega solo si eres mayor de edad (18+ en México), pon límites y utiliza herramientas de autoexclusión si pierdes control. Si necesitas ayuda, contacta recursos locales de apoyo.

Fuentes y documentos oficiales para referencia
  • https://www.gob.mx/segob/acciones-y-programas/juegos-y-sorteos
  • https://www.ecogra.org

Consulta estas fuentes para validar licencias y auditorías antes de confiar en cualquier reseña; tener las fuentes te permite contrastar y no depender solo de opiniones de blog.

Resumen práctico y último consejo

Al final del día, la mejor defensa es la verificación: licencia vigente, auditoría pública, métodos de pago locales y políticas de juego responsable visibles; si esos cuatro puntos se cumplen, el sitio tiene un nivel básico de confianza, y siempre conviene probar con depósitos pequeños antes de aumentar.
Si quieres practicar estas comprobaciones con una plataforma concreta y ver cómo se muestran los documentos y herramientas en un sitio regulado en México, revisa directamente la información oficial del operador y confirma la documentación, por ejemplo en 10bet official site, para hacer el ejercicio tú mismo y sentirte seguro a la hora de jugar.

Actúa con cautela, mantén registros de todo y prioriza siempre la protección sobre las promesas de ganancias; así reduces riesgos y mejoras tu experiencia de juego de forma sostenible.

About the Author

Pablo Sánchez, iGaming expert. Trabajo en el sector desde hace más de 8 años realizando auditorías de transparencia y escribiendo guías para jugadores responsables; mi objetivo es que tomes decisiones informadas sin jerga técnica innecesaria.

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Seguimiento de fondos para apuestas y límites de retiro: guía práctica para jugadores en México

Mammouth - ven, 21/11/2025 - 14:29

¡Espera un segundo! Antes de abrir la billetera: saber exactamente cómo se rastrean tus depósitos y cuáles son los límites de retiro te ahorra horas de mala vibra y sorpresas en el saldo. Aquí tienes pasos claros, ejemplos numéricos y listas rápidas que funcionan en la práctica y que te ayudan a decidir sin pánico. Esta introducción te da lo esencial para que, en dos minutos, ya sepas si debes seguir o frenar; luego entraremos a los detalles.

Primero, el panorama general: la casa registra cada movimiento (depósito, apuesta, bono, retiro) y aplica reglas de KYC/AML que condicionan cuándo y cómo puedes sacar tu dinero. Conocer las reglas más comunes y las prácticas que generan bloqueos evita esperas y disputas. En este artículo verás casos reales, fórmulas sencillas y una tabla comparativa para que compares opciones y tomes decisiones rápidas.

1. ¿Qué significa “seguimiento de fondos” en casinos y casas de apuestas?

OBSERVAR: Suena aburrido, pero es crucial: el seguimiento de fondos (fund tracking) es el proceso por el que el operador marca el origen, uso y destino del dinero en tu cuenta para cumplir con KYC/AML. EXPANDIR: Esto incluye verificar que el depósito venga de una cuenta a tu nombre, que no haya lavado de activos y que promociones y bonos se apliquen correctamente según reglas. REFLEJAR: Si no pasas una verificación o usas métodos distintos para depositar y retirar, te pueden congelar fondos y pedir documentos adicionales, lo que enlentece los retiros y complica reclamaciones.

2. Mapas de riesgo: cuándo tu retiro puede tardar o ser rechazado

OBSERVAR: Mi instinto me dice que la mayoría de los problemas empiezan en el KYC. EXPANDIR: Casos típicos: (a) depósito con tarjeta de un tercero; (b) uso de monederos que oculten el beneficiario; (c) discrepancias entre nombre en cuenta y documento; (d) actividad irregular (series de apuestas grandes y retiradas inmediatas). REFLEJAR: Si entiendes estas señales, puedes evitar el bloqueo previo al retiro solicitando verificación antes de jugar, y eso te ahorra perder tiempo y bonificaciones canceladas.

3. Ejemplo práctico: cómo calcular el requisito de apuesta (rollover) y su efecto en tu retiro

OBSERVAR: La letra chiquita del bono es la que más pega. EXPANDIR: Fórmula típica que verás: requisito de apuesta (WR) = multiplicador × (depósito + bono). Por ejemplo, si WR = 35× y depositas 500 MXN con un bono de 500 MXN, entonces WR = 35 × (500+500) = 35 × 1000 = 35,000 MXN en apuestas calificadas antes de poder retirar el saldo derivado del bono. REFLEJAR: Entender esa cuenta cambia la estrategia: si te incomoda jugar 35,000 MXN, mejor no aceptar el bono, o acepta uno con WR menor; esto influye directamente en cuándo y cuánto puedes retirar.

4. Límites de retiro: tipos y cómo impactan tus planes

OBSERVAR: Hay varios límites y ninguno es por azar: límites diarios, semanales, mensuales y topes por transacción. EXPANDIR: Ejemplos prácticos: un operador puede imponer retiros mínimos de 200 MXN y máximos diarios de 50,000 MXN; o limitar el primer retiro hasta verificar documentación. REFLEJAR: Si planeas jugar en serio (por ejemplo, buscas retirar 150,000 MXN en un año) debes conocer impuestos y reglas locales, y esto te obliga a planear retiradas parciales para no activar investigaciones innecesarias.

5. Herramientas y métodos de pago: cómo afectan la velocidad y el control

OBSERVAR: No todos los métodos son iguales para retirar. EXPANDIR: Comparativa rápida: transferencias SPEI (rápidas si el operador lo permite), tarjetas (pueden tardar por conciliación bancaria), monederos electrónicos (Skrill/Neteller/PayPal — generalmente rápidas), y soluciones locales (ToditoCash, AstroPay) con reglas específicas. REFLEJAR: Elegir el método correcto desde el inicio (y usar siempre el mismo para depositar y retirar) reduce verificaciones adicionales y acelera la salida de fondos.

Tabla comparativa: métodos de pago — velocidad, fricción y requisitos Método Velocidad típica de retiro Fricción (KYC extra) Recomendado para SPEI/Transferencia 24–72 horas Moderada (datos bancarios) Retiros medianos/altos Tarjeta (Visa/Mastercard) 3–7 días Alta (conciliación) Usuarios que depositaron con tarjeta Monederos (Skrill, Neteller, PayPal) Inmediato–48 horas Baja–Moderada Retiros rápidos y frecuentes Servicios locales (ToditoCash, AstroPay) 24–72 horas Moderada Jugadores en México que prefieren alternativas

Esto plantea la pregunta sobre experiencia móvil y accesibilidad; hablaremos de eso a continuación para que puedas elegir el flujo de pago que mejor te convenga.

6. Recomendación práctica sobre apps y verificación anticipada

OBSERVAR: Mucha gente se confía y se registra sin verificar nada. EXPANDIR: Mi consejo: sube INE y comprobante de domicilio apenas te registres (evita fotos borrosas) y vincula el método de retiro habitual. Para quienes prefieren gestionar desde teléfono, revisa las aplicaciones móviles oficiales para ver si aceptan tu método preferido y qué tiempos reportan. REFLEJAR: Hacer la verificación anticipada reduce la probabilidad de que el primer retiro sea un dolor de cabeza y te permite jugar con tranquilidad.

Si quieres ver opciones concretas de descarga y funciones en móvil, consulta las aplicaciones móviles del operador donde planeas jugar para confirmar compatibilidad y procesos KYC. Esto te da una capa extra de seguridad antes de depositar y te evita la típica fricción de la primera extracción, que a menudo ocurre tarde y mal.

7. Mini-casos (hipotéticos) — decisiones que marcan la diferencia

CASO A: Juan deposita 2,000 MXN, acepta bono 100% con WR 40×. Cálculo: WR = 40 × (2000+2000) = 160,000 MXN en apuestas. Con esa cifra, el retiro derivado del bono será prácticamente inalcanzable para jugadores casuales. Lección: si no quieres apostar 160,000 MXN, rechaza el bono o negocia uno distinto.

CASO B: Laura usa monedero electrónico y verifica datos al registro. Deposita 5,000 MXN y apuesta 10,000 MXN en varias sesiones. Pide retiro y lo recibe en 24 horas porque ya cumplió KYC y usó el mismo método para depositar y retirar. Lección: consistencia entre métodos = menos fricción.

8. Quick checklist antes de depositar o pedir un retiro
  • Verifica que el nombre en tu cuenta de jugador coincida con INE y comprobante.
  • Usa el mismo método para depositar y retirar cuando sea posible.
  • Lee el WR y calcula el total exigido antes de aceptar bonos.
  • Sube documentos claros desde el inicio (no fotos borrosas).
  • Si planeas retiros grandes, informa al operador con antelación.

Esto conduce naturalmente a los errores más comunes que cometen los jugadores, que conviene conocer ahora.

9. Errores comunes y cómo evitarlos
  • No comprobar que los nombres coincidan — evita usar cuentas de terceros.
  • Aceptar bonos sin calcular el WR — haz la matemática simple antes de dar “sí”.
  • Depositar con un método y retirar con otro sin aviso — puede activar auditoría.
  • No guardar comprobantes y capturas de pantalla — guarda todo para reclamos.
  • No preguntar al soporte antes de jugar promociones complejas — preguntar ahorra problemas.

Ahora, algunas preguntas frecuentes que me suelen hacer novatos y cómo responderlas de forma directa.

Mini-FAQ ¿Cuánto tarda un retiro típico desde México?

Depende del método: monederos 24–48 h, SPEI 24–72 h, tarjetas 3–7 días. Si el operador solicita KYC adicional, puede tardar más; por eso es recomendable verificar todo antes de jugar.

¿Qué documentos suelen pedir para liberar un retiro bloqueado?

INE vigente, comprobante de domicilio (no mayor a 3 meses), y comprobante del método de pago (foto de tarjeta parcial, extracto bancario o captura de monedero). Envía todo con calidad y en una sola vez para acelerar el proceso.

¿Puedo retirar parte del saldo y dejar el bono activo?

Depende del operador y del tipo de bono; a veces el bono se cancela si retiras ganancias no calificadas. Lo mejor es consultar al soporte antes de retirar para saber el impacto exacto.

Juego responsable 18+: Si sientes que pierdes control, usa límites de depósito, autoexclusión o busca ayuda profesional (CONADIC o líneas locales). Este artículo es informativo y no garantiza resultados.

Fuentes
  • Gambling Commission (UK) — políticas de KYC/AML y buenas prácticas.
  • eCOGRA — estándares de auditoría de juegos y protección del jugador.
  • SAT (Servicio de Administración Tributaria, México) — obligaciones fiscales sobre ganancias.
Sobre el autor

Rodrigo Medina, iGaming expert. Con más de 8 años en análisis de plataformas de apuestas y experiencia directa en auditorías de procesos de retiro, escribo para ayudar a jugadores en México a reducir fricciones y tomar decisiones informadas.

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