Charleroi, métamorphose de la ville

07.12.2015
Pour la quatrième année consécutive, un atelier multimedia a été organisé à Charleroi du 24 novembre au 3 décembre pour les étudiants en master 1 Presse Info. Au programme: photographie, travail du son, écriture et mise en ligne sur le web.

Deux ateliers de trois jours répartis sur deux semaines ont permis à plus d’une soixantaine d’étudiants de participer à une expérience de terrain. L’idée était de leur proposer de sortir de leur zone de confort, à savoir la ville de Bruxelles, et d’adopter une posture journalistique loin des aprioris et des réflexes habituels pour aller à la rencontre des habitants. L’occasion pour nos Ihecsiens d’explorer de manière créative plusieurs pistes de narration et de collaborer en équipe autour d’un sujet donné: Charleroi et sa métamorphose.

Par groupe de quatre et avec une attribution bien déterminée pour chacun (photographie, prise de son, écriture et Web), les étudiants, à qui la thématique avait été communiquée un mois auparavant, ont eu trois petites journées pour réunir la matière et la mettre en musique de façon inventive. Leur mission était de parvenir à faire cohabiter leur media respectif de façon cohérente avec ceux de leurs équipiers dans une optique de diffusion sur le Web. Laurent Poma, professeur de photographie qui a encadré les étudiants avec ses autres collègues, a d’ailleurs insisté sur le fait que “Au-delà d’une expérience de terrain sur un sujet identique et même avec un même angle, on peut multiplier les points de vue en développant une écriture pour chaque média”. Durant trois jours, nos étudiants ont donc été coachés par quatre professeurs spécialisés dans leur matière (Laurent Poma pour la photographie, Yvan Hanon la première semaine et Sébastien Schmitz la seconde pour le son, Jonathan Hauvel pour le Web et Marc Sinnaeve pour l’écriture) qui les ont aiguillés dans leur choix de format (portrait, interview, reportage, etc.) afin d’être en adéquation avec le message qu’ils souhaitaient faire passer.

A la Maison de la Presse de Charleroi
Crédit photo: Laurent Poma

Du côté des étudiants, l’expérience de terrain et cette interaction immédiate avec les professeurs ont été particulièrement appréciées. “L’expérience est super chouette! Ça permet un autre rapport avec les professeurs, ça rapproche et c’est du concret, on est en conditions réelles” souligne Camille qui a régulièrement consulté Laurent Poma pour son travail en photographie. Pour ce qui est du thème choisi, si une immersion dans la ville a, pour la majorité des étudiants, fait tomber les préjugés liés aux habitants, pour la ville en elle-même, le discours est parfois plus mitigé, c’est le cas de Romain, étudiant Français qui a rejoint l’IHECS l’année dernière “Les gens sont avenants, mais pour la ville, je suis venu avec l’idée que m’en avaient donné mes camarades: c’est moche. Je n’ai pas eu le temps de voir grand-chose, mais en effet, ce n’est pas la plus belle ville que j’ai vue” et d’ajouter sceptique “on reviendra dans cinq ans par pure curiosité pour voir si ça a changé”.

Il faut admettre que Charleroi est en pleine mutation et que la métamorphose d’une ville toute entière ne peut pas se faire du jour au lendemain. Mais, d’une certaine manière, c’est du pain béni pour nos étudiants qui y retournent chaque année et immortalisent les étapes de ce grand lifting. D’ailleurs, même si Romain n’a pas eu de coup de foudre pour la ville, il reconnait n’avoir jamais participé à une expérience médiatique telle qu’elle est proposée par l’IHECS au cours de ses études préalables en communication sur le territoire français.

La finalité de ce projet d’envergure est de constituer une base de données cumulative (déjà alimentée par les travaux des étudiants des années précédentes) et de collaborer dans un futur proche avec des associations et des écoles “autochntones” qui viendraient à leur tour "raconter" leur ville en ajoutant des éléments à cette plateforme et, pourquoi pas,  se réapproprieraient la matière en ligne pour réaliser à leur tour de nouvelles créations médiatiques.

Le bilan est extrêment positif pour les étudiants, mais aussi pour les professeurs qui ont pu sortir du cadre purement scolaire pour se consacrer entièrement à leur art initial et à leurs étudiants, dans une ambiance conviviale. Cet atelier qui année après année s’est considérablement enrichi, accueillera les étudiants d’ASCEP au second quadrimestre.

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