Patrick V., président du nouveau Master

13.12.2013
Patrick V. est le président du nouveau Master Éducation aux Médias. Patrick V. est président du nouvel Executive Master en Management d’Événements. Don d’ubiquité? Non. Il s’agit de Patrick Verniers e

MESSIEURS, EST-IL EXACT D’AFFIRMER QUE L’IHECS A LANCÉ DEUX NOUVEAUX MASTERS ?

- Patrick Verniers, président EAM: Non. Ils se positionnent très différemment, l’un en formation initiale, l’autre en formation continue. Le mien, le Master en Éducation aux Médias (EAM), est un master de plein exercice en 120 crédits, d’une durée de deux ans, qui répond aux exigences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est réalisé en partenariat avec l’école de communication de l’UCL, à raison de 15 crédits partagés.


- Patrick Vandoorne, président EMME: L’Executive Master en Management d’Événements (EMME) est un executive master en formation continuée, c’est-à-dire une formation post universitaire, et se déroule en un an, en horaires décalés. Il n’est pas subsidié par — ni soumis aux contingences de — la Fédération Wallonie Bruxelles.

SI VOUS DEVIEZ VOUS PRÉSENTER MUTUELLEMENT VOS PROGRAMMES, COMMENT LE FERIEZ-VOUS ?

- P. Verniers, EAM: Je commencerais par dire ce que ce n’est pas. Très souvent, les gens ont une vision romantique voire revendicatrice de l’éducation aux médias, limitée à “c’est développer l’esprit critique”. Nous ne sommes ni juges ni tribunal des professionnels des médias: notre propos est de développer les compétences d’un citoyen actif, critique et responsable, à même de naviguer dans un environnement médiatique complexe. Certes, la dimension critique fait partie des compétences recherchées et à développer mais elle ne constitue que l’un des trois piliers de cette discipline. L’un des deux autres piliers s’intitule “compétences techniques”. Ces dernières sont primordiales pour comprendre les systèmes de production médiatique dans lesquels, outre les professionnels du milieu, tout citoyen peut être amené à travailler. Le troisième pilier et non le moindre, touche la dimension sociale ou relationnelle. L’un des enjeux majeurs des médias, à l’heure des réseaux, est de développer des compétences en gestion relationnelle de son environnement médiatique, de sa propre capacité d’expression de communication. Notre rôle est de former des enseignants au décryptage et à la compréhension des stratégies médiatiques afin qu’ils transmettent ce savoir à des publics extrêmement diversifiés — enfants, jeunes, adultes et grands adultes. Ensuite, juger d’un message véhiculé reste le propos de chaque individu à partir de ce travail analytique.

- P. Vandoorne, EMME: Le but premier de l’événementiel est de mettre des gens en relation, chose qui rejoint l’aspect “réseaux” dont parlait Patrick Verniers. Mais je pourrais également affirmer au président EAM que le secteur de l’événement recourt à énormément de médias. À la fois pour assurer la visibilité de l’événement, “faire le buzz” mais aussi, en interne, pour le développer. Il existe donc de nombreux ponts que nous pourrions jeter entre nos deux disciplines. De manière générale, le secteur des communications peut se diviser en plusieurs segments et champs de compétences: public interne / public externe, information opérationnelle / commerciale, etc. L’événementiel est pluridisciplinaire, le gestionnaire d’un event doit à la fois être capable d’assurer les relations publiques de l’événement, d’assurer la communication interne auprès de son équipe, de gérer tout l’opérationnel. Chaque événement, petit ou grand, fonctionne comme une PME. Nous formons de véritables gestionnaires, des professionnels dotés d’une vision globale. Notre ambition à long terme est de parvenir à fédérer un secteur très morcelé en Belgique puisque chacun cultive de son côté sa propre idée de “l’événementiel”.

POURQUOI À L’IHECS (OU CHEZ IHECS FORMATIONS) ?

- P. Verniers, EAM: C’est une chance inédite, pour un programme comme le nôtre, de graviter au centre d’une institution comme l’IHECS, qui forme de futurs professionnels des médias. Dans les domaines événementiel, presse, publicité, relations publiques, animation socioculturelle, etc., cette combinaison d’expertises à portée de main est d’une richesse inouïe sur le plan pédagogique pour qui veut former des éducateurs aux médias.

- P. Vandoorne, EMME: J’acquiesce. Évoluer dans une école de communication, plutôt que dans un institut de tourisme ou d’hôtellerie, permettra à nos étudiants en événementiel de réfléchir au sens à donner aux diverses actions à mettre en œuvre. De penser “stratégie”. Il y a une véritable réflexion à mettre en place quel que soit l’événement. Et, croyez-moi, il n’y a pas de petit événement, un grand mariage est un event en soi.

VOUS ÊTES CHACUN, EN QUELQUE SORTE, PIONNIERS DE VOS SECTEURS DE FORMATION RESPECTIFS.

- P. Verniers, EAM: L’IHECS est effectivement une des premières institutions en Europe à mettre en place une formation spécialisée en éducation aux médias. Le secteur est dit “émergent” mais dispose d’un décret cadre au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles et d’une recommandation de la commission européenne, qui invite tous les États membres à mettre en œuvre cette discipline. On pourrait qualifier l’éducation aux médias de “secteur en construction” mais pas vraiment “émergent”, elle existe depuis les années 60.

- P. Vandoorne, EMME: Il est passionnant de pouvoir à la fois créer et lancer un programme innovant. L’EMME s’organise en partenariat avec l’IDE (Institut de l’événement de Montréal) et l’ITHQ (Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec). Cela a impliqué une réactivité logistique assez souple pour organiser la venue des enseignants montréalais dans nos locaux, mais aussi au niveau de l’organisation d’un programme d’e-learning et de vidéo conférences… en tenant compte du décalage horaire de 6 h et du fait que nos cours se donnent à horaires décalés, c’est-à-dire le soir et le week-end.