Barbara Dupont signe sa 250e critique de série pour l'Echo

14.12.2023
Barbara Dupont, enseignante et gestionnaire académique de la section MaCCS, est également critique de série pour le journal l'Echo. À l'occasion de sa 250e critique, nous l'avons interviewée.

Barbara Dupont est enseignante à l'IHECS depuis plusieurs années maintenant. En parallèle de sa charge de cours et de son poste de Gestionnaire académique de la section MaCCS, Barbara est également occupée  à écrire une thèse sur les séries et anime un compte Instagram sur le sujet. Dans cet emploi du temps surchargé, nous avons pu lui poser quelques questions. 

Comment t'est venue cette passion pour les séries et comment cette passion s'est-elle transformée en travail ?

J'ai grandi avec une maman célibataire qui travaillait beaucoup, ce qui veut dire que j'ai passé beaucoup de temps devant la télévision. J'ai grandi avec les séries et je suis tombée sur des séries qui m'ont passionnée. Petit à petit, notamment suite à mon master à l'IHECS et à la KUL, j'ai compris qu'on pouvait réfléchir sur les séries et que celles-ci pouvaient devenir un objet de recherche. Par la suite, j'ai également découvert qu'on pouvait être payé pour donner son avis, et c'est ainsi que je suis devenue critique série.

 

Il nous semble que tu fais aussi une thèse sur le sujet, peux-tu m’en parler ?

Oui, en effet. J'analyse les représentations des héroïnes qui travaillent dans les séries télé, et donc l'objet de ma thèse c'est de réfléchir aussi sur les méthodologies qu'on utilise dans l'étude des séries télé quand on souhaite étudier le genre.

Arrives-tu à faire des liens entre ta passion pour les séries et les cours que tu donnes à l'IHECS ?

J'ai des cours qui s'y prêtent super bien. Je donne, par exemple, un cours en bac 2 sur l'introduction de l'étude du genre, et je me retrouve régulièrement à parler de séries qui sont très récentes que les étudiants connaissent. Je donne également un cours en Master MaCCs d'approche critique de la fiction. Là, on va chercher des séries, et je vais utiliser tant mon travail de recherche que mon travail de critique.

Si nous comprenons bien, les séries sont devenues ton support médiatique privilégié tant dans ton travail d'enseignante que de critique ?

Oui, tout à fait. Je suis intéressée par la fiction au sens large, donc je vais aussi utiliser de la littérature, des films, etc., mais c'est vrai que les séries restent mon média privilégié.

Tu critiques des séries pour l'Echo depuis cinq ans et tu es également la créatrice du compte Instagram « Binge Witch ». Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Je critique une série par semaine pour l'Echo, mais pour savoir laquelle je vais critiquer, j'en regarde plusieurs. Et je trouvais cela dommage de perdre ces visionnages. Je me suis dit que ce serait chouette si j'avais une plateforme où je pouvais aussi parler de ces séries ainsi que celles de l'Echo. C'est ainsi que BingeWitch est né.

Et pourquoi ce nom ?

Le nom "BingeWitch" est en fait une histoire ihecsienne. Je ne trouvais pas de nom qui me plaisait, et c'est Laurence Vincent, qui a longtemps travaillé en média à l'IHECS, qui m'a trouvé BingeWitch. La référence au "bingewatch", que je pratique beaucoup, m'a immédiatement plu et je l'ai adopté.

Peux-tu nous dire quel est ton top 3 des meilleures séries de ces deux dernières années ?

C'est très compliqué de faire un tel top. J'ai dû en faire un il y a deux ans parce que j'ai été contactée par la BBC qui faisait un top 100 des meilleures séries du 21e siècle, et j'ai dû faire mon top 10, mais c'était déjà très difficile. Je dirais que ma série phare de ces cinq dernières années est I May Destroy You. Elle traite de la question du consentement au sens large, et cette série est incroyable. Sinon, plus récemment, j'ai terminé Succession que j'ai adoré. Et pour finir, je dirais Rain dogs qui est une série moins connue que j'ai découverte récemment et qui a été une claque.

Quels ont été tes flops ?

Très récemment, il y a une série sur Netflix qui a été beaucoup attendue, car il y avait un gros casting et qu'elle était basée sur un best-seller qui s'appelle All the Light We Cannot See, mais j'ai été atterrée par le premier épisode et j'ai abandonné. Cette série a vraiment été ma grosse déception.

On peut dire que le Netflix & Chill c’est du travail pour toi ?

Oui. J'ai mon boulot de critique série, j'ai mes cours qui parlent de série, et j'ai ma thèse qui analyse des séries. Par conséquent, c'est très compliqué pour moi de regarder une série sans l'analyser en même temps, mais parfois j'y arrive pour des séries plus légères.

As-tu une série que tu pourrais regarder 1000 fois ?

Oui, j’ai beaucoup regardé Parks and Recréation.

Le mot de la fin ?

N'hésitez pas à prendre les séries au sérieux, car elles sont un super objet de divertissement et de lâcher-prise. Mais c'est aussi intéressant de regarder ces objets avec un peu de sérieux pour voir ce qui est dit de nous et de la société.