Participer au nouvel envol d’un journal indépendant en RD Congo: un projet enthousiasmant

12.06.2012
Chargée de cours à l'IHECS, Anne-Marie Impe s'est rendue au Sud-Kivu afin de renforcer les capacités de la nouvelle équipe de rédaction du Souverain et de participer à la relance du journal.

Son reportage:

Editrice du journal Le Souverain, Solange Lusiku reçoit le titre de Docteure Honoris Causa de l’UCL en février 2012.

À cette date, le seul organe de presse écrite indépendant du Sud-Kivu a toutefois cessé de paraître depuis un an environ, vaincu par l’âpreté du contexte et le manque de moyens. Or, grâce à une requête de financement introduite par l’IHECS et l’asbl Rencontre des continents auprès de Wallonie Bruxelles International, Le Souverain va pouvoir renaître.

Et par un de ces merveilleux hasards dont la vie a le secret, l’argent de cette subvention arrive quasi en même temps que la distinction de l’UCL. De passage en Belgique pour recevoir son titre, Solange demande alors à l’IHECS un appui pour former la nouvelle équipe de rédaction qu’elle s’apprête à recruter.

Voilà comment je me retrouve mêlée à cette aventure, à laquelle j’espère associer l’an prochain ceux de mes étudiants qui le souhaiteraient !

L'équipe de rédaction du journal 'Le Souverain' au grand complet, et Anne-Marie Impe, chargée par Luc De Meyer de participer à la relance du journal via l'animation d'un atelier de journalisme d'éducation permanente.

« Deux lames de tronçonneuse, des pièces de tracteur… » Lorsque Laurent Velghe, qui m’accompagnera dans mon périple au Sud-Kivu, m’énonce par téléphone le contenu de ses bagages, je reste quelques instants sans voix : « Tu comptes sérieusement atterrir à Kigali avec une telle cargaison, puis traverser la moitié du Rwanda par la route pour l’acheminer jusqu’au Congo ? », lui demandai-je, incrédule.

« Ces pièces de rechange sont destinées à un projet de développement agricole et seront fort utiles », m’explique-t-il d’un ton calme, mais sans appel.

Laurent connaît bien le Kivu. Organisateur des Voyages Solidaires du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) du Hainaut occidental, cet ancien de l’IHECS a déjà organisé huit voyages dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo.

Lorsque nous nous retrouvons à l’aéroport le lendemain, l’improbable liste s’est encore allongée et me fait irrésistiblement penser à un inventaire à la Prévert : aux lames de tronçonneuse et aux pièces de tracteur se sont ajoutés dix ballons de football, une guitare, cinq bouteilles de vin dont un grand cru, quatre ballotins de pralines, un ordinateur, du parfum, des kilos de livres et un paquet de graisse à frites destiné aux amis belges − fans de « vraies » frites − chez qui nous logerons à Bukavu.

Lors de l’enregistrement des valises, le verdict tombe toutefois: trop lourdes ! Dilemme cornélien : il nous faut choisir entre une partie des livres et la graisse à frites. Que préféreraient nos hôtes? Lorsque je découvre le titre du premier livre : Minerais de sang, le dernier reportage-enquête de Christophe Boltanski, journaliste au Nouvel Observateur, je ne me pose plus de questions et opte sans état d’âme pour la graisse à frites : nettement moins compromettant à la frontière !

À notre arrivée à Kigali, 8 heures plus tard, pas le moindre contrôle des bagages. C’est avec un « ouf » de soulagement que nous casons notre cargaison hétéroclite dans le coffre de la voiture qui nous conduira à Bukavu...'

Lire la suite de l'article d'Anne-Marie Impe sur son blog.