L’IHECS rafle la mise au Brussels Podcast Festival

02.03.2020
Ce dimanche 1er mars se déroulait la première édition du Brussels Podcast Festival à l’atelier 210. Les trois prix du concours de podcasts belges francophones ont été remportés par des IHECSiens.

Brussels Podcast Festival

Le Brussels Podcast Festival est une initiative collective portée par des passionnés du podcast ainsi que des professionnels du secteur de la création radio, du journalisme et du milieu culturel. Ensemble, ils ont voulu créer un festival qui puisse s’adresser autant aux passionnés et professionnels qu’aux néophytes et curieux, qui soit inclusif et tourné vers la diversité et qui réserve une place à la création belge tout en affirmant une programmation internationale qui fasse écho au statut européen de la ville de Bruxelles.

Le concours 

Pour cette première édition, la RTBF a souhaité encourager la découverte, et soutenir la création de podcasts natifs en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour ce faire, elle a organisé un concours pour récompenser trois projets. Les trois prix ont été remportés par des étudiants ou anciens étudiants de l’IHECS :

  • D'une conception à l'autre, de Clara Emonnot, Tania Portuesi et Anna Vidal (MA2 PI)

« D’une conception à l’autre » est une enquête radiophonique de 21 minutes traitant du débat relatif à l’avortement en Belgique. Ce podcast se concentre plus particulièrement sur les militants “pro-vie”, opposés à l’interruption volontaire de grossesse, qui tentent d’influencer les femmes hésitant à poursuivre une grossesse. Parmi les stratégies de persuasion phares de ces militants, on retrouve la désinformation. En Belgique, diffuser des fausses informations sur l’avortement dans un but dissuasif n'est pas (encore) interdit par la loi, contrairement à la France. Chez nous, les “pro-vie” sont de plus en plus offensifs en réaction aux avancées législatives concernant le droit à l’IVG.

L’avortement est un sujet plus complexe qu’il n’y paraît. Le débat est souvent réduit à l’opposition entre “pro-vie et “pro-choix” avec les plannings familiaux, associations féministes, y compris dans les médias. Dès le départ, Clara, Tania et Ana ont jugé essentiel de rencontrer les opposants à l’IVG, afin d’analyser leurs arguments et leur rhétorique. Elles n’ont pas placé deux camps sur un pied d’égalité, mais bien insisté avant tout sur leur divergence d’opinions, d’où le titre : « D’une conception à l’autre ». Celui-ci fait aussi écho au credo des opposants à l’IVG, à savoir “la défense de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle”. Aujourd’hui en Belgique, qui sont ces citoyens qui militent “pour la vie” ?

  • Sans Blanc de rien d'Estelle Depris, Fionna Saintriant et Katia Abdellaoui (MA2 ASCEP)

Sans Blanc de Rien est un projet de réalisation quatre émissions sonores qui traite des questions de racisme et de la blanchité en Belgique.

Le but du projet est de lutter pour l’égalité des chances et contre le racisme, les préjugés et les stéréotypes raciaux véhiculés par notre culture qui aboutissent à la discrimination des minorités ethniques visibles. Le projet est né de l’association de trois Bruxelloises – Estelle, Fionna et Katia – qui réalisent ensemble des podcasts disponibles gratuitement sur le site web du projet. Les podcasts ont pour but d’initier un dialogue à échelle nationale, d’informer et de sensibiliser les personnes blanches sur leurs rôles au sein de la lutte antiraciste.

  • 27 ans derrière les murs, d'Ambre Ciselet (PI 2018)

À 61 ans, Serge a passé presque la moitié de sa vie en prison. Il a commis des délits graves, il en a conscience. Il nous parle de son enfance, un père violent, c’est sans doute à ce moment-là que ça a dérapé pour lui. Pas d’excuses, juste des constatations. Il fait des va-et-vient entre son expérience et ce qu’il observe dans la société. Il a compris pas mal de choses, entre autres que la machine judiciaire n’est pas là pour aider ceux qui veulent s’en sortir. Lui, il a eu de la chance d’avoir le déclic, ou bien c’est sa force qui l’a aidé, en tout cas il a changé. Après 27 ans de prison, il est sorti et il a fait du chemin. Il aurait rêvé d’une autre vie, alors avec son ASBL, il fait ce qu’il peut pour que les autres ne tombent pas dans l’engrenage.

Les lauréats ont reçu un chèque de 1.000€ de la RTBF et les projets gagnants seront diffusés par la RTBF durant 3 ans et mis en avant sur ses différentes plateformes.