Talk PI - IA : quelle souveraineté européenne ?

L’intelligence artificielle était à nouveau au menu du Talk presse-info. Cette fois, il s’agissait de débattre sur les stratégies politiques de l’UE et de son ambition en matière de recherches et d’innovation. Delphine Sabattier, journaliste ; François Lavoir, de l’Union européenne de radio-télévision et Damien Van Achter, journaliste-entrepreneur, ont répondu à toutes les questions des étudiants. 

Selon le rapport de la commission spéciale sur l’intelligence artificielle à l’ère du numérique, l'Union Européenne a pris du retard en matière de développement, de recherche et d'investissement dans le domaine de l'IA. L’Europe se doit de passer à la vitesse supérieure au risque de voir les USA et la Chine faire cavaliers seuls dans ce domaine. L’UE cherche à promouvoir une position stratégique pour favoriser l’innovation technologique, les investissements financiers nécessaires et le respect des droits démocratiques des citoyens. 

Toutes ces questions ont fait l’objet des échanges entre les étudiants et les invités du Talk. L’IA est souvent vécue comme une opportunité ou une menace pour la démocratie. Ces deux visions conditionnent les stratégies de l’UE en matière de développement de l’IA. Certains considèrent qu’il faut libérer les forces du marché pour accompagner l’innovation, d’autres estiment qu’une régulation est indispensable pour protéger les citoyens.

Ce talk a permis d’aborder les rapports de force entre l’UE et les GAFAM, les réglementations existantes qui régissent le marché et les amendes infligées en cas de manquements aux règles. L’enjeu de la désinformation a longuement été débattu lors de la deuxième partie, plus axée sur les pratiques de l’univers du journalisme et l’implémentation de ces outils au sein des rédactions.

La profession est engagée dans une transformation de la production-diffusion de l’information. Les IA permettront-elles de libérer les journalistes des tâches redondantes ou bien remplaceront-elles tout simplement les journalistes ? A cette question un peu provocante, les panélistes ont rassuré les étudiants avec des arguments sur le rôle indispensable du journaliste dans le traitement d’une information : l’intérêt du public, le sens, la hiérarchie, l’éthique, la qualité des sources, l’exactitude et la véracité des informations. Aucune IA n’est en mesure de remplacer la présence humaine à ce stade.

Enfin, il a été question des profils des futurs journalistes dont les pratiques et les missions seront fortement impactées par les progrès de l’IA. Même si les stratégies médiatiques sont balbutiantes et exploratoires, la profession semble en mesure de traverser ces changements et d’inventer de nouvelles pratiques.  

Rendez-vous du 20 au 22 novembre 2024, pour la deuxième édition des Assises européennes du journalisme de Bruxelles : « L’I.A, les médias, l’Europe et moi. Le Journalisme européen au défi de l’Intelligence Artificielle »