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Petits plats & grands débats

Tue, 15/08/2023 - 16:47
Islam et réseaux sociaux : quand modernité et tradition s’invitent à table.

Illustration par Juliette Vandestraete

Des vidéos TikTok sur la religion, des applications pour la prière ou encore des influenceur·euses qui utilisent les croyances pour se créer une communauté… Quel est réellement le lien entre la religion et les réseaux sociaux, ou entre tradition et modernité ? Nous en avons discuté avec Jamila et Aouatif.

Odeurs de briwats dorés au four, citron pressé et café… Nous avons pu nous glisser en cuisine avec elles pour préparer le dernier jour de Ramadan. L’occasion parfaite pour ouvrir le débat.

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Journaliste ou militant ?

Mon, 14/08/2023 - 14:16
Il y a bientôt 4 mois, Oscar se rendait à une manifestation contre les mégabassines à l’Ouest de la France, à Sainte-Soline. Tiraillé entre sa casquette de journaliste et celle de militant, il revient sur toutes les idées qui lui ont traversé l’esprit alors qu’il vivait la manifestation de l’intérieur.

Photos et texte : Oscar Lhermitte

Bruxelles, le 17/05/2023

Et si ?
Et si j’avais pris mes piles de secours ce jour-là ?
Cette question me travaille depuis plusieurs mois. Et oui oui avec des scies, on coupe des arbres et avec des « si », j’aurais peut-être un meilleur humour. Mais quand même, et si les piles avaient été dans ma poche ? 

Les détonations que vous venez d’entendre ressemblent à celles de grenades GM2L, classées « armes de guerre » dans le code de la sécurité intérieure. Il en a littéralement plu, samedi 25 mars 2023, devant la mégabassine de Sainte-Soline. Près de 4000 grenades au total, une toutes les deux secondes. 

Nous sommes 20 000 personnes réunies ce jour-là pour nous opposer à un projet de construction d’une mégabassine, à répondre à l’appel du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre. 720 000 mètres cubes d’eau, 18 kilomètres de tuyaux serviront à 6% des agriculteurs et agricultrices de la région pour irriguer, en majorité, des champs de maïs en plein été, alors que les nappes phréatiques sont à un niveau excessivement bas. 

3200 gendarmes attendent au pied de ce monticule de plusieurs dizaines de mètres. Deux hélicoptères survolent la zone, sur laquelle sont déployés des quads, des blindés de l’armée, des canons à eau. Ce dispositif répressif a un coût : cinq millions d’euros, tandis qu’une mégabassine en coûte environ trois. L’enjeu est donc symbolique plutôt qu’économique.

Et ce sont les bruits fracassants et assourdissants de grenades, de LBD ou de voitures qui explosent qui m’ont marqué. Suivis à chaque fois de « médic ! médic ! » qui fusaient de toute part pour appeler les street médics en leur pointant du doigt les blessé·es. Il y en aura 200 au total, dont 30 graves, et un dans le coma. On a appris il y a peu que son pronostic vital n’est plus engagé. 

Tous ces bruits, c’est en tant que militant que je les ai finalement entendus, qu’ils m’ont transpercé les oreilles jusqu’à me donner des acouphènes pendant deux semaines. 

Mais si j’avais eu ces fameuses piles avec moi, c’est en tant que journaliste que j’aurais vécu tout ça, avec un micro en main en quête de son, de matière, de contenu pour alimenter le reportage qui n’existera pas. 

En quête de témoignages à chaud et à froid de ce qu’il se passait sous nos yeux, dans nos oreilles, en quête d’interviews de manifestant·es de la première comme de la dernière ligne, âgé·es de 17 ou de 65 ans, qui m’auraient décrit l’odeur des lacrymo et les frissons quand les déflagrations faisaient irruption dans leurs chairs. En quête de sens finalement.

Mais, qu’est-ce que cela aurait changé ? Comment mon rapport à cette manifestation aurait-il évolué ? Aurais-je vu, rencontré les mêmes personnes ? L’impact des détonations aurait-il varié ? Me serais-je senti à ma place ? C’est cette place de journaliste que j’aimerais questionner.

Tout journaliste qui a déjà assisté à une manifestation, participé à une action, signé une pétition s’est forcément interrogé sur cette frontière, cette barrière qu’il ne faut déontologiquement pas franchir. On est journaliste ou militant. Pas les deux en même temps. Point. On reste objectif. 

On s’est investi publiquement sur un sujet ? Alors on ne le traite plus. Notre crédibilité journalistique s’efface pour laisser place à notre citoyenneté.

Et c’est du statut de citoyen que l’on parle quand on aborde cette grande question. Jusqu’où va le droit d’être un citoyen impliqué, engagé lorsque on est journaliste ? La lisière entre le militantisme et le journalisme est-elle poreuse ? Existe-t-elle réellement ?

Les deux semaines qui ont précédé la manifestation furent deux longues semaines d’introspection, de réflexion et de perdition du sens de mes actions.

« J’y vais pourquoi au fait ?  Exprimer mon mécontentement ? Vivre l’expérience de la manif sur un week-end entier ? Car je suis contre les mégabassines ? Car je suis contre un système ? Mais alors, puis-je être journaliste un jour avec ces idées ? Pourrais-je être objectif, crédible ?

Et là, à Sainte Soline, je prends quoi ? Un micro ? Une caméra ? Je raconte quoi ? Comment ? Ce sera biaisé, non ? Et les manifestant·es et activistes penseront quoi de moi si j’ai ce micro à la main ? Je ne serai plus des leurs, si ? Je ferai partie du eux (les médias) et plus du nous ? Ils et elles ne me jugeront pas impliqué, pas engagé ? Et moi je veux vivre l’expérience ou la capter ? Ressentir l’énergie du groupe ou la conter en revenant ? Je veux être un militant qui use des outils journalistiques ou un journaliste qui assume son militantisme ? Et pourquoi pas les deux à la fois ?

Deux semaines de psychanalyse non-stop n’auraient jamais suffi à régler ces conflits idéologiques interne et c’est donc déboussolé que je débarque sur le campement la veille de la manif’.

Et déjà se mêle à ces questions une ambiguïté. Les pieds englués dans la boue, j’échange avec des manifestant·es sous une tonnelle qui nous protégeait du déluge et déjà je me demande ce qu’aurait changé le micro dans ces discussions. Aurais-je récolté les mêmes témoignages ? Peut-être, mais la nature du lien qui se tisse en direct avec les activistes se serait peut-être altérée.

Je me souviens d’une action où je prenais des photos et posais des questions, j’étais « le journaliste » « celui qui ne sait rien, à qui on apprend, à qui on explique ». Et c’est là que l’ego intervient, que l’humilité doit prévaloir, qu’il faut apprendre à changer sa cape tout en gardant le cap. En gardant en tête la raison pour laquelle on endosse ce rôle-ci, ou ce rôle-là. 

Le lendemain de ces riches discussions, en amont de la manif’, avaient lieu des prises de parole et une conférence de presse. Je prends des vidéos, capte du son, et puis le cortège s’élance pour deux heures de marche vers la bassine. 

Les piles sont plates, et c’était prévu, j’en ai deux de secours dans mon sac, mais non, elles sont restées dans la tente. Est-ce un oubli fatigué ? Un acte manqué ? Subitement souffle un vent de panique dans mon esprit qui laisse instantanément place à une brise de soulagement. Oui ! Du soulagement. Le choix est fait. Aujourd’hui, je serai militant. On verra plus tard pour le journaliste… 

J’ai mon micro dans la poche, toujours incertain de ce que je suis, finalement, au milieu de ces blouses bleues qui avancent déterminées. Je le sors pour capter les chants, le vacarme et la mélodie de cette masse impressionnante d’humains, mais il ne s’allume pas. Les piles sont plates, et c’était prévu, j’en ai deux de secours dans mon sac, mais non, elles sont restées dans la tente. Est-ce un oubli fatigué ? Un acte manqué ? Subitement souffle un vent de panique dans mon esprit qui laisse instantanément place à une brise de soulagement. Oui ! Du soulagement.

Le choix est fait. Aujourd’hui, je serai militant. On verra plus tard pour le journaliste… 

S’en sont suivi des scènes de liesse et des scènes de guerre, des slogans joyeux et des cris de détresse. De la détresse surtout, des jambes mutilées, des visages éborgnés, le flot de blessé·es m’a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire.

Et je me souviens me répéter, me rassurer que de tout ça il y aura forcément des images des vidéos, des reportages, que d’autres journalistes sont là pour tout documenter. Que je me contenterai de ces instants saisis à l’argentique automatique.

Cette violence inouïe, je n’avais que mes mots et ces quelques photos pour la relater, mais ce sont les déflagrations des grenades qui me sont restées en tête.

À la fin de la journée j’avais le ressenti du devoir accompli, d’avoir été là où ma place était, d’avoir vécu l’instant présent pleinement. Mais, déjà, une question : et si j’avais eu ces piles ? Et les regrets ont commencé à germer les jours qui ont suivi, je ressassais ce moment, cette milliseconde où j’ai décidé de ne pas les récupérer. 

Je réalisais peu à peu que j’aurais pu vivre cette expérience-là, avec ces souvenirs-là, avec ces marques-là, en tenant un micro en main. Que ce micro n’aurait pas discrédité mon engagement, mais lui aurait donné du relief. Car être engagé c’est aussi raconter une vision des faits, parfois opposée à celle des autorités. Tout comme être journaliste, c’est rapporter la vérité et, parfois, étayer les arguments d’un camp sans prendre parti, en se tenant à la rigueur qui accompagne le métier. 

C’est faire office de contre-pouvoir et, dans mon cas, mettre à profit mon affection pour la radio. Pour l’intérêt général bien-sûr, mais aussi pour moi-même. Oui, pour moi-même. Ce micro aurait pu me permettre d’extérioriser, de retracer ce qui s’est passé là-bas, et ce qui se passe ici désormais, car les détonation résonnent toujours, à jamais.

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Privés d’accueil

Tue, 25/07/2023 - 18:00
Depuis 2015, plusieurs centres d’accueil pour demandeur et demandeuses d’asile ont été confiés à des sociétés privées. Mais que se cache-t-il réellement derrière cette privatisation partielle du réseau d’accueil belge ?

Gilles Monat (CC-BY-NCDC)

En 2015, le gouvernement belge intégrait pour la première fois des sociétés privées dans le réseau d’accueil de demandeurs et demandeuse d’asile. Cette privatisation partielle est alors présentée comme une solution temporaire à la crise de l’accueil que traverse la Belgique. Pourtant, huit ans plus tard, quatre sociétés privées font encore partie du réseau d’accueil et un nouveau marché public a été lancé pour la création de 3.500 places supplémentaires par le secteur marchand en octobre 2022.

Fin 2022, 2.000 demandeurs et demandeuses d’asile dormaient encore dans la rue. Dans ce contexte de crise de l’accueil extrême, Fedasil, l’Agence fédérale en charge de l’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile, a été condamnée plus de 7.000 fois pour non-respect du droit à l’accueil en seulement un an. Le soutien de sociétés privées au réseau d’accueil semble donc être une solution d’urgence à ce manque de places

Aujourd’hui, cette privatisation pose toujours autant question. Quel type d’accueil offrent ces sociétés privées ? Qui sont-elles ? Comment sont-elles contrôlées par l’État ? Que gagnent-elles ? Pendant deux ans, nous avons enquêté sur ce système, dont nous avons décelé les failles et les limites.

Une enquête réalisée par Melinda Bilmez, Zoé Leclercq, Odile Léonard, Alix Mayence et Valentine Vörös, avec l’encadrement de Tristan Godaert (RTBF).

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Rue des souvenirs : objets avec attachement

Sat, 22/07/2023 - 10:00
À l’époque de la surconsommation, nos caves, greniers et garages deviennent des dépôts, des lieux où tout est stocké. Ces endroits fermés regorgent de milliers d’objets couverts de poussière. Certains d’entre eux sont dépositaires de notre mémoire.

Photo: Thibaut Derwa (CCBY NC SA)

Dans un quartier de Berchem-Sainte-Agathe, le soleil brille. On entend les oiseaux et l’été est là pour de bon. De part et d’autre de la rue, on peut y percevoir différentes maisons unifamiliales. Mais aventurons-nous plus loin pour découvrir ce qui se cache derrière ces grandes portes.

Chacun a chez lui des objets auxquels il tient, un petit bout de vie chargé d’histoires et de souvenirs. Si pour certains, il ne revêt pas de valeur particulière, pour d’autres, c’est un objet précieux qui se conserve des années durant. Vous avez peut-être chez vous ce type d’objet auquel vous tenez, mais pourquoi ne pas le jeter ?

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Salomon

Thu, 20/07/2023 - 09:00
Il y a quelques mois, j’ai rédigé un article pour Mammouth sur une favela se trouvant le long du canal de Molenbeek. J’y ai rencontré Salomon, un sans-papier habitant le lieu. Nous sommes devenus amis. Récit.

Photos : Alexia Diels (CC BY ND)

Ambiance sonore du lieu (à écouter en lisant l’article)

L’ambiance sonore est plantée. Vous pensez peut-être que je suis à la mer, mais c’est une réalité toute autre qui se trouve face à moi.

Je suis face à une favela. 

Longeant le canal de Molenbeek, un bâtiment sans toit est habité par une trentaine de demandeurs d’asile. 

La précarité dans laquelle ils vivent se fait ressentir. Il y a parfois des tentes avec des bâches, des vélos, des poussettes, des déchets,… Aujourd’hui, pour Mammouth média je réalise un reportage photo sur la favela. 

Un homme vient me saluer et me demande comment ça va. Je lui réponds en souriant que tout va bien. Cet homme, c’est Salomon. Il dit être originaire du Ghana et que ça fait deux ans qu’il vit en Belgique. Pour le moment, il vit ici, dans une tente fabriquée par ses soins. On passe trois heures à parler de sa vie d’avant. On se donne rendez-vous le lendemain au même endroit.

Très vite, une routine s’installe et j’y retourne les jours qui suivent. Il me fait rencontrer d’autres demandeurs d’asile avec qui je peux également échanger. Vient le moment où il a assez confiance en moi pour me faire entrer dans la favela. Il veut me montrer le lieu dans lequel il vit.

Pour moi, c’est quasiment devenu un besoin vital d’y retourner. Je ne veux pas qu’il se sente abandonné. Il commence à réellement compter pour moi.  Mon statut de journaliste et d’observatrice a changé. Nous sommes devenus amis.

Tout bascule dans ma tête le jour où en rentrant chez moi, je n’arrête pas de penser à sa réalité. Je suis confortablement posée dans mon lit, alors que je sais que lui n’a pas cette chance.  

Le pire, c’est de me dire qu’à mon échelle, je ne peux rien changer à sa situation. C’est à ce moment que je réalise que je dois prendre mes distances. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

Notre amitié ne s’arrête pas à la fin de la rédaction de mon reportage. Nous nous revoyons plusieurs fois à la favela. Il me parle de son vécu, de la difficulté d’être sans-papiers dans un pays qu’il connait à peine.

Je lui apprends que la favela va être rasée. Peu après, il déménage.

Pour notre prochain rendez-vous, il me donne une adresse à Schaerbeek. Je n’ai aucune idée du lieu dans lequel je vais me rendre. 

C’est la veille, face au journal télévisé que j’entends parler du Palais des libertés. Soit d’un squat d’une centaine de personnes dans lequel des cas de gale, de diphtérie et de tuberculose ont été découverts. J’espère que ce n’est pas là qu’il se trouve. Et pourtant si…

Photo provenant du journal « Le Soir »

D’une favela d’une trentaine de personnes, on passe à un lieu qui en abrite 700. Un stand de la Croix-Rouge est présent en face du bâtiment pour vacciner ceux qui le souhaitent contre la diphtérie. Je vois un résident s’en prendre agressivement à un volontaire. 

J’entre dans le bâtiment et attends que Salomon arrive. Des hommes viennent m’accoster et je ne suis pas très à l’aise. En montant les escaliers, je googlise tous les symptômes des maladies recensées ici. Nous arrivons face à la chambre de Salomon. 

Il réveille un de ses colocataires, qui n’apprécie pas. S’ensuit une bagarre de plusieurs minutes. Je suis pétrifiée. C’était pour rire, me disent-ils. Pour rire ? Je ne l’ai pas compris… Sans doute influencée par ce que j’ai lu dans les médias au sujet du Palais des libertés, présenté comme un lieu violent. 

Plus tard, Salomon me dit qu’il est atteint de tuberculose. Pour moi, c’est une maladie grave, pour lui, le quotidien. La tuberculose, Salomon l’appelle d’ailleurs TB. 

En rentrant chez moi, pendant plusieurs jours, j’ai peur d’avoir attrapé une de ces maladies. Je vérifie constamment ma peau et je fais attention à ma respiration. 

On échange toujours par messages, mais petit-à-petit je commence à prendre mes distances. 

Il y a deux mois, il me demande si on peut se voir à la gare du Nord. Je le rejoins. Je remarque directement qu’il est ivre et ça me met mal à l’aise. Je sens que son regard a changé et que l’amitié n’est plus le seul sentiment qu’on peut y lire. Je ne reste que 15 minutes. C’est la dernière fois que je le vois. 

Ça me semble être le mieux pour ma sécurité. Mais la culpabilité fait toujours partie de moi.

Cette histoire est celle d’un travail journalistique qui se mue en aventure humaine. J’estime avoir fait mon travail en tant que journaliste et je suis fière du rendu de mon article, l’un des tous premiers que j’ai pu écrire. Mais comment rester dans le rôle de journaliste quand nos privilèges s’entrechoquent avec la situation dramatique dans laquelle se trouvent nos sources ?

Aurais-je dû prendre davantage mes distances ?

Pourrais-je y parvenir à l’avenir ?

Ce qui est certain, c’est qu’on ne sort pas indemne de ce type de reportage. Ma rencontre avec Salomon m’a marquée à vie.

Pour lire l’article « La favela de l’autre côté du canal » : https://www.mammouth.media/la-favela-de-lautre-cote-du-canal/

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Longue vie au Covid

Tue, 18/07/2023 - 16:00
Après une infection au Covid en novembre 2020, Delphine souffre toujours de symptômes persistants qui ont bouleversé sa vie.

Photo : Elodie Leroy (CC BY NC SA)

Fatigue et épuisement, maux de tête, troubles de la mémoire, douleurs musculaires, vertiges, hypersensibilité à la lumière et aux bruits… Voilà quelques symptômes qui sont apparus chez Delphine après un Covid et qui persistent deux ans et demi après son infection.

Elle fait tout de suite le lien entre ses symptômes et le Covid. Cependant, les multiples examens cardiologiques, pulmonaires et les scanners auxquels elle doit se soumettre ne montrent rien. « Tout est normal » disent les médecins.

« Je suis alors hospitalisé une semaine en neurologie, ce qui a été une des pires semaines de ma vie ».

« Je suis alors hospitalisé une semaine en neurologie, ce qui a été une des pires semaines de ma vie […] On m’a catégorisé comme folle. On m’a demandé si j’étais d’accord d’être internée en psychiatrie ».

« Ma vie s’est arrêtée pendant un an, un an et demi… ».

Commence alors un parcours du combattant pour Delphine, qui souhaite que le corps médical reconnaisse sa souffrance. Elle va consulter plusieurs médecins qui ne vont pas la croire. « Ma vie s’est arrêtée pendant un an, un an et demi… où je refusais presque de vivre ». Elle finit par rencontrer un médecin qui va lui expliquer qu’il est possible que sa souffrance soit liée au Covid long. On parle de Covid long lorsque les symptômes persistent trois mois après l’infection, sans que ces symptômes soient liés à une autre pathologie.

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Beuhnalisation, de Snapchat aux rues de Bruxelles

Thu, 13/07/2023 - 09:23
Emilie, Sary et Nour nous racontent leur enquête qui les a amenées à recueillir des témoignages dans les rues de Saint-Josse et à rencontrer un dealer. Celui-ci promeut sa marchandise sur Snapchat et la revend via « ses petits ». La livraison, c’est à pied, par coursier en vélo ou encore en trottinette. Et pour cibler les jeunes, rien de mieux que les cartes de fidélité.

Photo : Image de jcomp sur Freepik

Nour : On va vous raconter comment je me suis retrouvée là, sur un banc, près de la Gare du nord, à attendre un dealer.

Sary : Tout à commencé lorsqu’on a choisi de faire un podcast sur l’accessibilité et la banalisation du cannabis à Bruxelles. On prend nos micros et on décide de commencer par un micro-trottoir dans les rues de Saint-Josse, où le business se déroule presque sous nos yeux. Que pensent les bruxellois de l’accessibilité du Cannabis ?

Sary : Ça y est, on le tien notre angle. Le cannabis, ça se trouve sur Snapchat.

Nour : Du coup, sur le réseau social, j’ajoute tous les présumés dealers que je trouve : « Beuhbx », « Dealer », « Coffeeshop »… et on attend qu’ils nous ajoutent à leur tour.

Émilia : Au début, on s’est demandées si on devait faire semblant d’acheter et rencontrer les dealers avec un micro caché. Mais on préféré jouer franc jeu. Lors de nos contacts, on a expliqué aux vendeurs qu’on réalisait un podcast, confidentialité garantie… mais ils se méfiaient tous. Certains nous ont bloqué et d’autres ne nous ont plus répondu.

Nour : En vrai, nous recevons surtout des vidéos de cargaisons de cannabis.

Sary : On finit par tomber sur quelqu’un qui accepte de témoigner. On va l’appeler Adrien (nom d’emprunt). Il nous demande « comment être sûr que ce n’est pas un guet-apens » ? On décide de lui répondre par vocaux en se disant que ça le mettra en confiance et on lui envoie une photo de nous trois en régie, en train de travailler sur le projet.

Photo envoyée à Adrien

Nour : On a parlé avec lui pendant deux jours et il finit par nous donner rendez-vous près du Gare du Nord.

Émilia : J’accompagne Nour, mais on décide qu’elle ira seule parce que c’est elle qui lui parlait par vocaux avec Adrien. Il sera sans doute plus en confiance face à une seule personne.

Nour : De mon côté, j’attends, sur mon banc. Et je me dis que je vais voir débarquer un gars qui ressemble à peu près au dealer type que m’ont dépeint les Bruxellois.

Nour : Mais étonnamment, ce sont deux filles qui se dirigent vers moi. Impossible que ça soit elles. L’une s’approche de moi et me dit : C’est toi Nour ? Dans ma tête, j’me dis « Moi j’suis Nour, mais toi t’es qui ? Adrien ? ».

Sary : En fait Adrien, c’était plutôt Adrianna.

Nour : En tout cas, Adrien s’habille plus chez Zara que chez Nike. Elle présente bien, porte des lunettes et une petite chemise avec un blazer. Elle est venue avec une amie. Je tente de la mettre en confiance en tapant la discussion. Je me présente, je blague sur le fait que je ne m’attendais pas à ce que ce soit une femme et encore moins avec cette apparence. Le feeling passe direct. Je sors le micro et on commence l’interview.

Sary : Et ce qu’on découvre tout de suite, c’est que ce n’est pas vraiment elle qui vend. C’est elle derrière le compte Snapchat, mais après, elle t’envoie ceux qu’elles appellent « ses petits ».

Nour : Pour elle, l’avantage de travailler avec des mineurs, c’est qu’à 18 ans, leur casier s’efface. Elle suppose qu’ils risquent « juste l’IPPJ » !

Emilia : Et c’est un système bien rodé, si vous croyez qu’ils se déplacent à pied, vous vous trompez…

Sary : Depuis je regarde les livreurs en vélo d’un autre œil. Mais comme sur Uber ou Deliveroo, il y a une vraie stratégie marketing derrière le business de la beuh. Et une volonté de fidéliser le client, même très jeune.

Emilia : C’est un sacré personnage Adrien, elle nous aura tous bien fait rire. Et elle nous aura donné notre prochain sujet d’intérêt : la prévention dans les écoles. Et même si l’interview s’est bien passée, elle rappelle tout de même à Nour que malgré tout, on ne rigole pas avec son business.

Retrouvez ci-dessous le podcast dans son intégralité.

Le Cannabis est à ce point banalisé et accessible, qu’on en oublie parfois qu’il reste illégal en Belgique. Il y a une tolérance pour la possession d’un plant de cannabis pour sa consommation personnelle. Mais la détention, même de petites quantités de cannabis, reste une infraction qui peut mener la police à dresser un procès verbal ou, plus souvent, un procès-verbal simplifié qui n’entraînera pas la confiscation du produit, ni des poursuites judiciaires. Mais cette législation reste floue et sujette à l’interprétation des policiers. En cas de revente, les sanctions sont beaucoup moins clémentes. Les dealers usent donc de subterfuges toujours plus ingénieux pour ne pas se faire remarquer par la police.

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Le cimetière qui apaise les âmes

Tue, 11/07/2023 - 10:00
Depuis la fin de la pandémie, de plus en plus de musulman·es préfèrent se faire enterrer en Belgique, plutôt que d’être rapatriés vers leur pays d’origine. C’est notamment au cimetière multi-confessionnel de Schaerbeek, situé à Evere, qu’ils trouvent une dernière demeure respectueuse de leurs traditions.

Maud Moreels CC BY NC ND

Pratiquer sa religion à Bruxelles n’est plus un obstacle pour la communauté musulmane ; il existe de nombreuses mosquées où les croyant·es exercent leur foi de leur vivant. Mais qu’en est-il du respect de leurs traditions dans la mort ? Enterrer les défunt·es selon leurs traditions reste un défi.

En effet, en Belgique, les cimetières sont historiquement pensés selon les habitudes catholiques. Cependant, les rites funéraires musulmans présentent certaines spécificités : d’une part, les défunt·es doivent être enterré·es sur leur profil ou sur le dos, le regard tourné vers la Mecque. D’autre part, leurs tombes, aussi appelées « trous », ne sont pas surmontées de pierres tombales. La stèle est soit inexistante, soit de forme arrondie pour rappeler la forme du toit d’une mosquée.

À Bruxelles, il existe plusieurs cimetières respectant les traditions musulmanes, mais la communauté se dirige quasi systématiquement vers l’un d’eux : le cimetière multi-confessionnel de Schaerbeek, situé à Evere. Selon Ludo Beckers, l’ex-directeur du cimetière, c’est une question de confiance. Il nous emmène dans les allées ombragées, à la rencontre des familles et de la multiculturalité, des moments de vie et de prière.

Pour lui, ce cimetière est un baromètre. Il constate que les habitudes ont changé. Durant la pandémie de Covid, beaucoup de familles musulmanes ont été dans l’impossibilité de rapatrier les corps de leurs morts dans leur pays d’origine. Les générations de musulman·es nées en Belgique préfèrent désormais se faire enterrer ici.

Dans ce podcast, Chayma Hajji, Emma-Louise Krief et Maud Moreels partent à la découverte d’un cimetière un peu particulier et des traditions qui l’accompagnent.


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Corps à Coeur

Mon, 10/07/2023 - 18:00
La sexualité semble aujourd’hui ne plus avoir aucun secret et tabou pour qui que ce soit. Pourtant, lorsqu’on aborde la vie intime des personnes en situation de handicap, on se heurte bien souvent à un mur d’inconnues et de non-dits.

Illustratrice : Camille Teixeira Pinheiro (CC BY NC ND)

La société et le monde politique oublient souvent que les personnes en situation de handicap sont avant tout des êtres humains, dotés d’émotions, de sentiments et de désirs. Elles aspirent à une vie sexuelle et sensuelle, par envie et aussi par besoin.

Des solutions, telles que l’accompagnement affectif et sexuel, existent mais sont encore très méconnues et taboues.

Cette pratique est une voie à suivre pour l’épanouissement des personnes en situation de handicap et désormais, le plus gros travail se trouve dans sa reconnaissance et sa considération.

https://soundcloud.com/mammouth-media/corps-a-coeur-comprendre-lassistance-sexuel-et-ses-enjeux/s-H1W8mzlDm0y?si=557c5e34727f4d6bbb9062c1e0754659&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

Corps à coeur est un documentaire radiophonique réalisé dans le cadre de notre mémoire médiatique en Master 2, presse et informations, à l’IHECS.

Nous, Audrey, Coralie, Sakina et Zoran tenons à remercier sincèrement toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce projet.

Toutes les personnes rencontrées qui ont accepté de témoigner : Edith Coupeaux, Claudine Damay, Christine Fayet, Marion Legac-Padox, Jean-luc Letellier, Christian Nil, Pascale Van Ransbeeck, Joël Vidal, Sheila Warembourg, Anais, Christophe, Emanuelle, Jean-Luc, Lydia, Liv, et Astrid Simoneau-Planès qui nous a accueilli au salon Amour et Handicap et qui a témoigné avec son coeur.

L’équipe qui nous a encadré tout au long du projet : Nora De Marneffe, Nordine Nabili, Gaëtan Gras, Amandine Degand et Damien Van Achter.
Nos professeurs qui nous ont guidé dans nos choix : Yvan Hanon et Johan Delferière.

Tous nos crowdfunders, qui nous ont permis de mettre ce projet sur pieds : Samuel, Johana, Denise, Fanny, Salomé, Olivier, Marion, Sébastien, Serge, Sandra, Fabrice, Maxime, Edgar, Astrid, Aimée, Amandine, Carole, Bernard, Didier, Dounia, Sarah, Istan, Chanfi, Claudio, Karène, Cédric, Gary, Alicia, Jérémy, Francine, Charlotte, Nikita, Noé, Salima, Elodie, Estelle, Alain, Mireille, Alexandra, Margot, Famata, Michel, Joëlle, Jacqueline, Isabelle, Florine, Chantal, Arthur, Mariane, Grégoire, Marine, Pierre, Kévin, Samra, Thomas, Régine, Nora, Stéphanie, Amaury, Valentine, Erik, Valérie, Chloé, Rémi, Jean, Nathalie, Corentin.

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Clean my Rights

Mon, 03/07/2023 - 13:22
Immersion dans la réalité des travailleur·ses du nettoyage, de leur précarisation à leur mobilisation.

Logo : Clean My Rights

Qui nettoie derrière toi ?

Simple question, réponse bien moins évidente. Le nettoyage nous affecte toutes et tous, de notre chambre à coucher à nos bureaux, en passant par nos supermarchés, nos gares et nos hôpitaux. Tous les jours, les travailleur·ses du nettoyage frottent, récurent, nettoient nos lieux communs. Sans ces indispensables invisibles, notre monde s’encrasse… et pourrit. Un travail essentiel, qui est pourtant dévalorisé et souvent oublié.

Épisode 1 : Poussière sous tapis

La poussière, c’est la précarisation et l’exploitation des travailleur·ses du nettoyage. Le tapis, c’est l’indifférence générale, qui permet au système bien rôdé de la sous-traitance de perdurer dans le secteur et d’exploiter les travailleur·ses.

Dans cet épisode, des travailleur·ses du nettoyage se livrent sur leur quotidien : leurs conditions de travail qui empirent, leurs douleurs physiques, les violences qu’elles subissent, et l’impact de la sous-traitance sur leurs conditions de travail et de vie.  

Mammouth · Épisode 1 – Poussière sous tapis

Texte : Un féminisme décolonial de Françoise Vergès (La Fabrique, 2019).

Guitare : Dan Samir Morillo · Mixage : Ryan Kurlekar · Illustration : Leyla Cabaux

Épisode 2 : Bagarre et feu de joie

Loin du misérabilisme, les travailleur·ses du nettoyage se lèvent, s’organisent, se liguent, font grève et revendiquent en chantant. Oscillant entre la colère et la joie mais déterminé·es à obtenir leurs droits et le respect de leur dignité.

Ce deuxième épisode vous emmène au cœur de la lutte de femmes qui se trouvent à la marge : les travailleuses domestiques sans-papiers. Et leur mobilisation interroge notre propre rapport au nettoyage, au niveau individuel comme sociétal.

Mammouth · Épisode 2 – Bagarre et feu de joie

Texte : Éditorial du journal La Voz de la Mujer (Buenos Aires, 1896), le premier journal anarcho-communiste féministe du monde, écrit et édité par des travailleuses migrantes. Extrait tiré du livre Ni dieu, ni patron, ni mari de Rachel Vine-Krupa et Hélène Finet (Nada éditions, 2021).

Guitare : Dan Samir Morillo · Mixage : Ryan Kurlekar · Illustration : Leyla Cabaux

Remerciements

Merci à Nadia*, Evelyne, Catherine, Julie, Louis, Rachel et la Ligue des travailleuses domestiques sans-papiers, nos intervenant·es.

Merci à Dan Samir Morillo pour son rythme et son talent guitaristique. Merci à Leyla Cabaux pour ses deux illustrations magnifiques.

Merci à Marc Sinnaeve, Guillaume Abgrall-Todaro et Amandine Degand pour leur accompagnement.

Merci à Manu Lecuona, Chloé Guillaumin et Guillaume Staquet du centre de prêt de l’IHECS.

Merci à nos crowdfunders – Zoé Leclercq · Héloïse & Johan Apers · Dominique Vossen · Laura Droesbeke · Paul Crompton · Loïc Gobert · Tommaso Anselmi · Chloé Merckx · Evelyne Verhulsel · Marc Lefèvre · Maëlle Corteel · Marie Cordemans · Philomène Raxhon · Marraine la bonne fée · Romane Carton · Laura Collard · Estelle Aka · Océane Verdonck · Géraldine Goens · Ludmila Niculita · Kaout Mazoudi Rodriguez · Octavie Schwartz · Barbara De Moté · Sarah Bertholet · Marie Lampaert · Pauline De Wael · Magali Pottier · Cri Cordemans · Leïla Vossen · Alice Vandenberghe · Ilies Safiani · Claude Cordemans · Olivia Deroux · Samuel Bianchin · Renaud Lampaert · Olivia · Vassiliki Stadimos · Emma Chainho · Juliette Dumesnil · Emelyne Vincicot · Naomie Chainho · Armel Muyombi · Baptiste Appaerts · Véronique Gillaud · Matthias Buelens · Elisa Buelens · Emma Désert-Lamon · Coline Labeeu · Mira Briant · Athéna Georgiou · Barbara Vankerm · Thibauld Cordemans · Maxence Debroux · Alexis Monier · Laurence Jadot · Rémi Albert · Gaélane Noblet · Chloé Hass · Thys Sipma · Audrey De Biolley · Louis Vande Perre · Samy Van Audenhove · Lola Vvandermeeren · Charlotte Demory · Clara Babun · Zoran Paquot · Dan Samir Morillo · Piers Faravel · Alexandre Lefèvre · Raymonde Saliba · Marion Harb · Vinciane Marliere · Lucas Gayzal · Charlotte Verbruggen · Michaël Rens · Lauréline Bombaert · Christelle Blannckaert · Nicolas Wertz · Ano Nyme · Jonas Huysman · Cédric Dujeux · Anita Wyns · Denis Herman & à notre sponsor – Moments pour moi

Merci à toustes celleux qui ont soutenu et contribué à ce projet d’une manière ou d’une autre – Gaëtan Gras, Damien Van Achter, Magali Verdier, Nordine Nabili, Ryan Kurlekar, et bien d’autres encore.

Enfin, merci aux nettoyeur·ses de l’IHECS, qui ont nettoyé et nettoient encore notre école et les régies dans lesquelles nous avons travaillé.

*nom d’emprunt

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Une famille unie face au handicap

Sun, 02/07/2023 - 11:00
La famille, c’est souvent l’endroit où l’on se sent le mieux. Ceci est encore plus vrai pour Célia. La jeune est atteinte d’une maladie génétique rare. Mammouth a passé quelques jours avec elle et ses proches, pour rendre compte de leur quotidien, en images.

Photos : Loriana Candela (CC BY NC SA)

La vie de la famille Brusselman a profondément changé en 2004, à la naissance de leur deuxième fille Célia. Atteinte d’une maladie génétique rare, la jeune fille souffre d’un manque de mobilité qui l’empêche de se déplacer comme elle l’entend. Mais Célia est pleine de détermination et, grâce au soutien de sa soeur Clara et de ses parents Stéphanie et Andy, elle mène une vie des plus normales.

Un reportage photographique de Loriana Candela.

A la naissance de Célia, la famille a dû déménager pour habiter dans une maison adaptée aux effets de sa maladie. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Célia est atteinte du syndrome d’Ehlers-Danlos, une maladie génétique qui touche ses articulations et réduit drastiquement sa mobilité. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Son CESS en poche, Célia a décidé de s’orienter vers des études pour devenir socio-esthéticienne. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Pour plus de facilité, Célia fait le tour de sa maison par l’arrière pour sortir. Cela lui permet d’éviter les marches à l’entrée. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Célia est passionnée de danse. Souvent, sa professeure adapte les chorégraphies en fonction de ses capacités. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Grâce à sa volonté et au soutien de son entourage, Célia peut continuer à pratiquer les activités qui lui plaisent. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Célia et sa sœur Clara ont une relation fusionnelle. Elles passent tous leurs vendredis ensemble. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) C’est dans sa chambre que Célia se sent le mieux. Elle en a fait son cocon en la personnalisant avec des objets qui la représentent. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Les deux sœurs ont une passion commune pour l’univers de Disney. Ensemble, elles collectionnent un tas de goodies à l’effigie de leurs héros préférés. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) La chambre de Clara est à son image, remplie de références à Disney et à la danse ainsi que de photos de ses amis. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) La danse est une autre activité qui relie les femmes de la famille Brusselman. Le samedi, après le cours de Célia, c’est au tour de Stéphanie et Clara. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Il est impossible pour Célia de se préparer seule. C’est souvent sa maman Stéphanie qui s’occupe de l’habiller. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Le mercredi après-midi, Stéphanie emmène ses filles en ville. Souvent, leur cousine Andjulina les accompagne. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Si elle se déplace seule dans sa maison, Célia utilise sa chaise roulante pour des trajets plus longs, et notamment lorsque le chemin est en pente, comme c’est le cas dans sa rue. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Andy, le papa de Clara et Célia, est beaucoup plus discret que les femmes de sa famille. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) La salle à manger des Brusselman est au centre de leurs activités. La table est sans cesse remplie d’objets en tous genres. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) La famille Brusselman est plutôt extravertie, mais aime aussi avoir ses moments privés et privilégiés. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA) Tous les soirs, mère et filles se réunissent dans le salon pour visionner un épisode de leur série favorite. Et chatter sur leurs smartphones. Photo : Loriana Candela (CC BY NC SA)

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Sans domicile, mais fixes

Fri, 30/06/2023 - 11:27
De nouvelles règles, une autre réalité et mentalité : c’est ça, vivre dans la rue.

Le temps, ce n’est pas de l’argent, c’est une chance. Tous ont des histoires incroyables à raconter, et des rêves plein la tête. Pour les gens de la rue de Louvain-la-neuve, il existe un point de ralliement très apprécié : l’UTUC, une asbl qui tente de réunir les personnes en situation précaire et les citoyens. C’est à cet endroit qu’ils se lavent, font leur lessive et surtout, tissent des liens.

Ce qui les unit, c’est la solidarité. Pendant que l’un « fait le tour des enseignes » pour le souper, l’autre va faire le tour des maisons abandonnées, pour se loger. « Rentrer chez soi, c’est trouver des amis chez qui loger pour la nuit, s’installer dans un couloir, faire la fête toute la nuit… ».

Un reportage photographique de Yu-Jin Albrecht.

Ce chapeau, David ne le quitte jamais, car il représente son passé rempli de voyages, de succès et de rencontres, lorsqu’il travaillait pour la Commission Européenne en Afrique.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Régulièrement, des activités sont organisées pour les personnes en situation de précarité, que ce soit avec des kot-à-projets, des volontaires, des asbl… Ici, plusieurs d’entre elles participent à une activité jeux de société.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Au moins deux fois par semaine, Yves vient boire une Chimay bleue au Beer bar. C’est un habitué. C’est ici son endroit préférer pour décompresser et passer de derniers instants de chaleur avant la nuit.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). L’UTUC, c’est un « centre d’accueil de jour pour personnes en situation d’exclusion ou de vulnérabilité socio-économique » situé à deux pas du Färm de Louvain-la-neuve.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Dans cette pièce, les maîtres mots sont le respect, l’écoute et l’entraide. Steph et Clémence y travaillent en tant qu’assistantes sociales et accompagnent les membres dans leurs démarches administratives et dans des suivis psychologiques.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). L’hygiène est difficile à entretenir dans ce mode de vie mouvant. Comme la majorité des SDF qui se rendent à l’UTUC, Thomas a des égratignures sur le corps, mais aussi sur la tête. Il nous explique que, au fil du temps, il a également développé un trouble mental.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Au moins une fois par jour, David et Thomas s’affrontent au jeu d’échec afin d’entretenir leur mémoire, leur sens logique et pour faire passer le temps.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). C’est dans cette sacoche que Yves garde toutes ses affaires personnelles : sa carte d’identité, de quoi rouler ses cigarettes et un canif, au cas où.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). David et Dries jouent tout en mangeant le sandwich que les bénévoles du centre ont préparé avec les invendus donnés par les commerces des alentours.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Lorsqu’il le faut, David fait la manche, en interpellant poliment les passants pour l’aider à payer ses repas.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Six, c’est le nombre de balades quotidiennes que David fait jusqu’au Carrefour pour aller acheter sa bière. C’est une façon de s’échapper du réel, de rythmer sa journée et d’essayer de voir les choses plus positivement.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). L’UTUC se situe dans le centre-ville de Louvain-La-Neuve, pourtant très peu de riverains en connaissent l’existence.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Suite à une altercation, Aurel et Thomas ont été exclus pour la journée du container. de l’UTUC. Aurel qui n’avait rien d’autre de prévu pour la journée a décidé de nettoyer les graffitis. Ses amis l’accompagnent…

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). 16h : Le centre est fermé. Un noyau central reste souvent jusqu’à la tombée de la nuit pour boire des canettes ensemble.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Eric, c’est lui. Mais tout le monde l’appelle Blackie. Dans son sac, il a toujours une canette de Cara « au cas où ».

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Yves ne part jamais sans Yanouchka. Elle lui apporte amour, stabilité, loyauté et protection.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND). Etre SDF, c’est vivre au gré des saisons et de la météo. L’heure de rentrer « chez soi », dehors est arrivé.

Photo: Yu-Jin Albrecht (CC BY NC ND).

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