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Comment les étudiants se débrouillent face à la précarité
Photo: Pexels
De plus en plus d’étudiants se trouvent en situation de précarité financière. Selon les estimations, entre 70 et 80.000 étudiants (soit plus de 35% de la population étudiante) auraient du mal à boucler les fins de mois. Face aux difficultés, la débrouille règne. Au quotidien, ils et elles cherchent des manières de subvenir à leur besoins tout en poursuivant leurs études. Nous avons suivi Noé, Pivi, Manon et Lola dans leur débrouille.
Les reportages ont été réalisés à l’IHECS dans le cadre d’un atelier vidéo sous la conduite d’Eric Willem.
Noé, étudiant en journalisme à l’IHECS, n’a pas choisi de se loger comme tout le monde. Il y a 4 ans, il a comparé toutes les options de logement à Bruxelles avec ses parents et l’internat est sorti du lot. Une chambre partagée, des repas compris, une salle de sport, tout y est pour mener à bien ses études à un prix raisonnable. Face à la hausse des loyers, l’internat permet à des jeunes comme lui de se loger à un prix plus abordable.
Pivi est obligé de travailler pour financer ses études. Pour lui, il était nécessaire de relever le plafond de 450 heures par an de travail autorisé pour le travail étudiant, même si cette hausse risque de se faire au détriment du temps d’étude.
Manon a la chance de ne pas devoir travailler, mais le budget alloué par ses parents ne lui permet néanmoins pas de faire des folies. Pour réduire ses coûts, elle utilise l’application Happy Hours Market, qui commercialise des invendus alimentaires. L’un des 18 points de retraits bruxellois se situe juste à côté de chez elle.
Face à l’augmentation du coût de la vie et à des aides souvent insuffisantes, de plus en plus d’étudiants basculent dans la précarité. Logement, alimentation, santé mentale : leur quotidien est marqué par des choix et des sacrifices. Lola doit même fréquemment manquer des cours.
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Vendée Globe: les coulisses de la préparation de Denis Van Weynbergh
À 55 ans, le skipper belge Denis Van Weynbergh a bouclé le Vendée Globe, l’une des courses à la voile les plus exigeantes au monde. Un exploit rendu possible grâce à une préparation intense, forgée par des années de travail, de doutes et de passion.
Denis Van Weynbergh est entré dans l’histoire en devenant le premier skipper belge à boucler le Vendée Globe, la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Après avoir passé 117 jours en mer, il a franchi la ligne d’arrivée le 8 mars 2025 aux Sables-d’Olonne mais n’a malheureusement pas pu être classé, la ligne d’arrivée ayant fermée le 7 mars à 8h. Il s’agit néanmoins d’un exploit, qu’il n’aurait pas pu accomplir sans une préparation rigoureuse, aussi bien sur le plan financier que physique et mental.
Se forger un physique à la hauteur du défi
« Le Vendée globe c’est très dur. Parfois quand je manœuvrais, je dégueulais parce que j’étais épuisé ». Pour Traverser les océans en manœuvrant des voiles pouvant peser jusqu’à 85 kilos n’a rien de simple, et Denis Van Weynbergh a dû se préparer physiquement avant le départ du Vendée Globe.
Lors d’une interview, il nous explique que cette préparation physique s’est construite sur le long terme. Ce programme exigeant a débuté quatre ans avant le départ, avec deux transatlantiques par an, c’est-à-dire deux traversées de l’océan Atlantique à la voile, représentant entre 80 et 90 jours passés sur l’eau chaque année.
En plus de ses entrainements en mer, Denis Van Weynbergh a entretenu sa condition physique en pratiquant certains sports comme le vélo et la natation. Il s’est aussi rendu à la salle de sport plusieurs fois par semaine, accompagné d’un kinésithérapeute et d’un coach sportif.
Préparer son esprit à la solitude et aux doutes
Avant de se lancer dans la traversée du Vendée globe, Denis Van Weynbergh a aussi dû apprendre à gérer la solitude et les moments de doutes. Pour s’y préparer, il a travaillé avec un coach mental en amont du départ. Trois mois avant la course, ils se retrouvaient par visioconférence ou par appel tous les 15 jours pour se préparer à affronter cette traversée éprouvante.
« Sur le Vendée Globe, c’est plus facile d’avoir des pensées négatives que positives ». Pour chasser les premières durant la traversée, Denis Van Weynbergh consignait chaque jour dans un cahier tous les moments positifs vécus au cours de la journée.
Une course aux sponsors avant celle autour du monde
« Quand tu n’as pas de sponsors, tu n’as pas de salaire et donc tu ne peux pas faire de course ». En 2020, Denis Van Weynbergh avait dû renoncer au départ du Vendée Globe faute de budget suffisant. C’est alors qu’il s’est lancé à la recherche de sponsors où il a dû vendre son projet au point de presque en devenir un représentant commercial. « Ton premier boulot comme skipper c’est représentant commercial. C’est être directeur commercial et vendeur et ça me prenait 80% du temps ».
Dans sa préparation pour le Vendée Globe, Denis et son entourage avaient défini plusieurs étapes cruciales. La première était celle d’oser se lancer dans l’aventure. La deuxième, trouver un partenaire majeur. La troisième était de se qualifier et d’être au départ au Vendée Globe. Et la dernière, franchir la ligne d’arrivée et terminer la course. Mission accomplie, malgré les difficultés rencontrées pour trouver un partenaire majeur, qui s’est finalement concrétisé avec le soutien de D’Ieteren Group, un sponsor 100% belge.
En plus du soutien financier de ses différents sponsors, Denis Van Weynbergh a lancé une campagne de crowdfunding, loué son bateau pour des téléfilms et organisé des sorties en mer avec des particuliers pour financer son projet. Il a même dû dormir sur son bateau l’année précédant le départ, faute de moyens pour se loger dans un hôtel.
Lorsqu’on demande à Denis Van Weynbergh quel a été le domaine de préparation le plus difficile, il répond sans hésitation, que c’est l’aspect financier qui a été le plus compliqué.
Éviter le mal de mer : l’importance d’une alimentation adaptée
Avant chaque départ en mer, il est essentiel de suivre une alimentation adaptée. Denis Van Weynbergh s’est rendu compte, par exemple, qu’éviter certains aliments comme le pain et les boissons sucrées, une semaine avant une sortie en mer, lui permettait de ne pas tomber malade sur le bateau. Cette stratégie alimentaire lui a permis de moins souffrir du mal de mer, un phénomène pourtant rare chez les skippers.
Le soutien familial, un pilier dans cette aventure
Le soutien familial s’est révélé être l’un des éléments les plus importants. Pouvoir compter sur ses proches permet de surmonter les doutes et de pouvoir gérer les moments de stress grâce à leurs encouragements. Papa de deux garçons, Denis Van Weynbergh a pu compter sur eux pour l’accompagner dans sa préparation et dans sa traversée. Il raconte que la séparation avec sa famille s’est faite naturellement, avant le départ du Vendée Globe. Déjà installé aux Sables d’Olonne pour les préparatifs, Denis ne voyait déjà plus beaucoup sa famille. Ses enfants étant déjà grands, la séparation s’est faite plus facilement, et Denis a pu compter sur leurs encouragements et leurs soutiens pour accomplir son rêve : terminer le Vendée Globe.
Cette préparation intense ne résume pas à une simple effort sportif. Derrière la dimension physique se cache un autre enjeu de taille, le financement. En Belgique, un pays dominé par le football, le cyclisme ou le hockey et où la voile ne fait partie intégrante de la culture comme en France, la recherche constante de sponsors et les nombreuses difficultés économiques est un vrai défi. Denis Van Weynbergh a dû se battre avec acharnement pour pouvoir le relever. C’est là aussi, sur terre, que se situe sa réussite.
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Pro League : zone de transit du football européen
Crédit photo: Hugo Barthélemy
Alors qu’historiquement les clubs belges recrutaient pour améliorer leurs effectifs, ils misent depuis une dizaine d’années sur la revente de talents pour engendrer des bénéfices. Une tendance qui se confirme avec près de 300 départs vers les cinq grands championnats européens depuis la saison 2000/2001. Mammouth a analysé le marché des transferts de ces 25 dernières années.
Après sa défaite en coupe de Belgique et étant déjà mathématiquement hors course pour le titre en championnat, une nouvelle saison blanche s’annonce pour le club d’Anderlecht. Néanmoins, les futurs mercatos pourraient redonner le sourire aux dirigeants mauve et blanc. A défaut de performer sur le plan sportif, ils pourraient engranger des résultats financiers.
Le club le plus titré du championnat belge compte parmi les plus gros vendeurs de talents de Belgique. Depuis l’an 2000, 46 joueurs ont quitté le Sporting d’Anderlecht pour rejoindre la Ligue 1 (France), la Liga (Espagne), La Serie A (Italie), la Premier League (Angleterre) ou la Bundesliga (Allemagne). Cette tendance se retrouve dans toutes les grandes écuries belges. Elle leur permet aujourd’hui de suivre les exigences financières infernales imposées par les géants du football européen, pour pouvoir rivaliser dans les différentes compétitions européennes.
Le championnat belge devient de plus en plus attractif : actuellement huitième au classement UEFA, la Belgique a doublé son coefficient UEFA par saison par rapport à 2022. Cette hausse du niveau de jeu en Pro League s’observe sur les terrains mais elle se voit également dans les transferts : sur les 299 transferts opérés vers les cinq grands championnats au 21e siècle, 100 ont été effectués ces cinq dernières années.
La Ligue 1 demeure le championnat qui s’intéresse le plus aux joueurs de Pro League. Lille, le Stade de Reims et le FC Nantes ont particulièrement les yeux rivés sur les pelouses belges. Ce trio est suivi de près par cinq autres clubs français qui comptent cinq joueurs ou plus issus du championnat belge sur les 25 dernières années. Les proximités géographique et linguistique facilitent les rapports entre les joueurs et clubs des deux pays, au même titre que leur place sur l’échiquier européen du football. La Ligue 1, elle-même considérée comme tremplin vers les plus grands clubs européens, fait souvent office d’intermédiaire entre la Belgique et les quatre autres compétitions majeures du Vieux Continent.
La raffinerie du football européenLa première division belge constitue une voie d’accès idéale vers les championnats plus prestigieux, notamment en raison de la qualité de la formation au plat pays. “La Pro League est un championnat d’un bon niveau qui reste accessible aux jeunes talents et aux profils non-aguerris, notamment grâce au savoir-faire des centres de formations belges”, commente Raffaele Poli, directeur et responsable football du Centre International d’Étude du Sport (CIES). L’explosion des ventes à l’international s’explique surtout par un changement du modèle économique des clubs belges qui ont opté pour un modèle de « plus-value« . Avant les années 2010, lorsqu’un club belge achetait un joueur, il pensait surtout à son rendement en championnat et non à son potentiel de revente. Bruges illustre précisément ce changement de mentalité : le club flandrien a triplé son nombre de ventes vers les cinq grands championnats en dix ans.
Les nouvelles technologies qui façonnent le recrutement moderne contribuent à la mise en lumière des joueurs du championnat belge mais aussi à l’émergence de championnats plus confidentiels. “Avant, un agent de joueurs envoyait des compilations d’actions de matchs de ses joueurs aux grands clubs. Aujourd’hui, avec des plateformes comme Transfermarkt ou Wyscout, toutes les statistiques et vidéos sont disponibles en ligne. Les clubs des cinq grands championnats peuvent plus facilement recruter dans des championnats moins connus”, explique Bart Tamsyn, responsable de la zone Belgique et Pays-Bas pour le site Transfermarkt.
Les clubs belges investissent désormais dans des infrastructures et du personnel afin de capitaliser rapidement sur la (re)vente de talents. Une source au sein d’un grand club belge, qui a préféré conservé l’anonymat, confirme cette stratégie qui consiste à acheter de jeunes joueurs à faibles prix dans l’espoir d’une plus-value économique future.
Baser son modèle économique sur la réalisation de plus-value relève d’une stratégie à double tranchant.
Raffaelle Poli, directeur et responsable football du CIESMême si les performances sont bonnes, “baser son modèle économique sur la réalisation de plus-value relève d’une stratégie à double tranchant, prévient Raffaele Poli . Les ventes systématiques de joueurs entraînent des changements d’effectifs réguliers, ce qui complexifie la création d’une stabilité”.
Malgré les risques encourus, les écuries belges semblent privilégier cette stratégie pour briller sur la scène européenne, qui est rythmée par des dépenses d’argent toujours plus importantes au fil des saisons. Pour l’instant, les calculs s’avèrent payants : la compétitivité de la Pro League s’améliore au même titre que les finances des clubs. Reste à voir si ce modèle résistera à l’épreuve du temps.
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Le gouvernement bruxellois respecte-t-il son obligation de parité ?
Crédit photo : Mammouth Média
L’article 11bis de la Constitution belge impose depuis 2002 à ses pouvoirs exécutifs d’inclure des personnes de sexe opposé. “Un gouvernement sans femme devient un gouvernement illégal”, tranche Caroline Sägesser, politologue au Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP). Mammouth a décortiqué cette obligation et a analysé vingt années de mandats de la Région de Bruxelles-Capitale.
En juillet 2024, les négociations pour le nouvel exécutif wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles semblaient présager un gouvernement majoritairement féminin avec Valérie Glatigny et Jacqueline Galant pour le MR, Elisabeth Degryse et Valérie Lescrenier pour Les Engagés. Mais ce casting ne respectait pas l’article 11bis de la Constitution belge, qui impose une représentation minimale d’un tiers pour le sexe le moins représenté. Par conséquent, la composition proposée par le MR et Les Engagés, entièrement féminine, est tombée à l’eau. Elle aurait néanmoins constitué un véritable renversement de la dynamique genrée des mandats au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Bruxelles : une parité en apparence ?Les gouvernements bruxellois n’ont pas toujours compté de femmes dans leurs rangs. Au cours des vingt dernières années, seuls 16 postes (22 %) ont été occupés par des femmes, pour 56 pour des hommes. « C’est en 2002 que la Constitution belge oblige tous les gouvernements à être mixtes », rappelle Caroline Sägesser. En 2003, une loi fédérale vient renforcer cette exigence à Bruxelles, imposant la présence de personnes de « sexe différent » dans l’exécutif de la capitale.
Avant ces dispositions légales, seule une femme, Annemie Neyts-Uyttebroeck, a siégé à la région bruxelloise de 1999 à 2003 lors du gouvernement emmené par le libéral Jacques Simonet (Simonet I). Après cette législature, Bruxelles a même connu trois coalitions composées intégralement d’hommes, en l’espace de deux ans.
!function(){"use strict";window.addEventListener("message",(function(a){if(void 0!==a.data["datawrapper-height"]){var e=document.querySelectorAll("iframe");for(var t in a.data["datawrapper-height"])for(var r,i=0;r=e[i];i++)if(r.contentWindow===a.source){var d=a.data["datawrapper-height"][t]+"px";r.style.height=d}}}))}();Alors que de nombreux démêlés fiscaux et judiciaires ont ensuite écourté les mandats de plusieurs législatures, la présence de femmes à la région a augmenté dans les cabinets dès l’exécutif Picqué III (2004- 2009). Si le nombre de femmes au régional bruxellois a progressé au lendemain de l’instauration des nouvelles dispositions constitutionnelles qui ont imposé la mixité dans les organes représentatifs, derrière cette apparente évolution, les postes clés sont largement restés masculins.
Des responsabilités inégalement répartiesSelon la loi spéciale de janvier 1989 qui a créé la Région bruxelloise, il faut quatre ministres (deux francophones, deux néerlandophones) hors ministre-président et trois secrétaires d’Etat (un néerlandophone minimum) pour former l’exécutif. Et depuis 1999, les postes ministériels – plus prestigieux – semblent être une affaire d’hommes. Cinq hommes ministres dans les gouvernements Donnea, Ducarme et Simonet II. Quatre dans les exécutifs Simonet I, Picqué III, Vervoort II et Vervoort III.
Pour la législature Vervoort II, toutes les femmes étaient même cantonnées au poste de secrétaire d’État, un mandat moins bien payé et placé sous l’autorité d’un ministre. “En 1999, j’ai failli rentrer dans le gouvernement mais on m’a proposé un secrétariat d’Etat et ça m’a semblé vraiment dérisoire avec les chiffres qu’Ecolo avait fait”, se souvient Evelyne Huytebroeck, ex-ministre de l’Environnement et de l’Energie de 2004 à 2014.
En vingt ans, un seul gouvernement a affiché une majorité féminine ministérielle : le gouvernement Picqué IV (2009-2014), avec trois femmes ministres pour deux hommes. Toutefois, jamais une femme n’a accédé à la fonction de Ministre-Présidente, tous gouvernements bruxellois confondus.
Au-delà d’une inégale répartition des postes depuis vingt ans, l’accumulation de mandats semble être réservée majoritairement à la gent masculine. Sur les 55 postes ministériels observés, 46 ont été occupés par seulement 14 hommes. Proportionnellement, 84% des hommes ont cumulé des mandats, contre 44% des femmes. Comprenez qu’à Bruxelles, un homme a deux fois plus de chance d’être reconduit qu’une femme. Guy Vanhengel, champion en matière d’accumulation de mandats, a siégé à six reprises. À titre de comparaison, Évelyne Huytebroeck, la femme avec la plus longue carrière politique au régional, compte trois mandats.
!function(){"use strict";window.addEventListener("message",(function(a){if(void 0!==a.data["datawrapper-height"]){var e=document.querySelectorAll("iframe");for(var t in a.data["datawrapper-height"])for(var r,i=0;r=e[i];i++)if(r.contentWindow===a.source){var d=a.data["datawrapper-height"][t]+"px";r.style.height=d}}}))}(); Les têtes de listes l’emportentLes candidats favoris des partis apparaissent souvent en tête de liste aux élections régionales. “À Bruxelles, une seule circonscription existe, donc forcément la tête de liste devient celle qui est appelée à devenir ministre”, affirme Caroline Sägesser.
Si les têtes de listes des partis de la coalition gouvernementale ne deviennent pas parlementaires, elles deviennent souvent ministres ou secrétaires d’Etat. En moyenne, les femmes à la capitale figurent deuxième sur la liste électorale pour le Parlement à la même période, tandis que les hommes sont souvent premiers.
Les femmes de plus en plus jeunesUne autre tendance s’observe au fil des législatures : un rajeunissement des femmes qui les composent. L’âge moyen des ministres et secrétaires d’Etat féminines a en effet chuté de 55 à 36 ans. « Elles deviennent plus ambitieuses et on leur fait plus confiance qu’avant », souligne Caroline Sägesser. « J’avais 30 ans quand j’ai commencé ma carrière politique. Je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait si je n’étais pas bien entourée. Mon mari était là. J’avais une structure familiale forte », partage Evelyne Huytebroeck.
!function(){"use strict";window.addEventListener("message",(function(a){if(void 0!==a.data["datawrapper-height"]){var e=document.querySelectorAll("iframe");for(var t in a.data["datawrapper-height"])for(var r,i=0;r=e[i];i++)if(r.contentWindow===a.source){var d=a.data["datawrapper-height"][t]+"px";r.style.height=d}}}))}();Malgré des lois prometteuses, la réalité reste contrastée pour la région. La représentation féminine progresse sur le papier, mais les femmes assument moins de mandats et ne tiennent pas autant de postes ministériels que les hommes. Les lois de « parité » n’imposent que la présence de personnes de « sexe différent », ne garantissant finalement qu’une mixité.
Neuf mois après les élections régionales, Bruxelles se trouve toujours dans l’attente d’un nouveau gouvernement. Les dernières négociations ont montré que la priorité des formateurs consistera à justifier un exécutif sans la NV-A ou de convaincre le PS de négocier avec cette dernière. Rien à l’horizon sur le sexe des ministres et des secrétaires d’État. Les préoccupations, à tort ou à raison, semblent se trouver ailleurs.
Et la prochaine ministre sera …
A l’heure où les négociations bruxelloises emmenées par le Mouvement réformateur (MR) patinent, toute prédiction est à considérer avec précaution. « J’ose espérer que la composition du gouvernement fédéral ne soit pas un mauvais présage pour Bruxelles », lance Évelyne Huytebroeck.
Cependant, les éléments recueillis lors de l’analyse de ces neuf gouvernements permettent de dresser le profil type d’une femme « ministrable » pour le gouvernement de 2025.
Âge : 35-40 ans
Couleur politique : Centre ou gauche
Place sur la liste : Deuxième de liste aux élections législatives
Nombre de mandats au gouvernement bruxellois : Aucun
Portefeuilles pressentis : Mobilité, logement, transition économique ou développement urbain
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L’internat, une alternative pour les jeunes
Noé, étudiant en journalisme à l’IHECS, n’a pas choisi de se loger comme tout le monde. Il y a 4 ans, il a comparé toutes les options de logement à Bruxelles avec ses parents et l’internat est sorti du lot. Une chambre partagée, des repas compris, une salle de sport, tout y est pour mener à bien ses études à un prix raisonnable.
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Avenir incertain pour LaVallée
Après plusieurs mois d’incertitude, un accord a été trouvé pour maintenir ses activités. Le site, qui accueille plus de 150 artistes, devra cependant s’adapter pour assurer sa pérennité.
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Petites maternités en danger
Photo : Charlotte Simon
Depuis plusieurs années, des bruits de couloir agitent la maternité du CHC Heusy à Verviers. Une fusion avec le CHR voisin est-elle envisagée ? Ou une fermeture pure et simple de la maternité est-elle à prévoir ? Si oui, à quel prix ?
Dans ce documentaire, les sage-femmes et la direction des soins infirmiers du CHC d’Heusy et la responsable communication du CHR de Verviers racontent les coulisses d’un quotidien hospitalier incertain. Proximité géographique, logique de réseaux hospitaliers, contraintes budgétaires… Et surtout : les conséquences de ces réorganisations sur le personnel soignant.
« Une maternité n’est pas un service obligatoire »
Leurs voix résonnent tout particulièrement au moment où 2 maternités viennent de fermer : celle de Chimay, fermée le 10 juin 2024 et celle d’Auvelais dans la province de Namur, annoncée le 9 avril 2025. La direction de cet hôpital avait pourtant démenti cette fermeture le 14 mars. Les activités gynécologiques y seront maintenues, mais l’accouchement ne sera plus possible sur place.
Dans un contexte où la rationalisation des soins de santé devient la norme, le personnel du CHC d’Heusy rappelle que derrière chaque décision politiques, il y a des soignantes. Celles et ceux qui vivent cette incertitude au quotidien posent une question essentielle : les maternités de proximité sont-elles encore considérées comme essentielles ?
La liste des maternités en danger est disponible via ce lien : https://www.lespecialiste.be/fr/actualites/socio-professionnel/fermeture-de-maternites-la-liste-des-hopitaux-que-les-calculs-de-la-kce-designent.html
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Étudiant : quel vélo choisir ?
Que ce soit pour aller en cours, pour faire du sport ou encore se balader en foret, le vélo s’impose comme un allié précieux de nombreux étudiants. Mais encore faut-il choisir le bon modèle. Nous avons donc décidé de mener l’enquête pour vous !
Grâce aux conseils d’experts, nous avons pu identifier quels vélos étaient les plus adaptés aux différents besoins des étudiants. Et pour mieux se projeter, nous avons créé trois profils types de students qui représentent ces différents besoins.
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Wavre, nouvelle capitale belge du hockey
Photo: Noé Mattagne
La ville wallonne, qui accueillera la Coupe du Monde de hockey en août 2026, se prend de passion pour cette discipline sportive longtemps délaissée du grand public. La rénovation du stade de foot en stade de hockey est en cours, pour le plus grand bonheur des nouveaux fans.
Le soleil printanier caresse les terrains synthétiques du Lara Hockey Club à Wavre en cette belle après-midi du mercredi 19 mars. Les vestes sont tombées, les manches sont remontées, et l’odeur du printemps flotte dans l’air. Sur la terrasse de la buvette du club, les parents sirotent un café ou une boisson fraîche, échangeant des discussions animées. Sur le terrain, l’excitation est palpable : c’est jour d’entraînement, et au Lara, le mercredi, tous les jeunes sont sur les chapeaux de roues.
Un peu plus loin, un adolescent qui a commencé le hockey cette année s’entraîne avec détermination. Il s’applique à chaque passe, chaque dribble, les yeux rivés sur la balle. « J’avais des amis qui jouaient déjà ici, et avec la Coupe du Monde qui arrive à Wavre, je me suis dit que c’était le bon moment pour essayer« , confie-t-il après l’entraînement.
Une ville sous les projecteursEn août 2026, la ville accueillera en effet une partie des matchs de la Coupe du Monde de hockey masculin et féminin, organisée conjointement par la Belgique (Wavre) et les Pays-Bas (Amsterdam). Un événement d’ampleur qui devrait attirer des milliers de spectateurs et placer la ville au centre du hockey international. Pendant deux semaines, Wavre deviendra l’épicentre du hockey mondial, une opportunité unique de mettre en lumière le sport et d’inspirer une nouvelle génération de joueurs.
Un garçon, avec son maillot de l’équipe nationale masculine de hockey sur le dos, celui des Red Lions, s’agite sur la ligne de touche. Tous le décrivent comme le petit clown du groupe, mais cela ne l’empêche pas de connaître l’équipe nationale sur le bout des doigts. Peu importe où il est, il ne manque aucun match. « Même quand je suis chez des amis de mes parents, je leur demande pour mettre le match à la télévision« , explique-t-il avec un grand sourire, avant de courir rejoindre ses coéquipiers.
Les plus âgés s’entraînent avec intensité sous la houlette de Bertrand Lodewyckx, l’un des coachs du club. Il a vu l’explosion des inscriptions au Lara depuis dix ans, même si, selon lui, l’augmentation s’est stabilisée ces deux ou trois dernières années. « Mais avec la Coupe du Monde qui approche, cela va peut-être changer« , ajoute-t-il. D’autant plus que le club met en place le programme Hockey to School, un projet en collaboration avec les écoles primaires de la région et la fédération de hockey, qui se ponctue avec un tournoi interscolaire au Lara pour promouvoir le hockey auprès des plus jeunes.
Un nouveau stade au cœur du projetJuste à côté, les travaux du futur stade attirent les regards. La terre est retournée, les engins de chantier s’affairent à creuser et poser les dernières structures. Tous les ouvriers s’activent pour finir le chantier à temps. « Un jour, je jouerai dans ce stade« , lance l’un des enfants avec assurance.
Ce stade, qui pourra accueillir 4.000 spectateurs en temps normal et jusqu’à 10.000 pendant la Coupe du Monde grâce à des tribunes temporaires, a une histoire particulière. À l’origine, il s’agissait d’un stade de football, utilisé pendant plusieurs décennies avant d’être déserté. Sa reconversion en une toute nouvelle enceinte dédiée au hockey marque un tournant pour Wavre, qui ambitionne de devenir une place forte de ce sport en Belgique.
Stéphane Crusnière, directeur général de la Régie communale autonome des sports de Wavre, explique : « Ce stade représente bien plus qu’une simple infrastructure sportive. Il s’inscrit dans un véritable projet de développement pour la ville. Non seulement, il va renforcer notre position dans le paysage sportif belge, mais il offrira aussi un lieu permanent pour accueillir des compétitions et matchs internationaux, ce qui est crucial pour l’attractivité de notre ville.«
Selon le politicien issu du MR, l’impact de ce projet dépasse le cadre du sport. « Il va enrichir l’offre culturelle et touristique de Wavre, attirant non seulement des passionnés de hockey mais aussi des visiteurs venus de toute la Belgique et d’ailleurs. » Il poursuit : « L’un des grands avantages de cette infrastructure est qu’elle va permettre une régularité dans l’organisation de matchs de haut niveau. À Anvers, par exemple, pour chaque grand match, il faut monter des tribunes temporaires. C’est coûteux et cela prend du temps. À Wavre, avec une tribune fixe, l’organisation sera bien plus fluide et le Lara en bénéficiera aussi directement« . La fédération de hockey s’est déjà fixé un objectif clair : accueillir les premiers matchs dans cette nouvelle enceinte dès décembre 2025, afin que tout soit prêt pour la Coupe du Monde 2026.
Une évolution qui se lit aussi sur le terrainBarbara Demaire, coach des plus jeunes au LARA Hockey Club, perçoit aussi une autre évolution notable : une plus grande inclusion. « Il y a plus de diversité, plus de filles aussi ». Une évolution qui aurait été difficile à imaginer il y a encore quelques années pour Élodie Picard, gardienne des Red Panthers, l’équipe nationale féminine de hockey. Elle est née ici, et elle a évolué au Lara jusqu’à ses 18 ans. « Quand j’ai commencé, il n’y avait même pas assez de filles pour faire une équipe complète », se souvient-elle. « On jouait en équipes mixtes par défaut, faute de joueuses. Aujourd’hui, voir autant de jeunes filles s’investir dans le hockey, c’est une vraie avancée.«
Elle évolue maintenant aux Pays-Bas mais Élodie revient chaque semaine pour entraîner les jeunes portiers. Pour Bertrand, sa présence est un véritable plus : « C’est un modèle pour les gardiens, mais aussi pour tous les jeunes sélectionnés en équipe nationale junior. Ils viennent souvent lui demander des conseils. » Élodie, elle, se contente de transmettre. « J’ai grandi ici, je suis contente que le club évolue autant« , dit-elle simplement en esquissant un sourire.
Quand la séance touche à sa fin, les enfants traînent encore un peu autour des terrains, profitant des derniers rayons de soleil. Certains jouent à s’affronter en petits duels improvisés, d’autres en profitent pour faire la papote. Dans l’air flotte un enthousiasme presque contagieux, celui d’un sport en pleine ascension.
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Protégé : Maroc-Belgique: aller-retour entre écoles de journalisme
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« S’il vous plaît, sauvez ma maman » : dans la peau d’un opérateur 112
Canva
Premier maillon de la chaîne des secours, première voix entendue pour les personnes en détresse. À la centrale 112 de Mons, ce sont des centaines d’appels qui retentissent jour et nuit. Entre routine et urgence vitale, ils sont le premier soutien quand le monde s’effondre pour certains. Ici, chaque sonnerie peut devenir un appel au secours.
« 112, ambulance et pompier, bonjour », voix posée, presque mécanique. Mickaël, comme tous ses autres collègues, répète cette phrase à longueur de journée. Pourtant, chaque appel est une histoire différente, chaque coup de fil peut tout faire basculer.
Il est à peine 07h45 à Mons quand la garde commence dans la plus grande centrale 112 de la région wallonne. C’est l’équipe 4 qui est au poste pour les 12 prochaines heures. Ici, quelques fenêtres donnant vu sur le parking, éclairent la salle. La lumière artificielle des ordinateurs, luise sur les visages. Plusieurs bureaux, formant un ‘U’, s’imposent au centre de la salle. Sept bureaux sur neuf sont occupés par les préposés 112, deux manquent à l’appel. « On est souvent en sous-effectif, moins 2 à 3 personnes par garde… Le nombre d’opérateurs change en fonction de la garde, si c’est de nuit ou de jour, ou encore en fonction du jour » explique Sabrina, cheffe d’équipe. « Souvent, cela est dû à des maladies. Mais au 112, on ne sait pas remplacer…, nous avons une formation particulière. D’ailleurs, quand une personne est formée, il lui faut presqu’un an pour rejoindre nos équipes. » ajoute-t-elle.
Dans un petit coin de la salle, deux personnes s’occupent de la radio, l’une pour la province du Hainaut, l’autre pour la province du Brabant Wallon. « Nous sommes la plus grande centrale 112 de Wallonie. Nous nous occupons de deux provinces, soit l’équivalent de 1,5 million d’habitants. Cela représente plus de 48 % des appels reçus en Wallonie en 2024 [ce chiffre s’explique aussi par le fait que la centrale de Mons prend le relais lorsque d’autres provinces sont surchargées, en plus de gérer le Hainaut et le Brabant wallon] », indique la cheffe d’équipe, laissant échapper un bâillement matinal.
Chaque appel, une histoire différenteIci, les opérateurs ne savent jamais ce qui les attend quand ils décrochent. Une chute banale. Une voiture en flammes. Un enfant qui s’étouffe. Une personne âgée qui tombe chez elle. « On passe d’un appel de quelqu’un qui a mal au ventre à une tentative de suicide, sans transition », explique Mickaël, casque encore sur les oreilles.
Mickaël n’a pas le temps de boire une gorgée d’eau, qu’un nouvel appel vient l’interrompre « Bonjour, c’est la maison de repos ****, je vous téléphone parce qu’un de nos résidents à son cœur qui s’emballe, on aurait besoin d’une ambulance… ». La première chose que Mickaël cherche à savoir, c’est l’adresse. Car sans celle-ci, il ne peut pas envoyer les ambulances : « parfois quand certains établissements sont encodés dans notre logiciel, comme les écoles, certaines maisons de repos ou encore les entreprises SEVESO (ndlr : sites industriels à risque soumis à des règles de sécurité), il est plus facile de trouver la localisation, dans d’autres cas, nous devons chercher soit via notre carte, via internet… et parfois on perd un temps dingue. »
Quelques instants après, un tout autre appel survient « Monsieur ?! …. Quelqu’un va se suicider… enfin … je crois… il était fort proche du bord du pont… », à l’autre bout de la salle, Hervé reçoit un appel, presque le même discours. Ni une ni deux, les deux collègues s’accordent pour ne pas envoyer deux fois, une ambulance et la police sur place. « On doit rester attentifs à ce que notre interlocuteur nous dit et ce qui se passe dans la salle. Dans certaines situations, on reçoit plusieurs appels pour le même incident, il faut donc qu’on se coordonne et qu’on reste attentifs à nos collègues » ajoute Mickaël avant d’appeler la police pour les mettre au courant de la situation. « Pour la région Hainaut-Centre, nous n’appelons jamais les ambulances, elles reçoivent tout via leur GPS. Pour les autres zones, on passe par nos collègues qui sont à la radio ».
Dans le stress, il faut savoir garder son calmeAprès une heure de pause, Mickaël revient plutôt détendu « Je prends une pause quand j’ai l’occasion d’en prendre, car ça dépend du nombre d’appels ». Mais ce moment plus calme ne durera que quelques instants.
Un appel surgit. Il décroche, de l’autre côté du téléphone, la voix d’une femme éclate, déformée par les sanglots « S’il vous plait, sauvez ma maman ! ». L’opérateur comprend très vite ce qu’il se passe à l’autre bout du fil. Il garde son calme, se concentre et donne les instructions. « Vérifiez si sa cage thoracique se soulève, si ce n’est pas le cas, il faut commencer la réanimation cardiaque ! ». En parallèle, ses doigts pianotent sur le clavier pour venir en aide à cette dame d’une septantaine d’années en détresse cardiaque : ambulance, SMUR, envoi immédiat. Mais au bout du fil, la respiration de la fille se fait irrégulière, sa voix tremble, étranglée par la peur. Sa respiration se bloque même par moment. Soudain un nouveau cri : « Sauvez ma mère… je vous en supplie… ».
« Est-ce qu’une personne peut commencer le massage cardiaque ? » répète-t-il afin qu’une personne vienne en aide à cette mère de famille, sans savoir qu’un voisin s’y était mis. « J’en peux plus, monsieur, je fais ça depuis un certain temps… », surgit au loin, une voix masculine, essoufflée. « Ne cessez pas vos efforts, et attendez que les secours prennent le relais, il est important de continuer ! » ordonne l’opérateur. « Vous voulez que je vous accompagne ? ». Le silence s’installe une seconde. Dans cet espace suspendu, Mickaël inspire profondément. La réanimation peut commencer … « Et un, et deux, et trois, et quatre, et cinq, … Et un, et deux, et trois, et quatre, et cinq, … » indique Mickaël à ce voisin-sauveur.
Au bout de quelques répétitions, Mickaël demande de vérifier si la dame respire. Ce n’est pas le cas, la réanimation continue. Les secours arrivent rapidement. L’opérateur raccroche. L’appel n’a duré que trois minutes. Trois minutes où la vie d’une femme s’est peut-être jouée. Cette proximité troublante avec la mort, les préposés 112 la vivent tous les jours.
Il a à peine le temps de reprendre ses esprits, qu’il répond à un autre appel et se replonge dans l’écran. Les doigts sur le clavier, il frappe des commandes qui défilent à une vitesse folle. Il n’a pas le temps de s’arrêter, de réfléchir. Tout va si vite ici, chaque sonnerie peut être une urgence vitale « On fait de notre mieux pour aider les appelants. Et donc, on n’a pas trop le temps de penser à nous, qu’on passe déjà à l’appel suivant ».
Le rire, une échappatoire face à l’urgence« On s’entend très bien avec les collègues, on se taquine beaucoup, peu importe l’équipe, ça nous permet de tenir le cap » sourit Katty. Au milieu des sonneries stridentes et des voix tremblantes à l’autre bout du fil, dans la salle, par moment des éclats de rire fusent. Dans cet univers où l’urgence est reine, l’humour permet de décompresser. « Si on ne riait pas un peu entre nous, on deviendrait fous ». La taquinerie est omniprésente, légère et vitale pour un métier hors-norme. Parce qu’ici, plus qu’ailleurs, ils savent qu’un fou rire partagé vaut parfois toutes les thérapies du monde.
« Aujourd’hui, on est dans une équipe de vieux opérateurs … Hein Katty ! » lance Mickaël. Un E-Call [un système d’appel d’urgence automatique installé dans une voiture] vient interrompre cette gentille moquerie. L’appel n’émet aucun son. Le préposé 112 envoie une ambulance en repérage pour s’assurer que personne n’est en danger. « On reçoit beaucoup d’appels de ce type, souvent se sont des personnes qui appuient sur ce bouton car elles ne savent pas à quoi il sert. Ce sont très rarement des accidents ».
Il est 18 heures, l’heure d’enclencher le 1733, pour la médecine de garde. Depuis sa mise en application en 2014, les appels d’urgence doivent également trier les appels de garde médicale ainsi que les appels d’interventions non urgentes, le 1722 (quand celui est activé par le centre de crise belge). « L’assignation de ces deux numéros non-urgents est d’une part très intéressante pour les appelants, mais l’est beaucoup moins pour nous les opérateurs. Ils ont été créés pour nous faciliter le tri des appels mais c’est quand même nous qui y répondons… » explique Sabrina. Le 1733 fuse, dès l’ouverture de cette ligne téléphonique, les appels se comptent en vingtaine par heure. Entre deux appels non-urgents, des appels 112 sont reçus. Feu d’habitation. Accidents de la route. Pied cassé. Chaque appel arrive avec son lot de suspens.
19 heures 45, la relève arrive. Mickaël raccroche son dernier appel, enlève son casque, heureux d’être venu travaillé. La journée est finie. Le rendez-vous de la prochaine garde est donné, 19 heures 45, le lendemain pour la nuit. En dehors de la salle, la vie continue. Dedans, des voix continuent de sauver des vies, dans l’ombre, sans visage, sans merci. Juste des voix. Des voix qui sauvent.
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Sous le parasol d’Atoll
Photos: Elise Houben
À Etterbeek, Woluwe et Forest, les centres de jour Atoll accueillent des seniors autonomes souhaitant briser la solitude et partager des moments de convivialité.
Contrairement aux maisons de repos, ce lieu s’adresse à des personnes âgées qui vivent encore chez elles mais qui cherchent un espace pour créer du lien et rythmer leurs journées autrement. Le nom Atoll, inspiré des groupements d’îles, reflète cet esprit de solidarité : chaque senior conserve son indépendance, tout en s’intégrant à un ensemble.
Au centre de jour d’Etterbeek, une quinzaine de participants, âgés de plus de 60 ans, viennent participer à des activités variées, matin et après-midi. Une totale liberté leur est accordée quant à leur heure d’arrivée et de départ.
Ce projet photographique a pour but de montrer les liens de solidarité et les moments du quotidien qui se créent au sein du centre.
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L’art de censurer
Durant l’Histoire, la création artistique a souvent dû faire face à la censure. Au 20e siècle, le régime nazi forgea le terme d’art dégénéré pour interdire les formes d’expression liées à l’art moderne et les différentes avants-gardes, dans les domaines des arts plastiques, de la musique, de la littérature, de la danse, du théâtre ou du cinéma. Cela semble appartenir au passé, et pourtant, l’Histoire bégaie. Aujourd’hui, la censure réapparait, et particulièrement aux États-Unis depuis la réélection de Donald Trump. Est-ce que l’on risque de voir des œuvres bannies comme au temps du Troisième Reich ? N’y-t-il pas aussi un risque d’auto-censure ? Éléments de réponses dans notre podcast.
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La génération sans tabac est-elle en marche ?
Depuis le 1er avril, les produits du tabac ne peuvent plus être disposés de façon visible dans les commerces. Les librairies, les stations-service ou encore les supermarchés d’au moins 400 m² sont concernés.
Ces mesures s’inscrivent dans le plan du gouvernement fédéral « Génération sans tabac », visant à ce qu’aucun jeune né après 2019 ne devienne fumeur.
On t’explique.
Depuis le 1er avril, les produits du tabac ne peuvent plus être disposés de façon visible dans les commerces. Les librairies, les stations-service ou encore les supermarchés d'au moins 400 m² sont concernés. Ces mesures s'inscrivent dans le plan du gouvernement fédéral "Génération sans tabac", visant à ce qu'aucun jeune né après 2019 ne devienne fumeur. On t'explique. #tabac #Belgique
♬ son original – Mammouth MediaThe post La génération sans tabac est-elle en marche ? appeared first on Mammouth Média.
Résistance(s): série de podcasts
“ L’heure d’une nouvelle résistance est venue. Celle d’avant-hier était contre l’occupant nazi, celle d’hier contre le retour de la vieille barbarie de haine et de mépris liée à la nouvelle barbarie du calcul aveugle à l’humanité et du profit déchaîné. La nouvelle résistance est d’abord la résistance de l’esprit aux mensonges, aux illusions, aux hystéries collectives sur lesquelles surfe l’extrême droite en France et en Europe.”
Edgar Morin
Il suffit d’ouvrir un journal ou une page web pour constater que tout semble s’effilocher. Les acquis sociaux en Belgique. Les droits des migrants en Europe. Les libertés fondamentales des femmes en Afghanistan. Les initiatives en faveur des personnes LGBTQIA+ aux Etats-Unis. Mais aussi les postes des chercheurs et leurs projets en cours. Ou même l’ensemble du pouvoir judiciaire, toujours aux USA. Ce ne sont que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.
Il y a le réchauffement climatique. La montée de l’extrême droite, de la censure et des fake news. La fracture transatlantique qui se dessine, avec l’Europe appelée à se réarmer pour se défendre et soutenir l’Ukraine face à un possible axe Trump-Poutine. Et puis l’effroi qui s’abat sur Gaza…
Innombrables sont les thèmes qui méritent aujourd’hui de se mobiliser. Certains se soulèvent explicitement, à coup de manif, de désobéissance civile, de médiatisation, de « on se lève et on se casse » ou d’association. D’autres résistent de manière plus discrète, patiente, en essayant simplement de tenir bon dans leurs secteurs fragilisés (Justice, soin, santé, éducation, information, culture…)
Où sont les résistances ? Comment s’organisent-elles ? Jusqu’où vont-elles ? Avec quels défis et quels résultats ? En fin de compte, c’est quoi résister en 2025 ? Ces questions, nous les avons adressées aux étudiantes et étudiants en journalisme de l’IHECS et leur avons proposé de construire collectivement un dossier sonore dédié. Ci-dessous, retrouvez l’ensemble des podcasts produits pour questionner les résistance(s).
La rédaction
Réseaux, manifs, syndicats : les jeunes s’engagent-ils pour leurs droits ? « No pasarán » : l’histoire d’un slogan intemporel Les radios libres, porte-voix des résistances Mamie et la mémoire de la résistance Squatter, c’est résister ? Quand les célébrités s’engagentThe post Résistance(s): série de podcasts appeared first on Mammouth Média.
Comment recaser les anciens employés d’Audi Bruxelles ?
Photo: Noé Roeland et Léa Pissart
Après la fermeture de l’usine Audi Brussels, l’heure est à la reconversion pour les anciens travailleurs. Des mesures sont mises en place pour aider ces nombreux demandeurs d’emplois, notamment le job day organisé à Anderlecht ce jeudi 3 avril. Pourtant, tout le monde n’y retrouve pas son bonheur.
Le monde afflue à la salle “The Egg” , près du centre d’Anderlecht, à deux pas de la gare du Midi. Pendant que certains font encore la file pour entrer, d’autres déambulent entre les stands, à la recherche de ce qui fera leur avenir. Une chose les rassemble : leur carrière passée chez Audi, brusquement interrompue par la fermeture de l’usine le 28 février 2025.
Aujourd’hui, Actiris, le VDAB et le Forem se sont concertés pour leur organiser un job day “sur mesure”. Parmi les invités, une septantaine d’entreprises qui cherchent à recruter des profils correspondant aux compétences des anciens travailleurs Audi. Selon Christina Amboldi, DG d’Actiris, les offres d’emploi disponibles sont suffisantes pour permettre aux anciens travailleurs de l’usine de Forest de rebondir : “Dès la fermeture de l’usine Audi, on a été rapidement interpellés par des fédérations d’employeurs. Elles nous ont signalé qu’elles étaient en recherche de profils comme les ex-employés d’Audi. D’où l’apparition de ce job day. Aujourd’hui, l’important, c’est de montrer aux travailleurs qu’il existe des opportunités et qu’ils ont les compétences requises. Mais surtout qu’ils ne doivent pas baisser les bras !”.
Si le job day est ouvert à tous, la matinée est exclusivement réservée aux anciens travailleurs d’Audi, ce qui leur donne une place prioritaire chez les recruteurs présents aujourd’hui. Durant cette journée, les demandeurs d’emplois pourront retrouver pas moins de 5.000 offres, selon Bieuc Janssens de Varebeke manager chez Agoria Brussels. “2900 en flandre, 1200 en Wallonie et 1700 à Bruxelles. On s’est assuré que toutes les offres correspondent au profils des différents demandeurs”, explique-t-il.
Nous venons de nous faire refuser une offre car nous ne parlions pas néerlandais. Je trouve que c’est de la discrimination.
– Marjorie, ancienne employée d’Audi BrusselsLes conditions semblent donc réunies pour assurer un avenir professionnel à toutes ces personnes qui se sont retrouvées sans emploi du jour au lendemain. Et pourtant, les réactions des participants sont mitigées, et le choc de la fermeture toujours présent dans les esprits. Marjorie et Catherine ont respectivement travaillé 8 et 6 ans pour Audi Bruxelles. Elles témoignent : “Quand on rentre dans une multinationale, on se dit que notre avenir est tracé et que l’on va faire toute notre carrière ici. Nous restons ambitieuses. On a trouvé deux ou trois stands intéressants. Mais lorsqu’on envoie un CV, on ne se fait pas toujours accepter”. Catherine a 50 ans. Retrouver de l’emploi à cet âge, c’est compliqué. De plus, certaines offres sont en néerlandais, une langue qu’elle ne maîtrise pas. “Nous venons de nous faire refuser une offre car nous ne parlions pas néerlandais. Je trouve que c’est de la discrimination. À l’usine, il y avait plusieurs langues, une sorte de multiculturalisme. Cela change beaucoup de choses pour nous. “
Marjorie n’est pas la seule à évoquer la question de l’âge. Marc (nom d’emprunt) a aussi perdu l’emploi avec lequel il se voyait achever sa carrière. A 50 ans lui aussi, il cherche avant tout de la stabilité dans son nouveau travail mais considère son âge comme un frein. A formation égale, il estime avoir moins de chance d’être engagé qu’un jeune travailleur de 25 ans. Pourtant, les recruteurs nous l’assurent, il n’y a aucune discrimination à l’embauche. Ils recherchent des profils diversifiés et les personnes plus âgées ont l’avantage d’avoir de l’expérience. Marc, pourtant, n’est pas convaincu. Un job lui a déjà été refusé car il était ”trop cher” à embaucher.
Peu importe le nombre d’années passées au service d’Audi Bruxelles, l’expérience vécue et la fermeture brutale de l’usine a laissé chez les travailleurs une trace indélébile : la confiance dans le secteur automobile est définitivement rompue. Ils sont nombreux à considérer très prudemment les offres d’emploi disponibles dans le monde de l’industrie.
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Quand la police et les enfants tissent des liens à Bruxelles
Photos : Léa Pissart & Ibrahim M.D
Parfois victime d’une mauvaise réputation auprès des jeunes, la police organise des rencontres dans les écoles pour améliorer la communication. Ces exercices, appelés « Team School », sont un moment de partage et d’immersion pour les jeunes. Reportage et podcast.
Un vent froid couplé à des soudaines et brèves averses règne sur le Parc de Saint-Josse. Malgré le temps rude, l’atmosphère est gaie. Des rires, cris et applaudissements des enfants résonnent. Ils sont bien encadrés par leurs enseignants. Ce sont les élèves de 6 écoles différentes qui sont rassemblés aujourd’hui pour faire connaissance avec la police. Des policiers de la brigade canine de la zone de police Bruxelles Nord sont venus leur faire une impressionnante démonstration.
L’événement s’inscrit dans le cadre du projet « Team School », le nouveau nom sous lequel sont rassemblées toutes les activités initiées depuis 24 ans par la police Bruxelles Nord dans le but de renforcer les relations de la police avec les écoles de la zone. « C’est un projet qui vise à établir la confiance entre les jeunes et la police. Vous conviendrez avec moi que la police est perçue négativement à travers les médias. C’est pourquoi elle essaye d’améliorer son image et redorer le blason de sa fonction. On sent un engouement des jeunes pour travailler comme policiers« , explique le Commissaire AdilAkhandaf, directeur des Opérations du Commissariat 4 de Saint-Josse-ten-Noode. « Cela fait depuis 25 ans que nous les faisons pour établir la confiance entre les jeunes et la police. Il ne s’agit pas uniquement d’améliorer la confiance avec les jeunes, mais aussi d’établir un contact avec la direction de l’école. Si jamais il y a des soucis, ils auront un lien direct », précise le commissaire.
« En prison! En prison! »Dans la joie et l’allégresse, les élèves, leurs enseignants, et même des parents venus pour la circonstance assistent à des démonstrations. Celle de dressage de chiens policiers émerveillent les enfants. « Vous voyez, ils obéissent aux ordres des policiers. Ils comprennent les différentes langues« , remarque la petite Marie.
Ensuite, les enfants ont droit aux réactions de la police face aux fauteurs de troubles à l’ordre public. Un des policiers se déguise en citoyen fort peu exemplaire. Il attaque les passants. Il vole. Il casse tout. Et à chacune de ses mauvais comportements, des éléments de la police arrivent à le maîtriser. En chœur, les élèves crient « En prison ! En prison ! » et scandent « La Police ! La Police !« .
Plusieurs autres démonstrations s’enchaînent pour le plaisir des enfants. « Je comprends maintenant le beau travail de la police. J’ai hâte d’intégrer la police pour arrêter les voleurs« , dit l’un d’eux. « C’était chouette ! Franchement, j’ai beaucoup aimé ! J’ai été surpris quand il a sorti le pistolet et tiré mais c’est bien !« , s’exclame un autre. Chacun reçoit d’un policier une carte sur laquelle le sont inscrits son nom, son numéro et l’adresse de son service. Les élèves sont fiers d’avoir un ami policier. « Nous on connaît Agin, on connaît Suleymane, et une autre madame nommée Dikassa, ils sont tous des policiers, ce sont nos héros« , s’exclament les enfants.
Les exercices semblent porter leurs fruits. « Il y a déjà des zones de police qui prennent contact avec nous pour reproduire le même travail parce qu’il y a beaucoup d’avantages« , affirme avec fierté le commissaire Akhandaf. Du côté des écoles aussi, les exercices sont appréciés. « Si jamais il y a des soucis à l’école, la direction a les coordonnées de la police et prend plus rapidement attache avec elle« , remarque une enseignante.
Avec les 163 écoles et 93 crèches réparties entre Schaerbeek, Evere et Saint-Josse, les trois communes couvertes par la police Bruxelles Nord, les 90 policiers au service du projet « Team School » ont encore du pain sur la planche. Il leur manque du personnel car la tâche est immense.
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Percer les mystères de la Dark Zone du Groenland
Photos: IMAQA_Expeditions
IMAQA est une jeune organisation belge qui réalise des expéditions scientifiques dans des environnements extrêmes, notamment les régions polaires. Son équipe présentait début avril son nouveau documentaire “Expédition pionnière en Dark Zone”, qui montre les recherches scientifiques, menées en collaboration avec des institutions académiques dans des conditions extrême au Groenland.
En 2022, l’expédition Nanok a permis à deux aventuriers belges de traverser le Groenland en ski, kayak et escalade, sans assistance. Au-delà de l’exploit sportif, l’aventure avait un objectif scientifique et a permis de collecter des données pour la recherche climatique. L’été dernier, après 6 mois de préparation, les aventuriers sont repartis pour une expédition scientifique à travers la Dark Zone du Groenland. Située dans le sud-ouest du territoire groenlandais, à des altitudes qui varient entre 400 et 1700 mètres, cette zone de glacier sombre est particulièrement intéressante pour les scientifiques. La poussière, les algues et la pollution y rendent en effet la fonte des glaces plus rapide.
Comprendre le changement climatique en région polaireTrois explorateurs sont à la base de ce projet. Gilles, Kyril et Alexandre, sont respectivement physicien, chimiste/entrepreneur et ingénieur spécialiste des médias. En partant à l’aventure dans une région extrême, ils veulent faire avancer la science et la recherche. Pour l’anecdote, le nom d’IMAQA est né lors de l’expédition Nanok. C’est le nom d’une voie d’escalade du Groenland qui signifie « Si la nature le veut », ce qui reflète bien la manière de penser de l’équipe.
L’objectif d’IMAQA est de prélever des échantillons d’eau provenant de terminus glaciaires, marins et terrestres pour les recherches de l’Université Catholique de Louvain (UCL), et l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Grâce à ces prélèvements, il est possible d’étudier l’impact sur les écosystèmes et sur la biodiversité. Un des objectifs est d’étudier la poussière présente dans la Dark Zone. Celle-ci provoque un changement de couleur des glaciers qui passent donc de blanc à noir. Une fois recouverte de cette poussière ou de particules sombres, la neige absorbe plus de chaleur, accélérant ainsi la fonte des glaces. Comprendre ce phénomène permet aux scientifiques d’obtenir des informations sur les changements de niveau d’eau et de mieux comprendre le changement climatique en région polaire.
L’équipe, forte de sa connaissance des milieux hostiles, agit comme un guide dans ces régions qui ne sont pas connues, explique Frank Pattyn, professeur en géosciences à l’ULB. Un des points très importants dans ces expéditions est qu’il y a une préparation au terrain extrême à l’avance, ce qui permet de désamorcer les situations au préalable. La préparation permet de repousser les limites du matériel à l’extrême et de créer une symbiose entre le côté aventurier et le côté scientifique.
Un modèle de financement diversifiéAu niveau du financement, IMAQA s’appuie sur quatre piliers : sponsoring, mécénat, subsides et paiements des scientifiques. Le partenaire principal est Sysenqo, un centre de recherche et d’innovation basé à Bruxelles. Le projet perçoit aussi des subsides de la Région bruxelloise pour donner des ateliers dans les écoles. Pauline Querella du pôle pédagogique, explique qu’il y a trois objectifs principaux à ces ateliers : susciter l’intérêt au STEM (un américanisme désignant quatre disciplines : science, technologie, ingénierie et mathématiques), sensibiliser à la beauté et la fragilité de la nature et enfin motiver les jeunes de croire en leurs rêves. En 2024-2025, 50 ateliers ont été menés avec un total de 1.500 élèves concernés. Selon le type d’enseignement, le contenu des ateliers varie : en maternelle, ils portent sur l’éveil scientifique, tandis qu’au niveau secondaire, ils abordent les effets du changement climatique avec une approche plus scientifique. De quoi susciter les vocations des scientifiques et des aventuriers de demain.
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Les radios libres, porte-voix des résistances
« Radios libres : porte-voix des résistances » est un podcast qui explore le rôle des radios associatives, militantes et libres aujourd’hui. À travers les voix de Radio Campus ULB et Radio Panik, nous plongeons dans l’univers de celles et ceux qui occupent les ondes pour informer, questionner et bousculer l’ordre établi.
Pourquoi ces radios existent-elles ? Quels combats portent-elles ? Comment continuent-elles à faire entendre des voix dissidentes dans un paysage médiatique saturé, tout en étant parfois subventionnées par l’État ?
Entre archives sonores, témoignages et analyses, « Radios libres : porte-voix des résistances » décrypte ces espaces où la parole reste libre, vivante et engagée, malgré les défis financiers et politiques auxquels elles font face.
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Squatter, c’est résister ?
À Bruxelles, des milliers de personnes peinent à se loger pendant que des bâtiments restent vides. Certains occupent ces lieux, avec ou sans autorisation, par nécessité ou par conviction.
Squatter devient plus qu’une solution de logement temporaire. C’est un moyen d’agir, de créer du lien, de développer des projets sociaux ou artistiques. A Bruxelles, l’ASBL Communa est parvenue à normaliser l’occupation temporaire et à en faire un levier d’action.
Nous avons rencontré Balthazar, Olivier et Maxime, qui chacun à leur façon, donnent un sens à ces nouvelles manières d’habiter.
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