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Un jour à la fois
Photo: Matteo Andrianello
Que se passe-t-il dans la vie d’une personne âgée ? Souvent, les réponses à cette question sont accompagnées d’un désintérêt, comme si, passé un certain âge, nous devions tomber dans l’oubli. Dès lors, que devient-on quand on a déjà été ?
Aux Bons Villers, situés entre Charleroi et Nivelles, la Résidence-service Champ de Saucy offre aux personnes âgées la possibilité de s’alléger des tâches du quotidien tout en conservant une certaine autonomie. Ces séniors qui composent les 27 appartements de la résidence ont entre 70 ans et 90 ans. Comme le confie Christiane : “ ici, on prend les jours un à la fois.” Dans ce lieu, on se crée de nouvelles habitudes et on vit au jour le jour avec les difficultés que nos ainés doivent affronter. Tout cela, en renouant avec une sociabilité parfois mise à mal à cet âge.
La résidence trône dans une rue calme composée de quelque habitations. Le premier supermarché se trouve à 20 minutes à pieds. La salle à manger est le principal lieu de vie de la maison. Elle accueil les repas du midi et les différentes activités. Françoise écrit chaque jour le menu qu’elle s’amuse à disposer sur les tables. Claudine mange seule car elle ne supporte pas le bruit. Elle en profite pour lire la presse locale, toujours très attachée à sa ville natale de Phillipeville. En arrivant au dîner, ceux qui se déplacent à l’aide d’un déambulateur le laissent à l’entrée de la pièce. Florent possède une collection de plus de 300 CD qu’il a mit a disposition de tous. Autoproclamé DJ de la résidence, il se lève de sa chaise à chaque repas pour mettre de la musique. Les appartements sont décorés selon les goûts de chacun offrant aux résidents l’opportunité de se sentir complètement chez eux. Clément à pratiqué l’équitation pendant plus de 40 ans et a conservé bon nombre de souvenirs. Depuis sept ans à la résidence, Clément a accroché des photos des anciens résidents qu’il a côtoyé et qui sont décédés. “J’ai eu une opération à cœur ouvert à Mont-Godinne.” Le passé de Georges ne l’empêche pas d’aller marcher tous les matins, seule une météo capricieuse pouvant le faire rentrer plus tôt. François, lui aussi, est un adepte de la marche. Entre le potage et le plat, il se remémore avec Georges un parcours au Portugal. Pendant les heures creuses, les couloirs ne sont animés que par quelques promenades de résidents et les va-et-vient du personnel. Lorsque certains décident de se promener, la destination est souvent la porte d’entrée pour aller prendre l’air, comme ici avec Yvette (à gauche) et Josette (à droite). Les jours où la coiffeuse est là, le salon de coiffure, situé dans l’un des couloirs du rez-de-chaussée, devient un lieu très prisé. Josette, Marie-Louise et Lisette (de gauche à droite) se sont rencontrées dans la résidence et forment un trio qui ne loupe quasiment aucune activité, l’occasion de passer de bons moments ensemble. À chaque atelier tricot, Lisette, qui ne sait pas tricoter, apporte l’eau et le café pour ses copines. La résidence se décore en l’honneur des fêtes du calendrier. Elle se prépare dès à présent pour le Carnaval, qui arrive dans quelques jours.The post Un jour à la fois appeared first on Mammouth Média.
Arsène Burny, une vie passionnée et passionnante
Photo : Charlotte Simon
« J’ai toujours gardé l’amour des premières expériences scientifiques ». À 91 ans, Arsène Burny continue de mener une vie riche de découvertes et de dévouement. Chercheur, professeur et ancien président du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), il a consacré sa carrière à la science et à l’éducation. Dans cet entretien, il revient sur son parcours et ses combats pour la recherche.
Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir chercheur ?Tout petit, je voulais comprendre les choses qui m’entouraient. J’étais fils d’agriculteur. Ma motivation était alors de comprendre ce qu’il se passait dans les champs de mes parents quand on les ensemençait en septembre, octobre, pourquoi en cas de gel, en hiver, tout mourait…
Durant votre carrière, y-a-t ’il une découverte dont vous êtes particulièrement fier ?J’ai toujours gardé l’amour des premières expériences scientifiques que j’ai faites avec un collègue. Nous avions découvert le premier ARN messager. Il s’agit d’une molécule qui copie les instructions contenues dans l’ADN pour les transporter jusqu’aux « usines » » de la cellule, où elles sont utilisées pour fabriquer des protéines. À l’époque, mon collègue et moi étions deux jeunes chercheurs à l’Université de Bruxelles. Ensemble, nous sommes entrés dans le détail de la biologie moléculaire en isolant ce « messager », en allant du très vaste au très précis. Nous étions les premiers, au monde, à réussir à isoler cette molécule si importante.
Quelles aptitudes sont essentielles pour un chercheur ?Les qualités requises aujourd’hui pour un chercheur sont les mêmes que celles attendues depuis toujours. C’est la persévérance, le courage, la lucidité et l’intelligence évidemment. Le fait de ne pas se décourager fût vrai en tout temps et est encore vrai aujourd’hui. Il faut toujours se dire : « j’ai raté, où est-ce que ça a pu clocher ? » Cela permet d’identifier tous les endroits où le chercheur n’a pas fait attention. En recherche, de telles situations se produisent assez fréquemment. La nouvelle génération est très impressionnante, notamment grâce aux moyens dont elle dispose aujourd’hui par comparaison à ceux que j’ai connus.
Vous parlez de persévérance, avez-vous le souvenir d’un moment où elle a payé ?La persévérance a payé de multiples fois, parce qu’il ne faut pas s’imaginer le métier de chercheur comme étant facile, où on ne reçoit pas des gifles fréquemment. On se dit : « oh, voilà une molécule qui a l’air très intéressante ». On pense mettre la main sur un lingot d’or, et en fait, le lingot d’or se transforme en lingot d’argent ou d’argile. Il est important de rappeler aux jeunes chercheurs que la recherche fonctionne ainsi : des moments de grande réussite, comparables à des pics étroits qui montent très haut, suivis d’une déception. Cela fait partie du métier.
Il reste énormément à faire.
Arsène Burny Vous êtes aussi une figure incontournable du Télévie. Comment êtes-vous arrivé dans cette aventure caritative et télévisuelle ?En 1988, Jean-Charles De Keyser qui présentait le journal de RTL vient au Fonds National de la Recherche Scientifique, où un peu par hasard, j’y avais remplacé mon patron qui terminait sa carrière. Je suis ainsi devenu vice-président d’une commission de cancérologie. Je me souviens encore des paroles de Jean-Charles. « Je deviens directeur général d’une compagnie de télévision qui s’installe en Belgique francophone. Je cherche une émission qui soit populaire mais intelligente. Je ne veux pas un truc qui abrutisse les gens. Avez-vous une idée pour moi ? ». Un ministre nous dit alors : « une émission sur la recherche scientifique, ça n’intéresse personne ». De Keyser lui répond : « oui, mais ce qu’on n’a pas fait, c’est le faire savoir. Il faut non seulement faire les choses, il faut aussi les faire savoir. Nous, compagnie de télévision, nous allons les faire savoir ». En décembre 1988, la décision est prise de lancer le Télévie en avril 1989. C’est ainsi que, depuis 35 ans, je suis impliqué dans cette aventure.
Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
Arsène Burny Pourquoi la diffusion des connaissances scientifiques au grand public est-elle toujours essentielle aujourd’hui ?Parce qu’il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Il est essentiel de s’adresser à eux dans un langage qu’ils comprennent. Sinon, ils se disent : « c’est un type qui veut nous faire croire quelque chose ». Toutes les disciplines sont explicables à condition de les maîtriser. Utiliser un langage simple et compréhensible par ton interlocuteur est indispensable, sinon tu perds ton temps.
Si vous deviez recommencer votre carrière, feriez-vous les choses différemment ?Non, je pense que je ferais la même chose. Je pense ne pas avoir perdu mon temps à faire des études d’ingénieur agronome. Ce parcours m’a donné une vue très vaste de beaucoup de problèmes.
Quels sont les aspects de votre travail qui vous enthousiasment toujours ?Aujourd’hui, j’ai 91 ans. Je ne suis plus capable de travailler en laboratoire, de demander de l’argent à qui que ce soit. D’ailleurs, je ne recevrais rien car on me dirait que je suis trop vieux (rires). Alors qu’aux États-Unis, à 80 ans, tu peux solliciter des fonds auprès du National Institute of Health et tu en obtiens. Si ton projet est solide, personne ne te demande ton âge, ils s’en moquent. Ainsi, aujourd’hui, je me consacre à la lecture des meilleures revues scientifiques. J’analyse les informations essentielles que j’envoie ensuite à mes contacts travaillant au Télévie, qui disposent de bien moins de temps que moi pour se tenir informés des avancées dans le domaine. Or, il est crucial de rester informé pour ne pas prendre des directions qui manifestement ne sont pas bonnes.
Vous n’avez pas envie de prendre votre retraite ?Non, non ! Il y a des tas de choses qu’on ne maîtrise pas. La médecine est pleine de maladies contre lesquelles on ne sait pas faire grand-chose, de cancers qui sont encore mortels. Quand un médecin vous dit que vous avez une tumeur du cerveau, dans 9 cas sur 10, c’est mortel. Il reste énormément à faire.
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Comment le cinéma représente l’intelligence artificielle
Metropolis, 2001Odyssée de l’Espace, Blade runner, Terminator, Matrix, Her, Battlestar Galactica… le cinéma et les séries ont depuis longtemps montré des robots et des intelligences artificielles. Comment ces représentations ont-elles évolué au fil du temps ? On vous explique dans notre podcast.
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28 jours de répit
Crédit photo : Lilou Vanderheyden
Un centre d’accueil d’urgence d’Anderlecht offre 28 jours de répit.
Dès l’entrée, un sas de sécurité. Devant moi, quatre hommes énoncent leur nom et leur numéro. Les vigiles vérifient leur identité avant de les laisser passer. On me tend un talkie-walkie, « au cas où », puis je découvre ce bâtiment de quatre étages.
Ce centre accueille des hommes sans abri, pour une durée maximale de 28 jours. Chaque jour, certains arrivent, d’autres repartent. Créé par la Plateforme citoyenne BelRefugees, il fait partie d’un réseau de lieux d’hébergement d’urgence. Ici, chacun trouve un lit dans une chambre partagée, trois repas quotidiens et la possibilité de laver son linge.
Ils sont une centaine à cohabiter entre ces murs, venus des quatre coins du monde : Érythrée, Congo, Gaza, Burundi, Yémen, Russie… Des sans-abri, des demandeurs d’asile, des hommes en transit. La plupart sont sans papiers. Ils ont parcouru des centaines de kilomètres dans un périple chaotique et périlleux pour rejoindre la Belgique. Pour les accompagner, une vingtaine de travailleurs veillent : ils orientent, répondent aux besoins, gèrent les tensions inévitables d’un espace où tant d’histoires se croisent. Parfois, des activités sont organisées, offrant aux plus isolés un moment d’évasion, un semblant de normalité.
Dans ce bâtiment blanc, impersonnel, la vie bat son plein. Une diversité précieuse résonne, portée par des voix, des regards, des silences. Chacun sait qu’au bout des 28 jours, la rue l’attend de nouveau. Alors, il en profite. Ce n’est ni le confort, ni un foyer. Mais ici, il n’est plus seul.
De temps en temps, un tournoi de baby-foot est organisé. Des équipes de deux s’affrontent dans une ambiance conviviale et compétitive.
Les deux gagnants du tournoi de baby-foot sont récompensés par une médaille et une boîte de chocolats. Les gens célèbrent la victoire en criant et en chantant. Dans un logement regroupant autant d’hommes d’origines multiples, de nombreuses religions se croisent. Ces tapis de prière, disposés dans un coin de la pièce, sont mis à disposition pour ceux qui le désirent. Ce dessin n’est pas celui d’un enfant, c’est celui d’un adulte qui a participé à une activité de « dessin-thérapie ». Durant cet atelier, on leur demande de dessiner un moment marquant de leur vie.Cet hébergement est très aseptisé, avec des couloirs blancs et vides qui se ressemblent tous. Les étages se distinguent seulement par un numéro dans la cage d’escalier.
Ce garage voisin est tagué avec l’inscription « Papiers pour tous.tes », montrant les enjeux du quartier.The post 28 jours de répit appeared first on Mammouth Média.
Service militaire, le retour
Photo: Pexels
En novembre prochain, tous les Belges de 18 à 25 ans recevront une lettre très inhabituelle. Tous les jeunes hommes et femmes du pays se verront proposer de faire leur service militaire. A l’heure où le continent européen se prépare à la guerre, le ministre de la Défense, Theo Francken, entend renforcer les rangs de l’armée avec des jeunes recrues volontaires. Mais sa proposition est accueillie de façon réservée par les syndicats.
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Du bruit des usines au calme des abbayes
Jusqu’à ses 58 ans, Alain a travaillé chez PSA Groupe, à Hordain, dans le nord de la France. Toute sa carrière, il s’est occupé des boites de vitesse du constructeur automobile. Mais quand on le rencontre, il est vêtu d’un scapulaire blanc et d’une ceinture à la taille. Ne l’appelez plus Alain, mais frère Alain Marie.
Perdue entre les champs, une simple route mène à l’abbaye Notre Dame de Scourmont. Au loin, on distingue sa grande porte en bois, arquée, veillant sur chaque visiteur, sur chaque curieux ou sur chaque fidèle. Située dans le calme plat de la campagne chimacienne, l’abbaye est connue pour sa bière. Mais derrière ses murs, se cache une vie monastique basée sur la prière et le travail, selon la règle de l’Ordre cistercien de la stricte observance.
A 4h20, les cloches sonnent pour la première fois de la journée. Celle de frère Alain Marie a débuté depuis une heure, le temps de se préparer, de déjeuner, et de se rendre à l’église de l’abbaye. 4h30, c’est l’heure des vigiles, premier office de la journée. Dans le transept, un moine a déjà commencé de prier. Silence total. Le temps de terminer sa prière et d’aller à la nef, et les autres moines arrivent. À douze, ils commencent à prier en chœur, faisant résonner harmonieusement leurs voix le long des murs de l’église. A 5h20, chacun repart, dans le calme. Certains en profitent pour déjeuner, d’autres pour aller à la bibliothèque de l’abbaye.
L’ordre monastique des moines cisterciens a été fondé en 1098, à l’abbaye de Cîteaux, en Bourgogne. La vie monastique s’y base sur la règle de Saint Benoît. Simplicité, prière, travail, obéissance, silence, vie communautaire et humilité sont les principes des moines cisterciens. L’abbaye Notre Dame de Scourmont n’échappe pas à la règle. Dans les couloirs, c’est le calme plat. On n’entend que les bruits des pas. Même à table, on ne demande pas de passer le beurre, mais on montre du doigts, on sourit, et on se fait comprendre.
« Après les vigiles, je m’installe toujours dans la bibliothèque, et je lis. Soit des passages de la bible, soit des textes qui s’y rapportent, ou des textes qui ont un lien avec Dieu et la foi. L’objectif, c’est de trouver un passage, une phrase ou un mot, et de le méditer pendant la journée. » Frère Alain Marie entame sa journée de cette manière, avant de se consacrer au travail et à la vie en communauté. Méditer sur une phrase, c’est ainsi que les moines dédient leur vie à leur recherche spirituelle et à leur foi. À chaque office, les cloches résonnent dans l’abbaye. Au total, les moines assistent aux 7 offices de la journée, rythmés entre lecture, parole et chant. Le tout, millimétré. Comme ces célébrations avaient été répétées pendant des années, ou plutôt, pendant des siècles.
Dédier sa vie à DieuFrère Alain Marie n’aurait jamais pensé devenir moine. Toute sa vie, il l’a consacrée à son travail et au bénévolat, aidant des amis, des malades, mais aussi des personnes âgées. « Petit à petit, je suis arrivé sur cette voie sans m’en rendre compte. » C’est en accompagnant un ami, dans le recueillement, qu’il a découvert l’abbaye Notre Dame de Scourmont. Cette abbaye, il ne l’a jamais oubliée. « Quand mon père est décédé, je sentais que quelque chose se préparait. Je ne sais pas si on peut appeler ça un signe ou non, mais j’ai décidé de venir ici, prendre une retraite. Et durant ma retraite, tout s’est déclenché. » Auparavant, Alain avait été jusqu’à sa confirmation mais il n’était pas pratiquant. « Avec le recul, je dirais que c’est une série de signes, d’abord dans le bénévolat, et puis dans ma vie, qui m’ont amené jusqu’ici. Quand j’étais en retraite ici, c’était comme une évidence. Alors, je me suis rapproché des moines, j’ai fait des entretiens, et maintenant, je suis novice, mais en août, je ferai mes vœux. » Une vie dans la quiétude, la prière, le calme, mais aussi dans le travail. « Je m’occupe du travail à l’extérieur, dans les jardins et le potager. Pour moi, ce n’est pas du travail, mais un moment de ressourcement. Ça mène à la réflexion, à la méditation, mais surtout, à la prière. Et ça, c’est un bonheur ici. » Alors, quand on demande au frère Alain Marie s’il est heureux, il répond que le bonheur est fait de hauts et de bas, mais que, oui, il peut dire qu’il est heureux.
Ici, tous vous le diront. Enfin, vous le diront, non, car les moines respectent le vœu de silence. Mais ceux qui acceptent de vous parler vous le diront, ils vivent une vie qu’ils aiment. C’est le cas du frère Marie Robert, moine depuis 30 ans. Comme il aime le raconter, à 20 ans, il avait quatre copines, mais il ne savait pas laquelle choisir. Alors, il décida de choisir un être encore plus cher à ses yeux : le Christ. « À 20 ans je me suis reconverti, et à 22 ans, j’étais moine. Maintenant, j’ai la plus belle vie du monde et je n’ai jamais regretté mon choix. » Sourire au visage, il aime prier et travailler la journée. Il aime cette vie moniale. Une vie qui attire les nouveaux, les regardants et les postulants, comme Andy, originaire de la région de Liège. En voulant découvrir la vie monastique, il est devenu regardant au sein de la communauté Notre Dame de Scourmont. « Pour l’instant, ce qui me manque, c’est le contact des gens. Mais, j’aime ces principes de vie et je voudrais vivre cette vie monastique. »
Si Frère Alain Marie, quant à lui, garde contact avec son frère et ses sœurs, il est conscient d’avoir renoncé à sa vie d’avant. « Quand on vient ici, il faut apprendre à sortir de notre bulle de l’extérieur. Il faut faire le deuil de ce qu’on a vécu à l’extérieur, mais ça fait partie de la vie monastique, et ça se fait progressivement. » Même s’il continue à sortir de l’abbaye, de temps en temps, pour aller se balader ou aller rencontrer des personnes, il revient toujours à la vie monastique. « Quand tu sors à l’extérieur, que tu vas en ville, tu peux vite être tenté de partir. Mais au final, c’est une vie qui ne t’intéresse plus. Tu te rends compte que tu avais besoin d’un changement radical. Et petit à petit, tu combats tes envies, pour faire preuve d’obéissance, d’humilité et de charité. » Comme il aime le dire, la vie monastique n’est pas une prison. C’est un monde ouvert, sur les autres, sur Dieu, et surtout, un monde apaisant, où entre prière et travail, on se retrouve, avec soi.
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IPTV en Belgique : la fin de la tolérance ?
L’IPTV est un système de diffusion de contenu lié à Internet grâce auquel un demi-million de Belges accèdent illégalement à des milliers de films, séries et chaines télévisées.
S’il s’est autant développé, c’est parce qu’aucune sanction n’a jamais été appliquée, du moins jusqu’en février 2025, quand deux magasins revendeurs d’IPTV ont été fermés par la police.
Un premier pas vers la fin de la tolérance?
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Quand les Césars ont une touche belge
Ce vendredi 28 février 2025 se tenait la 50ème édition des Césars. La Belgique s’y est invitée une nouvelle fois, par la voix de Bouli Lanners. L’acteur a rappelé, avant de remettre un prix, qu’en Belgique, un président de parti ne veut plus de ministre de la culture. En termes de prix, la co-production belge « Flow » a reçu le César du meilleur film d’animation. En fait, il n’est pas rare que le cinéma belge soit récompensé aux Césars.
Depuis 1976, l’Académie des Arts et Techniques du cinéma organise chaque année sa célèbre cérémonie. Si celle-ci vise en premier lieu à récompenser les acteurs et réalisations français, elle n’est pas fermée à l’international pour autant. Il n’est pas inhabituel de voir un Belge repartir avec une de ces récompenses très prisées du monde cinématographique francophone.
Retour sur la touche belge dans les 30 dernières cérémonies
Depuis 1995, le monde du cinéma belge et ses acteurs ont remporté 14 Césars dans 8 catégories différentes. Ce sont nos actrices qui brillent le plus, avec 8 Césars remportés dans 3 catégories. Yolande Moreau est la Belge la plus récompensée de la cérémonie, avec deux Césars de meilleure actrice en 2005 et en 2009 dans les films « Quand la mer monte » et « Séraphine ». En 2023, Virginie Efira remporte aussi la récompense pour son jeu dans « Revoir Paris ».
Qui a osé penser qu’il n’y en avait que pour le premier rôle ? Sûrement pas nous. Cécile de France remporte le prix de meilleure actrice dans un rôle secondaire en 2006, pour son rôle dans « Les Poupées russes ». Récemment, Emilie Dequenne l’a remporté, en 2021, dans le film « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait ».
Enfin, le César de la meilleure révélation féminine a été remporté trois fois par des Belges. Il l’est d’abord en 1999 par Natacha Régnier dans « La Vie rêvée des anges », puis en 2003 par Cécile de France dans « L’auberge espagnole », enfin Déborah François est sacrée à son tour en 2009, pour son rôle dans « Le Premier Jour du reste de ta vie ».
La touche belge se fait moins ressentir du côté des acteurs puisque Matthias Schoenaerts a longtemps été le seul Belge récompensé. Il reçoit, en 2013, un César de meilleure révélation masculine en interprétant Alain Van Versch dans « De rouille et d’os », film très récompensé lors de cette cérémonie. Et il faut attendre 10 ans de plus pour que Bouli Lanners emporte celui du meilleur acteur dans un second rôle, pour sa place dans « La nuit du 12 ».
Même si les acteurs sont la face visible du cinéma belge, la face cachée reste bien présente et a remporté quatre Césars techniques depuis 1995. En 2004, la trilogie de Lucas Belvaux « Un couple épatant », « Après la vie » et « Cavale » reçoit le César du meilleur montage. La Belgique est fortement présente en photographie ces dernières années. Récemment, deux artistes belges ont reçu le César de la meilleure photographie : D’abord remporté en 2019 par Benoït Debbi pour le film « Les frères sisters », il l’est une seconde fois en 2022 par Christophe Beaucarne dans le film « Illusions perdues ».
Enfin, en 2020, dans une cérémonie qui a fait polémique, notamment à cause des Césars reçus par Roman Polanski après toute l’affaire #metoo, la costumière Belge, Pascaline Chavanne est récompensée du César des meilleurs costumes pour son travail dans « J’accuse ».
Si on étend les recherches aux films partiellement belges, le nombre de trophées remportés par notre cinéma augmente nettement. Ce ne sont plus 14 Césars belges mais bien 39 Césars quasi-belges, sur les 30 dernières éditions de la cérémonie, avec des grands films comme “Guillaume et les garçons à table !” ou “De rouille et d’os”, qui sont des films franco-belges, comme énormément d’autres réalisations.
Passer sur tous les films récompensés serait trop long, mais il reste intéressant d’en citer quelques-uns. En 2005, le film “Quand la mer monte” de Yolande Moreau est récompensé du César du Meilleur premier film. Elle est donc la seule belge à avoir gagné trois Césars, deux en tant qu’actrice et un en tant que réalisatrice. En 2013, “De rouilles et d’os”, film Franco-Belge fait un carton avec 4 Césars : meilleure révélation masculine, meilleure adaptation, meilleure musique et meilleur montage.
Les productions partiellement belges sont aussi très présentes dans le monde du cinéma d’animation, avec cinq Césars du Meilleur Film d’Animation : “Ernest et Célestine” (2012), “Loulou, l’incroyable secret” (2014), “Minuscule – la vallée des fourmis perdues” (2015), “Dilili à Paris” (2019), “Josep” (2021).
Un autre César important à noter, est la victoire en 2014 du César du meilleur film étranger par le film “Alabama Monroe”, un film belgo-néerlandais. Le même César qui avait été gagné, 22 ans plus tôt, par le film belgo-franco-allemand “Toto le héros” et, en 2018, par le film russe, allemand, belge et français “Faute d’amour”.
La Belgique occupe une place essentielle dans les productions françaises, notamment par l’intermédiaire du Tax Shelter. Ce mécanisme d’optimisation fiscale vise à encourager les entreprises à investir dans des productions culturelles en échange d’un avantage fiscal. Il a été mis en place en 2004 dans le but de favoriser le développement du cinéma et de l’audiovisuel afin de promouvoir la culture belge.
A titre d’exemple, les films « Le Comte de Monte-Cristo » et « L’Amour ouf », nommés pour les Césars 2025, sont deux productions franco-belges qui se sont construites sur ce dispositif. Certaines scènes de l’adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas ont été filmées aux Lites Studios à Bruxelles, notamment la scène d’ouverture du naufrage et celle de l’évasion d’Edmond Dantès.
D’après nos estimations, sur les 31 films qui ont vu un César être attribué à un belge, au moins 17 avaient été financés par le Tax Shelter prouvant son intérêt pour le cinéma belge.
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