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Entre foi et politique verte : regards croisés sur l’engagement écologique de l’Église et de l’Union européenne

mer, 24/01/2024 - 12:00
C’est une première depuis l’existence de la Conférence des Parties. Le pape François devait assister à la 28ème édition de la COP, à Dubaï. Une initiative qui n’a pas pu être honorée pour cause de maladie, mais qui soulève néanmoins une question : comment l’Église se positionne-t-elle dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Pexels – Robin Erino

La COP28, qui a débuté le 30 novembre dernier à Dubaï, est un forum majeur pour les discussions mondiales concernant le changement climatique. Un événement significatif a marqué cette édition 2023 avant même qu’elle ne commence : la participation annoncée du pape François. Bien que sa santé ne lui ait finalement pas permis d’y assister, sa volonté initiale reflète l’importance croissante que les représentants religieux accordent à la crise climatique. En associant sa voix à cet évènement international, le pape exprime l’engagement de l’Église pour la protection de l’environnement. Sa présence à la COP28 aurait constitué un moment symbolique. Bien qu’il soit le plus petit pays au monde, l’influence du Vatican s’étend bien au-delà de ses frontières géographiques. Il représente avant tout une religion, celle de l’Église catholique romaine, et plus de 1,3 milliard de croyants de par le monde.

Ce n’est pas la première fois que l’Église se positionne sur la protection de l’environnement. On y trouve trace dans l’Ancien Testament, avant même qu’il n’y ait une Église chrétienne. Avec ce qu’elle nomme « la Création », l’Église appelle tous les êtres humains à tendre vers « cette communion avec Dieu ». Des figures majeures de l’Église catholique ont fait référence au bien commun et à l’union, tel Saint-François d’Assise, qui parlait de “notre mère la Terre” ou du “frère Soleil”.

Pourtant, l’Église n’a pas toujours eu bonne presse sur la question environnementale. Dans Les racines historiques de notre crise écologique (1966), l’historien américain Lynn Townsend White accusait la culture judéo-chrétienne d’être complice – voire responsable – de la logique moderne d’exploitation de la Terre, du nouveau dualisme matière-esprit et de leurs effets écologiques désastreux. Sa théorie se basait sur l’interprétation de la Genèse 1.28 : « Dieu les bénit et leur dit : « Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre ! ” ».

Vers la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle, l’Église s’est concentrée sur le salut de l’âme, accordant davantage d’importance à l’être humain et considérant alors que « la Création » était un “décor” ou un “réservoir” qu’on pouvait exploiter et dominer », selon les mots de Thérèse Vercouillie, coréférente à l’écologie intégrale du diocèse de Namur. L’Église n’a pas mis en garde contre les dangers de cette vision exploitatrice, qui s’est développée avec l’avènement des sciences. « Elle n’a pas vu l’Homme peu à peu se séparer du reste de la Création, et perdre cette logique de fraternité universelle » déclare Christophe Renders, référent à l’écologie intégrale du vicariat du Brabant wallon. « Elle n’a pas eu l’intuition qu’un basculement était en train de se produire, pouvant causer de potentielles graves conséquences. »

Dans les années 70, lorsque la société a commencé à prendre conscience des dangers de sa manière de vivre et à intégrer la notion d’environnement dans son vocabulaire, l’Église s’est elle aussi réveillée. Les papes ont commencé à interpeller les fidèles quant au bien commun, notamment le pape Jean-Paul II. Certes, tout comme dans la société, ces voix étaient minoritaires.

Avec le temps, le mouvement a pris plus d’ampleur, au sein de la société comme de l’Église. En 2015, l’encyclique Laudato Si’ du pape François marque un moment clé dans le positionnement de l’Église contre le réchauffement climatique. Cette lettre publique adressée par le pape met l’accent sur “la sauvegarde de la maison commune” et développe le concept d’écologie intégrale, qui intègre les aspects environnementaux, économiques et sociaux, trois piliers du développement durable, ainsi que les aspects culturels et les aspects de la vie quotidienne. Autrement dit, tout est étroitement lié. Laudato Si’ institutionnalise le souci du bien commun de l’Église, d’ailleurs réitéré en 2023 avec Laudate Deum. Le pape François, dont l’inquiétude s’accroît devant la tournure que prend le réchauffement climatique, adresse cette nouvelle exhortation apostolique aux fidèles et “à toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique”, insistant alors sur l’urgence et l’importance de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Les approches de l’Église et de l’Union européenne face au réchauffement climatique reflètent des visions distinctes, mêlant éthique, politique et pragmatisme. Pour les référents de l’Église à l’écologie intégrale de Bruxelles et du Brabant wallon, Julien Sébert, Christophe Renders et Thérèse Vercouillie, l’Église agit telle “une boussole”, soulignant l’importance de la question de sens et de la responsabilité humaine vis-à-vis de la « Création », incitant les individus à s’interroger sur leur mode de vie et leur impact sur l’environnement. L’Union européenne, quant à elle, intervient avec des lois et des régulations concrètes afin de mettre en œuvre des solutions tangibles.

Le Pacte vert, notamment, représente une initiative ambitieuse pour rendre l’Europe neutre en carbone d’ici 2050, avec des objectifs spécifiques en matière de réduction des émissions et de promotion des énergies renouvelables. Ce dernier vise également l’établissement d’une croissance économique dissociée de l’utilisation des ressources. Il est aussi question d’implanter trois milliards d’arbres supplémentaires d’ici 2030 sur le sol de l’Union européenne. Cependant, certains croyants, comme Thérèse, restent critiques quant à l’efficacité de ces mesures. Selon la jeune femme, les bases seraient à revoir, et l’importance nécessite d’être orientée sur des objectifs qui méritent plus d’attention, tels que l’aide aux plus pauvres. Une transformation systémique est suggérée, dépassant les limites du capitalisme et intégrant des principes plus inclusifs et responsables.

“Personnellement je ne suis pas satisfaite des propositions de l’UE. Je vois qu’il y a du bon, mais je vois qu’il y a aussi beaucoup d’hypocrisie”, souligne Thérèse, relevant ainsi des dynamiques inchangées où les pays riches exploitent encore les populations vulnérables. Des exemples concrets, comme la production d’éoliennes importées depuis la Chine utilisant du charbon, illustrent une réalité où les changements ne sont pas aussi profonds qu’ils devraient l’être.

En fin de compte, la lutte contre le changement climatique soulève des questions essentielles sur la manière dont la société devrait aborder ce défi mondial, en combinant efficacité pragmatique et réflexion profonde sur le sens et la justice.

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Aïssatou Cissé : entre l’hôtel de ville et l’université

mar, 23/01/2024 - 16:00
À 21 ans, Aïssatou Cissé est devenue la plus jeune échevine de Flandre, la première d’origine sénégalaise à Borgerhout.

Photo : Océane Vermeiren

Aïssatou Cissé n’est pas une jeune femme comme les autres. À 16 ans, elle s’est engagée dans le Parti socialiste Vooruit en Flandre et depuis, elle ne cesse de gravir les échelons dans le monde politique.

Aujourd’hui, elle a 24 ans et est échevine à Borgerhout, district de la commune d’Anvers. Aïssatou sera tête de liste de sa commune lors des prochaines élections communales d’octobre.

Un portrait réalisé par Océane Vermeiren, Lilian Lefebvre et Uma Kaiser

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Julie Vandenbossche, militante Jong N-VA

lun, 22/01/2024 - 16:00
Entre ses études à Gand et son engagement politique au sein de la Jong N-VA, les journées de Julie Vandenbossche, 22 ans, sont bien chargées. Mais grâce à ces deux activités, Julie souhaite surtout préparer son avenir, comme celui du pays.

Julie Vandenbossche, portant sa banderole du Jong N-VA UGent et son chapeau de diplômée de son premier master. Photo : Océane Vermeiren

Un examen sur les théories de l’intégration européenne et régionale lundi soir, le lendemain trois heures de cours, puis deux réunions de la section de l’université de Gand de la Jong N-VA et en soirée, un teambuilding du parti. Mercredi, une rencontre avec Anneleen Van Bossuyt, conseillère communale N-VA à Gand et députée fédérale. Le jeudi, une réunion à propos de la possible formation d’une section Jong N-VA à Huldenberg, sa commune, et de la campagne électorale de 2024. C’est à cela que ressemble l’agenda de Julie Vandenbossche.

C’est dans son kot au centre de Gand que Julie évoque avec nous son parcours. Un parcours dont elle est fière. Après un master en administration et gestion publique, elle a entamé cette année un deuxième master en études européennes. « Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé débattre et jouer à l’avocate », raconte-t-elle. « Chaque année, pour mon anniversaire, mon père m’écrit une lettre dans laquelle il fait un bilan de ma vie. Dans celle de mes 12 ans, il écrivait déjà que j’aimais débattre à propos du bien- être des animaux ». Cet intérêt pour le débat et les problèmes de société la poursuivra avec l’âge.

En sixième secondaire, Julie est convaincue qu’elle a trouvé sa voie. C’est à ce moment qu’elle participe à un parlement jeunesse, activité pour initier les élèves de la région de Louvain à la politique. Elle décrit cette expérience comme « une libération ». « En participant, j’ai rencontré des personnes qui me comprenaient, partageaient cette volonté de débattre, même si elles n’avaient pas les mêmes idées que moi ». Cette expérience confirme son choix : Julie entamera des études liées à la politique, au droit et à l’économie l’année suivante.

« J’étais vraiment une intello ! J’aimais tellement aller en cours et étudier. Je ne connaissais pas encore énormément de choses en politique. J’en apprenais tous les jours », se souvient-elle.

Le choix du nationalisme

Grâce à ses études et à une participation au parlement jeunesse en Flandre (Vlaams Jeugdparlement), elle a pu faire coller un parti politique à ses idées. « J’ai étudié le modèle fédéral belge pendant quatre ans. Selon moi, ce modèle ne fonctionne pas : il doit être réformé. J’ai retrouvé ce constat et ces idées à la N-VA », affirme l’étudiante. Depuis 2021, Julie est membre de la section étudiante de la Jong N-VA à l’Université de Gand, et depuis cette année, elle en est même la vice-présidente. Mais son engagement ne s’arrête pas là. En 2024, elle se présentera aux élections régionales et figurera sur la liste du N-VA dans sa commune, Huldenberg (Brabant Flamand). « C’est à peine croyable. Je n’ai encore jamais voté et là, je pourrai voter pour moi-même ! », plaisante-t-elle.

Avant d’ajouter : « La politique me donne de l’énergie, me rend heureuse. Je crois que ces sentiments sont importants, car la politique est une profession difficile et souvent ingrate. »

Depuis son engagement dans un parti, Julie a parfois été surprise des réactions du grand public. « Ma famille et mes amis m’ont toujours soutenue. Ils connaissaient mes idées depuis longtemps. Par contre, j’ai déjà reçu des insultes et subi des attaques de la part de personnes que je ne connaissais même pas. C’est dommage. Je trouve qu’il vaut mieux débattre quand on n’est pas d’accord, plutôt que de manquer de respect ».

Julie estime que la N-VA n’a rien à voir avec un parti d’extrême droite comme le Vlaams Belang. « Je crois qu’il existe une fausse perception de la N-VA, comme il n’y a pas de parti nationaliste du côté francophone. Si un jour, nous entrons dans un système confédéral tel que le prône mon parti, avec deux communautés de plus en plus autonomes, je suis certaine qu’un parti de droite tel que la N-VA peut voir le jour en Wallonie ».

Une journée « calme »

Combiner les études avec la politique, cela signifie avoir un programme très chargé, quitte à devoir négliger l’un par rapport à l’autre.  « Je dois souvent rater des cours parce que j’ai des obligations politiques. Ça veut dire que le week-end, je passe parfois des journées entières à étudier, mais heureusement, j’arrive à bien m’organiser ».

Ce mardi, Julie a une journée chargée, même si sa semaine est plutôt “calme”, selon elle. Elle part étudier deux heures dans un café, puis, à treize heures, elle enchaîne avec un cours sur les relations internationales. Une fois terminé, elle doit se dépêcher d’aller à son rendez-vous. Il s’agit de ‘We Care’, une formation à propos de la santé mentale dans les universités, à laquelle elle doit assister, en tant que membre d’une association étudiante politique. Après, l’étudiante doit se rendre à un autre rassemblement avec toutes les associations politico-philosophiques de l’université.

Julie assiste à la formation ‘We Care’, à propos de la santé mentale des étudiants de l’université de Gand

Après ces divers rendez-vous, la journée de Julie est loin d’être finie. A travers les rues de Gand, la jeune fille se dépêche de rejoindre son groupe du Jong N-VA dans le kot d’une amie. Ce soir, au programme, c’est frites, karaoké et bowling. Un programme plutôt consensuel. « La politique, ce n’est pas uniquement de longues réunions. Ce soir, on est là pour s’amuser et décompresser ».

La Jong N-VA UGent est en activité de teambuilding. Ils font un karaoké ensemble et chantent une chanson flamande classique

Même si entre deux frites, les jeunes nationalistes flamands évoquent leurs prochains événements avec la députée fédérale Anneleen Van Bossuyt ou avec le ministre flamand des Finances Matthias Diependaele, ils abandonnent très vite les sujets politiques pour pousser la chansonnette au karaoké. Des chansons pop et des classiques flamands sont chantés énergiquement. Le karaoké se clôture sur l’hymne flamand, le ‘Vlaamse Leeuw’, que les jeunes chantent fièrement avec la main sur le cœur en rigolant.

Place au bowling ensuite, où la bonne humeur reste au rendez-vous. L’équipe remplit la salle de quilles de rires et de discussions, tout en jouant le jeu à fond. Ils sont tous investis dans la compétition et n’hésitent pas à se charrier quand quand quelqu’un rate son coup. Lars, le président du groupe politique, en profite pour donner son avis sur Julie et son parcours : « Julie est un très bon atout pour les Jong N-VA. Elle complète parfaitement l’équipe ».

Après quelques strikes, la soirée touche à sa fin. « Demain, j’ai cours à dix heures et nous allons recevoir les consignes pour un examen », précise Julie, épuisée par cette journée “calme”. « La politique, c’est génial, mais tant que je suis étudiante, mes études passent en premier. »

Malgré sa détermination pour ses études, Julie, espère que son engagement paiera un jour et qu’elle trouvera son bonheur dans la politique. Une étudiante dont on entendra peut-être encore parler à l’approche des élections.

Julie étudie dans son café préféré de Gand. Elle prépare son cours de l’après-midi

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Informer n’est pas un crime

lun, 22/01/2024 - 12:00
Le combat du comité Free Assange continue

Photos : M’Mah Bangoura

Cela fait quatre ans et demi que le Comité Free Assange se donne rendez-vous chaque lundi à la Place de la Monnaie à Bruxelles. Son but : faire libérer Julian Assange.

Lundi 23 octobre, 16h50. La Place de la Monnaie est vide. Pour cause, il pleut. Pour l’instant, un seul bénévole du Comité Assange répond à l’appel : Thierry Delforge, instituteur retraité. Il est à l’avance. Vêtu d’un K-Way jaune complètement trempé, il brandit deux pancartes. Sur la première, on peut lire “#FreeSpeech”, “#Liberté d’Expression” et « Hands Off Assange », « Ne touchez pas à Assange ». Celle qu’il tient sous son bras laisse entrevoir : “UK Don’t Extradite”, “Royaume-Uni, ne l’extradez pas”.

Depuis son arrestation en 2019 par les autorités britanniques pour n’avoir pas respecté les conditions de sa liberté provisoire, le lanceur d’alerte australien Julian Assange est détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni dans des conditions telles qu’il ne serait plus que l’ombre de lui-même, selon Amnesty International. Les États-Unis ont émis une demande d’extradition à l’encontre du fondateur de Wikileaks pour un ensemble de chefs d’accusation dont, notamment, le piratage informatique et l’espionnage. En effet, Wikileaks est responsable d’avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels de l’armée américaine, mettant en exergue les vices de l’une des plus vieilles démocraties au monde. Si le Royaume-Uni venait à livrer Assange aux États-Unis, ce dernier écoperait d’une peine d’au moins 180 ans de prison.

Dire la vérité c’est pas un crime !

17h04. On aperçoit une dizaine de bénévoles au loin, à l’abri de la pluie. Ils viennent et partent au compte de goutte. “Il y en a qui n’ont pas encore fini le boulot. C’est pour ça qu’on n’est pas encore tous là”, réplique un des bénévoles. Ils sont une majorité de femmes, pour la plupart des retraité.e.s, un ancien professeur d’histoire, une ancienne infirmière, etc. Certains sont encore dans la vie active, parmi lesquels un sociologue, une traductrice et une infirmière.

Aujourd’hui, en raison des intempéries, ils ont choisi la bouche de métro De Brouckère pour leur rassemblement. C’est l’heure de pointe et celle-ci est bondée. Ils se passent les pancartes, portent leur K-WAY jaune et c’est parti : “Free Julian Assange. Liberté pour Julian Assange. Dire la vérité c’est pas un crime. Dire la vérité c’est pas un crime”, crie Enrique, le sociologue. Pendant ce temps, entre les rapides va-et-vient des passants, ses compères se placent devant les escalators et tendent des tracts aux usagés. Certains sont interpellés pour une brève discussion sur la situation d’Assange, d’autres prennent le temps de signer la pétition. D’autres encore, trop pressés ou simplement par manque d’intérêt, choisissent d’esquiver les bénévoles.

Une bénévole est à terre sur ses genoux. Entourée de ses confrères, elle brandit trois pancartes. Une accrochée au cou qui dit : “Drop the charges”, “Abandonnez les charges” et une autre : “Bring Assange Home”, “Ramenez Assange à la maison”. À de multiples reprises, elle scande : “Free, Free, Free Assange ; Libérez, libérez, Libérez Assange”. Les bénévoles répètent après elle, en chœur.

Pourquoi la situation d’Assange inquiète ?

Quand on leur demande pourquoi ils s’insurgent contre la potentielle extradition d’Assange vers les États-Unis et en quoi cette cause leur tient autant à cœur, les bénévoles répondent : “La situation d’Assange est une menace pour la liberté d’informer et une menace pour notre droit à nous, citoyens, d’être informés correctement.”

Cela fait maintenant quatre ans et demi que le Comité Free Assange Belgium se donne rendez-vous tous les lundis à 17 heures, à la Place de la Monnaie et tous les premiers lundis du mois devant l’ambassade du Royaume-Uni.

Leur initiative commence un 10 janvier 2019, lors de la projection du reportage ARTE, “Les Vérités de Julian Assange” pendant le festival du Cinéma d’ATTAC. Les rassemblements ont d’abord lieu devant l’ambassade du Royaume-Uni, ensuite devant celle des États-Unis puis finalement à la Place de la Monnaie, jugée plus propice à la sensibilisation à la cause car plus fréquentée. “Je ne pense pas que ça leur fait vraiment quelque chose aux gens de l’ambassade de voir quelques personnes devant leur bâtiment, mais à la Place de la Monnaie, à 20 personnes, on distribue entre 600 à 1000 tracts chaque lundi et on discute avec des personnes qui ne connaissaient pas l’histoire d’Assange”, détaille Marie-France Deprez, porte-parole du comité.

L’information doit être dérangeante

Sur les tracts distribués aux passants, on peut lire les phrases suivantes : “Julian Assange ne doit pas être extradé !”, “Julian Assange doit être libéré !”. Ces propos sont accompagnés de plusieurs hyperliens qui permettent de signer les pétitions en ligne. “L’information doit être dérangeante, c’est comme ça que les gens peuvent comprendre et réfléchir par eux-même. Assange a fait ce travail, explique Annie, ancienne réalisatrice à la RTBF. Les bénévoles insistent : Assange n’a rien fait de mal. Il ne devrait pas être détenu.

19h20, les passants se font de plus en plus rares devant la bouche de métro et les exclamations diminuent. Petit à petit, les bénévoles remballent leurs installations. Bilan de la soirée : 500 tracts distribués et 33 signatures pour les pétitions. C’est un peu moins que la moyenne, mais une victoire malgré tout, au vu du mauvais temps.

Lundi prochain, quelle que soit la météo, ils seront là. Même heure, même place, mêmes revendications.

Enrique, sociologue et bénévole pour le Comité Free Assange.

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Tennis de table : la naissance d’un jeune talent

dim, 21/01/2024 - 10:00
Chloé, 12 ans, constitue un sérieux espoir belge en tennis de table. Elle jongle entre ses entrainements, ses compétitions, les trajets et l’école. Une vie peu banale pour une enfant de son âge. Le tennis de table est plus qu’un sport, c’est une passion et parfois de grosses concessions. 

Crédit photo : Delphine Grote

En décembre 2023, nous avons rencontré une jeune athlète, Chloé et l’avons suivie dans son quotidien. Depuis, la jeune pongiste a ajouté des médailles à son palmarès. En effet, les 6 et 7 janvier 2024, Chloé a gagné trois titres lors des championnats du Hainaut (médaillée d’or en double mixte et double dame et médaillée de bronze en simple). Ces nouvelles distinctions lui permettent d’être qualifiée pour les championnats de Belgique qui auront lieu le 2 mars 2024.

Un reportage réalisé par Delphine GROTE, Charlotte Lhoir et Jovial Kuete.

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Les coulisses du ciel

sam, 20/01/2024 - 09:00
Contrôleur aérien, un métier de l’ombre

Photo : Ben Koorengevel

Si prendre l’avion n’est pas toujours facile, en faire voler un l’est encore moins. Pour faire aller un avion d’un point A à un point B, toute une armée de métiers différents est nécessaire. Parmi ces métiers, beaucoup sont méconnus. C’est le cas du contrôleur aérien, sans qui le trafic au-dessus de nos têtes ne pourrait pas fonctionner. 

À travers ce podcast, Johan, 57 ans nous explique son quotidien de contrôleur aérien. Il travaille pour EUROCONTROL au centre de contrôle de l’espace aérien supérieur de Maastricht, l’organisation qui gère le trafic aérien au-dessus de 7,5 km dans le ciel du Bénélux et du nord-ouest de l’Allemagne. Parler aux avions n’est pas tous les jours facile, mais c’est un métier-passion que Johan exerce maintenant depuis plus de 30 ans.

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